Roman Heroic fantasy "Le chevalier ystherien" - Arts & Lecture - Discussions
Marsh Posté le 08-03-2005 à 17:40:54
+1 pour lire quand j'aurais le temps.
PS: La paternité revient à Grenouille, dont le premier roman est - hélas - enfoui dans les tréfonds de la page 5 ou 6 de la liste des threads.
PSS: J'ai lu vite fait le premier paragraphe, une premiere remarque est que il m'est difficile de se plonger directement dans un roman qui débute avec un vocabulaire completement étranger. Je préfère quand on amene les noms propres petit à petit...
Marsh Posté le 08-03-2005 à 17:56:23
ouaip, je comprends, mais cette ouverture rapide n'a pas vraiment pour but de destabiliser (et je peux le concevoir). Elle présente le monde tel qu'il est.
Toutefois, le recit peut etre entamé sans lire ce paragraphe qui est completement facultatif. Je t'invite même à le sauter si ça t'arranges
Marsh Posté le 08-03-2005 à 21:11:37
Voila mon lot de remarques, paragraphe par paragraphe.
Prologue:
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on choisira : le temps ne colle pas avec le reste de la narration.
Peut être : Poure résoudre ce mystère, un des nombreux chevaliers ysthériens devra être choisit en haut lieu, ce qui permet d'éliminier le 'on' anonyme.
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unissait signifie quoi ? Que c'est une frontière commune ? un point de passage ?
rivaux historiques : c'est quoi un rival historique ?
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qui allaient -> qui iraient
Le prologue: J'aime bien le style, ca donne envie de lire la suite ( ce que je vais faire ).
1-Lélu de la Porte
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Tignasse: Terme familier pour désigner la chevelure touffue et mal peignée.
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C'est quoi un bleu agé ?
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Peut-être un peu trop définition de jeux de rôle ?
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-> contempler
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donc il va rouler et aller se perdre sous le bureau ? Je pinaille, mais un parchemin de belle texture, on le range dans un étui à parchemin
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On dirait un background de personnage, l'encadré qui va avec une fiche de NPC
- Je suis certain que tu feras un bon élément, répliqua-t-il. Ton père et ses amis ont fait de toi un vaillant garçon. Je le sais car tous les prétendants à ce titre attirent mon attention dès linstant où ils ont évoqués leur désir de devenir chevalier.
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usé -> utilisé
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La encore j'ai l'impression de lire un extrait de supplément de jdr. C'est trop descriptif.
Le silence perdurait et Aenalym se sentait comme un fruit vert quon avait arraché à sa plante nourricière. Il effaça de suite cette sensation désagréable et se ressaisit. Il cherchait tout simplement à comprendre le pourquoi de cette décision.
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S'il s'agit d'un langage, 'calligraphiées' est peut être plus juste.
De plus 'd'une façon qui lui était inconnue' c'est pas beau.
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ferais -> fera , ignorais -> ignore
'ferais' signifie qu'il est déja chevalier , hors il vient juste de recevoir son titre, n'est ce pas ?
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'alors' par rapport à quoi ? On saute du coq à l'âne et ce paragraphe ne me semble pas coller au précédent.
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S'il écrasent leurs voisins, c'est eux qui 'massacrent', non ? La phrase me semble mal tournée ou alors j'ai raté une info.
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'même' -> 'elle-même' ?
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Ca veut dire quoi ?
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jurer-> jurés.
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Pareil, ca veut dire quoi ?
Bon, j'arrête la les commentaires pour l'instant.
Mes remarques :
Très descriptifs, parfois trop. Personnellement j'ai tendance à zapper les descriptions dans les gros pavés ou autre, comme au moment ou le vieux met 5 lignes pour reposer un parchemin.. Du moment qu'on peut retomber sur ses pieds, je pense que il n'y a pas de problème. Il y a des accrocs du détail, je n'en fais pas partie - mais c'est juste un goût personnel.
Beaucoup de noms propres. C'est très dur pour commencer un récit. Si j'avais une carte pour situer qui est ou et qui fait quoi, cela pourrait aller, mais la c'est très dur d'emmagasinner tout les noms d'un coup. C'est tout juste s'il ne faut pas prendre des notes...
Certaines descriptions sont très encyclopédique, ou semblent sorties d'un manuel de jdr. Ca casse pas mal la narration, comme si au milieu d'un film, l'action s'arrêtait et qu'un prof apparaissait pour donner un cours. Je pense qu'il faut faire un effort pour mieux intégrer les informations sur le monde dans l'action, quitte à couper dans ce que l'on transmet, ou à écrire un chapitre orienté découverte.
On a parfois l'impression que y'a des bouts de descriptions qui ne sont la que pour grossir la taille de ton texte, comme au début dans 'ses dix neuf ans de jeune adulte'. ( Quand on a 19 ans, on est pas un pépé ... )
Mais, ça se lit bien et donne envie d'en savoir plus Si le texte avait été plus fluide, moins descriptif et moins complexe dans les explications et les références à ton monde, je l'aurais surement lu d'une traite plutot que de couper au milieu. Voilà, tu as mon avis
Marsh Posté le 08-03-2005 à 22:59:07
Eh bien au moins, tu es honnête, et grâce à ça, je vais pouvoir corriger quelques trucs genants.
Merci pour avoir fait l'effort de lire le texte. Lancé dans l'écriture, on n'aperçoit pas toujours les erreurs et les multiples incohérences.
Je m'inquietais pour la description. Je commence à me rendre compte que certains passages sont vraiment en trop. Je passe mon filtre afin de rendre le texte plus fluide ( même pour moi la relecture est lourde lol)
Trop de noms propres/inhabituels, je te l'accorde. D'ailleurs, j'en avais à peu près conscience au moment de l'écriture. Etant très familiarisé avec mon propre dico, j'en oublie que le lecteur n'est pas aussi bien informé que moi lol.
Je vais passer mon filtre et revoir tout ça
Je suis bien sur à l'écoute de toutes nouvelles observations.
Marsh Posté le 10-03-2005 à 05:27:51
J'poste le chapitre 2, même si il doit pas y avoir bcp de lecteurs lol
2-Le départ du chevalier
Waen et Aenalym sortirent de la haute baraque de pierre pour profiter de la journée ensoleillée. Ura, la grande étoile, diffusait sa lumière intense à travers lazur uni dun ciel sans nuages. Une journée magnifique pour un mois de Kaelun, habituellement nuageux et humide. La température se faisait douce, mais ce nétait quun faste moment avant dendurer la rigueur des saisons prochaines. Quelques jours de plus et la saison de Meleäs aurait apporté ses vents frais du nord. Le mois de Tearnas aurait à peine débuté que les déités des grands froids sen seraient données à cur joie, usant de leur sorcellerie et de leurs artifices pouvoirs insondables afin de saisir les plus démunis pour les jeter dans leurs limbes glacials. Mais le temps était aujourdhui à la reine des déesses célestes ; et sa chaleur bienfaitrice, quoiquestompée par maintes volontés divines, se répandait encore dans lair calme dAnghariiladh, la citadelle orientale de la Porte.
Au milieu de la place pavée de cette sublime cité, joyau de civilisation dans le Ventarí, Aenalym pouvait apercevoir au loin limmense portail dorient, forteresse engendrée dun art unique des âges anciens et restaurée par des architectes ventaríens prodigieux. Avait-on déjà vu une porte de plus de trente socls de haut dans tout Alerenta ? Les Ystheriens nen étaient pas convaincus. Des voyageurs venant de contrées anonymes, des commerçants ou des caravanes provenant dhorizons infinis du Sud sémerveillaient devant la beauté de ce spectacle darchitecture. Ils ne furent pas au bout de leur surprise, car passé cette immense structure, il y avait pour unique chemin un pont de quarante sits de long ; il surplombait le détroit dAnfkïr à plus de cinquante socls de haut. Cétait une création unique liée à la Porte. Il rejoignait la côte verliasienne dYstheren, la péninsule occidentale qui arborait fièrement la citadelle jumelle dAliryunh-dôm. Entre ces deux points de jonction, les usagers du pont se comptaient par milliers et occupaient le large pavement régulier. Des marbres esuliens et faroniens furent taillés en dalles parallélépipèdes ; elles émulaient ce teint calcaire strié de nuées noirâtres. Aux éclaircies dUra, cette gigantesque passerelle renvoyait la lumière sur une mer souvent agitée et apparaissait aux marins comme un long chemin de blancheur éclatante que les dieux auraient tracé dans les tourbillons de limpiété. Les navires pouvaient alors reconnaître la passe continentale, décorée darcades sublimes dune hauteur inégalée, pour enfin franchir leur seuil et rejoindre les océans lointains.
La matinée vibrait de monde entre les demeures de pierres dAnghariiladh. De nombreux marchands passaient par Ystheren pour rejoindre lune ou lautre part dAlerenta. Dans cette foule dispersée, les deux nobles ystheriens finissaient de discourir sur quelques détails. Ils virent alors une ombre de grande taille produire léclipse dUra. Cette dernière sagitant provoquait de sourds battements dailes, levant des masses de poussières qui se tamisaient dans lair perturbé. Aenalym recula par précaution et ferma les yeux. Il les rouvrit à demi lorsque cette turbulence sadoucit enfin ; il vit un magnifique oiseau dune envergure titanesque. Il devait bien faire trois ou trois et demi socls de long. Toutes ailes déployées devaient lui en attribuer le double dans sa largeur. Son plumage compact et lisse frissonnait encore du récent effort enduré. Un reflet bleu se révélait à cette surface gris clair tachetée dune carnation plus sombre. De larges et longues plumes dun blanc aux diverses nuances ornaient une tête longiligne ; un petit bec ocre et pointu ajoutait une valeur noble à son regard innocent danimal. Cétait un ahpaarín, un grand oiseau migrateur des côtes. Il était solidement harnaché par les divers éléments de la selle. Des cordages et de longues ceintures de cuir faisaient pression sur plusieurs parties du volatile. De minces sacs confectionnés dans des tissus variés étaient attachés aux nombreuses courroies du harnais. Un fier individu chevauchait hargneusement sa bête, lui soumettant son implacable autorité. Le brave homme portait une fine cuirasse rivée de petites écailles argentées à larête curviligne. Sa mince et longue cape noire était sertie de coutures aux froids pigments ; il y avait pour effigie centrale lemblème de lordre Asthar, le corps des messagers continentaux, serviteurs des codes de diplomatie et fils de Fearhlí, leur dieu protecteur. Ce cavalier céleste était physiquement puissant. On pouvait entrevoir la musculature rigide de ses bras tapis de poils blonds. Une épaisse barbe ambre foncé dépassait de son heaume astharien, dont louverture béante ne laissait quà découvert la mâchoire de ceux qui le portaient. Une paire dailes blanches, provenant sans doute dun roffil bleu ou bien dun passereau du nord, ornait le haut du casque. Le messager des cieux fit résonner une voix grave et haute en sadressant à Waen.
Waen dOrÿr ! Il ny avait que toi pour me déranger, dit-il en ironisant amicalement.
Le seigneur ystherien répondit dun ton fraternel :
Atorám la fourrure dor ! Je taurais cru loin dici, vieux brigand, si je navais point vu ton visage. Tu nas donc pas su te rendre utile avant aujourdhui.
Pourquoi vous appelle-t-on la fourrure dor ? demanda Aenalym au cavalier qui enlevait son casque.
Regarde bien ma barbe, comme je suis beau ! lui répondit Atorám avec son large sourire, le pouce pointé vers sa toison. Nai-je pas lair dun magnifique trabharnël de Fearhlí ? ajouta-t-il en sesclaffant.
La bonne humeur de fourrure dor était contagieuse et Aenalym, naturellement enclin à la gaieté, partageait ses gloussements.
Tu perturbes un futur héros dYstheren Atóram, dit Waen.
Oh ! Mais, tu as raison ! Ce jeune homme est un chevalier à en croire ce beau diadème !
Aenalym était un peu gêné par les louanges. La modestie était chez lui le fruit dune éducation paternelle tempérante.
Je nai encore aucun prestige à louer, dit-il promptement.
Ça viendra, fils, répliqua le messager en raillant. Il se tourna ensuite vers Waen qui était en train de caresser son ahpaarín. Bon bon bon
Tu ne mas pas fait appeler pour admirer ma volaille jespère ?
Je veux juste que tu fasses passer un message aux illite-nils de la voie orientale. Je veux que tous les alliés sapprêtent à aider Aenalym dès quil se présentera à eux. Larrière-pays est trop dan
(Il reprit subitement) trop imprévisible, pour laisser ce garçon sans appui.
Jirai jusquà Althenor. Ils se relaieront sans doute avec leurs coursiers ou leurs armuyrins. Je ferai mon possible pour quil puisse au moins obtenir du soutien jusquà Tranthir. Il y a de nombreux paladins là-bas.
Alors, tu peux partir dès maintenant. Aenalym quitte Anghariiladh demain.
Atóram remit son heaume ailé, secoua la chevelure du jeune chevalier geste amical et chaleureux et enfourcha sa monture céleste.
Je vais leur dire à tous que la Porte envoie un grand héros, un dieu ! sesclaffa-t-il énergiquement. Puis il prit son envol, perçant la brise qui portait ses derniers gloussements jusquaux oreilles des deux Ystheriens.
Barlion était venu jusquà la demeure de Waen, accompagné dAhón lYstherien le plus chétif de la Porte. Il simposait dans le décor. Lhomme était trapu et de petite taille ; son ventre arrondi le précédait et son visage rubicond masquait lexpression nonchalante dun vieillard affalé par la fatigue et les efforts répétés.
Waen, je suis las de venir jusquici
Que vas-tu me faire subir encore ?
Bien, tu méquipes ce jeune homme. Tu lui donnes ta meilleure lame et la plus belle cuirasse de ton armurerie.
Ce sera tout ?
Un cheval aussi, une selle, des vivres, des jambières, des spallières, un casque
. Demain, je veux voir un chevalier digne de ce nom quitter la Porte.
Cest du travail tout ça
Je vais être épuisé.
Je te condamnerai à une vie de forçat par Erla, si jamais demain il manquera ne serait-ce quune pièce déquipement !
Holà holà ! Non ! fit Barlion tout affolé.
Et tu bredouilles, et tu perds du temps ! aboya Waen. Cours donc à ton atelier te mettre au travail si tu veux mériter ma clémence.
Aenalym eut un peu de peine pour ce vieil homme qui séloignait en courant malaisément.
Vous étiez un peu dur Seigneur, dit-il.
On ne lest jamais assez quand il sagit de la vie dune personne
hum.
La colère lavait embrouillé.
Ne vous tourmentez pas trop pour moi. Depuis le début, je sais bien que vous vous faites du souci. Vous cherchez à me rassurer malgré toutes les inquiétudes qui vous taraudent. Il y aura du danger, cela, je le sais.
La perspicacité est aussi une vertu de chevalier, dit-il en riant.
Je ferais en sorte dêtre digne de mon titre, malgré tous les obstacles qui se dresseront sur ma route, dussé-je y laisser la vie.
Ah non ! fit Waen. Un chevalier doit aussi savoir préserver sa vie. La mort, cest léchec. Qui voudrait dun cadavre comme héros ?
Personne, en effet.
Bien, ce nest pas grave, tout se passera bien, dit-il franchement.
Et à ces paroles, Aenalym sourit.
La soirée était tombée et les étoiles commençaient à illuminer un ciel indigo. La citadelle demeurait animée et ses rues étaient bondées. Peu après avoir laissé Waen à ses occupations, Aenalym avait annoncé la nouvelle à sa famille. Celle-ci avait réuni la plupart de ses membres autour de lui. Ces derniers étaient venus conseiller le nouveau chevalier. Ils firent également don de certaines de leurs possessions richesses et objets de valeurs pouvant être utiles à sa quête. La nuit fut agréable pour les Welenma, la lignée dont était issu le jeune Ystherien, car un grand repas fut improvisé pour célébrer cette décoration.
La journée du 17 Kaelun commença par une matinée un peu fraîche. Aenalym était chez Barlion depuis laube pour les derniers ajustements de son équipement. Celui-ci avait confié au jeune homme une magnifique épée, quoiquun peu lourde. Il lui fit également don dune lourde cuirasse. Mais le chevalier la refusa. Par préférence, il opta pour une armure plus légère, constituée dun plastron, de deux courtes spallières et de tassettes arrondis. Celle-ci était en kwèn pur et donc un peu plus légère, quoique moins résistante. Il refusa également les jambières et les brassards en métal. Il convainquit Barlion que de simples protections en cuir et de bonnes bottes lui seraient bien plus agréables à porter. De même, il déclina le magnifique casque quil lui avait offert. Aenalym voyait bien que larmurier prêtait beaucoup dattention aux préparatifs, mais il ignorait si cétait plus par solidarité pour sa quête que par crainte de Waen.
Serrant son baudrier et rangeant sa lame dans le fourreau, Aenalym se sentit prêt. Il enfourcha son cheval, monture brune à la crinière blanche, destrier issu dune race célèbre du Ventarí. Il salua Barlion et le remercia pour ses services. Celui-ci bâilla, salua brièvement son visiteur et retourna très vite se coucher. Le chevalier partit au trot pour rejoindre Waen dans son illite-nil.
Ahón se trouvait devant la bâtisse du seigneur et accueillit Aenalym. Il le fit entrer à lintérieur et lui proposa un peu de bouillon en attendant son suzerain.
Cela doit être très excitant de partir seul, dit-il en le servant.
Je nai jamais dépassé les frontières de la Porte. Jai un peu peur, je dois dire.
Ahón le regardait dans les yeux.
Il existe des hommes qui le désirent, mais ils ne seront jamais chevaliers. Moi-même, je ne pourrais jamais caresser cette chance.
Aenalym restait silencieux et pensif. Pendant un instant, il considéra davantage sa position dans la Porte.
Vous allez devenir un héros, Seigneur Aenalym.
Les chevaliers sont nombreux, mais les héros sont rares. Je ne serai jamais comme Vendrelur par exemple.
Ses faits sont exceptionnels, certes, mais vous aussi allez bientôt montrer à la Porte toutes vos qualités.
Je ne sais pas, je
Cest ce que je souhaite de tout mon cur.
En tout cas, mon seigneur vous apprécie et il croit en vous. Il ma beaucoup parlé de votre personne.
Ah oui ? Que peut-il bien dire ?
Oh, il disait souvent que vous seul pouviez devenir chevalier. Il na confiance quen vous et
Waen parut à ce moment et coupa dans le récit de son sujet :
Ahón ! encore à bavarder pour ne rien dire, fit Waen un peu gêné.
Désolé mon seigneur, répondit timidement le serviteur, jessayais seulement dencourager le seigneur Aenalym.
Trêve de palabres, comment va notre chevalier ?
Inquiet, mais serein, répondit Aenalym en raillant.
Bien, bien, cest tout naturel. Et je vois que notre Barlion na pas fermé lil de la nuit à en croire ton équipement. Cela te suffira-t-il ?
Oui, jai pris ce qui me convenait le mieux. Il ma également préparé un beau destrier avec assez de vivres dans les fontes pour tenir plusieurs jours.
Waen sortit un étui dune sacoche attachée à sa ceinture.
Bon alors voilà un itinéraire que jai dessiné sur cette carte. Tu nas quà suivre la voie orientale et tu pourras te ravitailler dans ces quelques bourgades ; des amis sy trouvent. (Il détacha une bourse de sa ceinture.) Voilà de lor et de la cill.
Merci mon seigneur, mais jai déjà ce quil faut en matière de richesse, répondit Aenalym.
Foutaises ! grommela Waen. On nest jamais assez riche lors dun voyage alors prends ça veux-tu !
Et il lui mit une bourse bien garnie dans les mains.
On peut dire que je ne pars pas les mains vides, dit le chevalier amusé.
Non, mais on ne les garde jamais pleines bien longtemps, rétorqua Waen en ricanant.
Aenalym soupira et regarda lhomme qui lui avait donné son diadème de chevalier.
Je vais donc devoir vous faire mes adieux, fit-il.
Mon jeune ami, je te souhaite le meilleur des voyages. Que les dieux te protègent durant ta course et noublie jamais que la Porte compte sur toi.
Aenalym sortit de la pièce avec Waen. Ahón fit de même. Le chevalier grimpa sur sa selle ; ils se saluèrent une dernière fois et le jeune homme donna un coup déperon à son destrier. Il disparut derrière les bâtiments et les domaines anghariiliens, passa les grand-rues et rejoignit la place centrale de la citadelle. De cet endroit, il pouvait emprunter la grande voie pavée du Ventarí oriental et se diriger vers lest.
Quelques heures de trajets sétaient déjà écoulées et laprès-midi commença. Aenalym finissait de déjeuner. Il était au bord de la voie, à proximité de bosquets, et sétait installé sur un tronc darbre qui avait été renversé. Il avait attaché son cheval non loin dun herbage pour quil puisse également profiter de cette halte. La fraîcheur faisait place à une douceur galvanisée par Ura la divine. Alors quil reprit son chemin, Aenalym croisait les nombreux voyageurs et marchands provenant des deux directions. La voie ventaríenne étant le seul circuit assez sûr pour traverser la région, tous les honnêtes gens lemployaient sans la peur de risquer leur vie ou le pillage de leur convoi ; du moins, à lintérieur du territoire ystherien, il ny avait aucun danger : les milices de la Porte la parcouraient régulièrement.
La route devint longue et monotone mais Aenalym parvint à franchir les collines dEnsselèv. Le pavement était devenu moins fréquenté quà proximité dAnghariil-adh ; les espaces entre les différents usagers se faisaient de plus en plus grands. Il ne pouvait plus distinguer sa cité natale qui était maintenant bien trop éloignée et masquée par de nombreux reliefs tapissés de verdure. Son regard se portait sur un groupement de cavaliers, une demi-douzaine environ, qui se trouvaient un peu plus loin derrière lui. Ils étaient vêtus de capes sombres et donnaient limpression dêtre lourdement cuirassés, ce qui nétait pas dans les habitudes vestimentaires des gardes ystheriens. Il se demandait de quelle contrée ils pouvaient provenir. Un doute lui traversa lesprit lorsquil se remémora son départ : le souvenir de les avoir déjà croisés, non loin de lentrée de la citadelle ystherienne, lui revint subitement. Il se sentit un instant rassuré, car il allait bientôt plonger dans la profonde campagne ystherienne, et lidée de voyager entièrement seul lui était devenue presque insupportable. Il poursuivit son chemin et se glissa dans les nombreux coteaux verdoyants pour enfin disparaître parmi les arbres.
La nuit venue, Aenalym se rendit compte quil avait mal calculé son trajet. Il ne put atteindre le village prévu pour passer la nuit et sarrêta dans un endroit qui lui parut très charmant. La voie senfonçait dans un petit vallon aux pentes rudes. Les étroites bordures du chemin étaient couvertes darbustes et de bouleaux. Plus bas, une rivière ruisselait dans son lit de galets étouffés par la menthe et les orties. Le chevalier sassit sur un rebord où poussait en abondance une herbe humide et fraîche. Il porta soudain son attention vers le virage que dessinait la voie et doù provenaient des cliquetis métalliques. Une chaîne ou des éperons pourraient produire de tels sons, pensa-t-il ; Aenalym comprit quil nétait pas seul en ce lieu. Les bruits sétaient instantanément interrompus alors que lui restait toujours attentif. Il se souvint des cavaliers capés qui étaient restés derrière lui avant de senfouir dans les vallons. Ses soupçons se justifièrent lorsquil vit des montures chevauchées dombres émerger de derrière la colline. Lune delles sarrêta, tira brusquement lépée de son fourreau et la fit irradier à la lueur de Varma, la lune des sables. Il cria à ses compagnons :
Il est là-bas ! Tuez-moi ça !
Alors que les cavaliers chargèrent, lYstherien sursauta et la peur sempara de lui. Il ne perdit pas un instant et, pris de panique, bondit sur sa monture, avec la ferme conviction de prendre la fuite. Il ne comprenait rien à cette agression soudaine et traversa le vallon aussi vite quil le pût. Son cheval sactiva aussi prestement que ses forces le permettaient et à chaque coup déperon, une brève accélération sensuivit. Aenalym était affolé. Il dépassa plusieurs collines au galop et regardait derrière sil était toujours suivi. Mais il ny avait personne, ce qui ne lempêcha pas de continuer sa course folle jusquà ce quil fût complètement sorti dEnsellèv. Quelques sits plus loin, il parvint à se ressaisir, et, observant le long chemin quil venait de parcourir, il naperçut plus âme qui vive. Il trempait encore dans les sueurs dune frayeur qui jusque-là lui était inconnue. Il réalisa quil ny avait plus de repos possible pour lui et il tenta de rejoindre directement sa prochaine étape pour y trouver plus de sécurité.
Marsh Posté le 08-03-2005 à 16:55:07
Bonjour à tous
De la même façon que Deidril, je tiens à poster mes premières ébauches d'écriture
J'ai créé un monde heroic fantasy assez vaste pour servir de support à un cycle épique sur le long terme. Après quelques centaines de pages d'archivage... Je me suis enfin risqué à écrire un premier récit.
Donc, je présente ici une première partie. Laissez vos impressions (bonnes ou mauvaises) du moment que c'est assez objectif, elles m'aideront à m'améliorer
Alenshtyr était la plus grande terre de toute la sphère de Vanaüssa, univers parmi les univers. Le Vanyr, entité unique et suprême, lenfanta durant lâge dUra, le tout premier cycle qui fut entamé par le premier Sunor, sa première ère et la protégea à travers les centaines de millénaires qui suivirent. Elle navait pas de frontières et ses monuments naturels reflétaient linfinie inspiration de son créateur : ses océans sans fonds, ses monts sans sommets et ses plaines sans horizons.
Les millénaires se chevauchèrent les uns après les autres et autant de peuples et de races parvinrent à conquérir cette infinité.
Lère dAelma, septième de lâge de Thava le quatrième cycle et vieille de 765 années, fut la période durant laquelle se joua le destin de tout ce qui fut.
Ouvrons donc les yeux sur cette immensité en compagnie des innombrables dieux qui contemplent les faits de leurs protégés. Ces derniers traceront le chemin vers un avenir incertain et inquiétant
Prologue
« Lorbe noir dArän avait disparu ».
Sans lui, tout pouvait arriver, car ce vestige des temps passés empêcha jadis lanéantissement de tout Alenshtyr.
Que se passait-il donc sur cette terre immense ? À Ystheren, le pays de la Porte, on rapportait que les princesses Thanellas dEsthyren, Feiín de Welyrren et Kocah de Longsleim sétaient également volatilisées.
Pour résoudre ce mystère, un des nombreux chevaliers ystheriens devra être choisi en haut lieu. La Porte dYstheren, cétait le pays de la paix, la contrée de lhonneur, la terre des héros et des garants dAlerenta. Grâce à son pont immense, elle unissait les deux continents de Verlias et dEralgra, rivaux culturels et idéologiques depuis toujours.
Beaucoup pensaient que Taferín le preux aurait fait laffaire pour ce genre de mission. Dautres préféraient encore miser sur Sitanill qui faisait la fierté de la Porte sur tout le continent de Verlias. À lunanimité, on aurait demandé à Vendrelur. Son nom résonnait comme la foudre des dieux wiranytes, car il nexistait pas plus fort et plus lucide que ce surhomme. Il était le champion.
Mais non. Ce nétaient pas tous ces grands qui iraient chercher linconnu. Ils étaient déjà en quête pour maintenir le fragile équilibre dAlerenta et de ses deux continents.
Non, un autre ira, mais Ystheren était à présent si vide de héros. Allait-il falloir en improviser un ?
À lentrée de la demeure du seigneur Waen, un jeune homme savança
1-Lélu de la Porte
Il était dune taille raisonnable et dune corpulence équilibrée. Son doux visage était enfantin. Il avait le sourire et lexpression bienveillante, marques dune conscience tranquille et dun esprit reposé. Sa belle chevelure lisse et châtaigne ajoutait à son charme naturel la saveur des mois de Cerllun. Ses yeux dun vert profond faisaient transparaître la beauté de lémeraude, mais également la naïveté du débutant ; il les ouvrait telle une bête curieuse. Il était vêtu de minces tissus aux couleurs claires, dun petit ceinturon serrant ses fines braies dun gris pâle et dune étoffe légère au bleu ardoise servant de petite cape ; il avait lallure dun citoyen moyen de la Porte. Il sagissait pourtant dun noble. Le jeune homme franchit le seuil de lentrée de cette vaste bâtisse de pierre : une illite-nil, un endroit réservé aux seigneurs de la Porte pour lexercice de leurs fonctions. En pénétrant à lintérieur, le jeune noble aperçut un homme visiblement accablé. Waen, de la maison des Orÿr, était ce personnage courbé sur sa lourde table de travail. Il semblait contempler un long parchemin qui avait encore la tension pour senrouler sur lui-même. La consistance parfaite du matériau et sa couleur blanc neige laissaient penser quil devait provenir dun pays assez éloigné. On ne voyait pas à Ystheren de si belles textures pour les parchemins. Les mains du seigneur se replièrent et il déposa le rouleau sur une autre pile de manuscrits. Son regard se porta soudain sur le jeune homme et il sexclama alors :
Aenalym, par Uthâr ! Te voilà enfin.
Cétait le prénom de ce garçon.
Vous semblez bienheureux de me voir, Seigneur Waen, répondit-il.
Le vieux Orÿr se leva de sa chaise en bois. Un fier individu de grande taille apparut alors au jeune homme. Derrière sa petite moustache blanche, son visage sec, ridé, ses saillies faciales, témoignages dune vie active et remplie, un petit sourire pincé exprima sa première réaction. Puis, il savança vers Aenalym.
Mon jeune ami, jaurais aimé te donner ton titre de chevalier en dautres circonstances, dit-il avec un soupir désinvolte.
Chevalier ? Vous voulez dire chevalier de la Porte ? Sétonna-t-il brusquement.
Le seigneur ystherien tâtonna. Il se tortillait la moustache avec un air perplexe, puis il reprit en jugeant lair désemparé de son jeune visiteur.
Tu le désirais depuis ton plus jeune âge, je crois ?
Bien sur Seigneur, mais pas si soudainement Je ne suis pas encore prêt.
Je suis certain que tu feras un bon élément, répliqua-t-il. Ton père et ses amis ont fait de toi un vaillant garçon. Je le sais, car tous les prétendants à ce titre attirent mon attention dès linstant où ils ont évoqué leur désir de devenir chevalier.
Aenalym ne sétait pas du tout attendu à cette brusque nouvelle. Il avait tant rêvé de servir la Porte dans un ordre si important quil ne réalisa pas encore les propos de son interlocuteur. Il pensait avoir atteint son rêve avant lheure, et pris de court, il sinquiétait sur ses propres mérites.
Quant à Waen, il était loin dêtre idiot. Il devinait la tourmente intérieure dAenalym. Ce dernier ignorait tout du protocole utilisé pour choisir les chevaliers. Le titre était donné à ceux qui étaient choisis par lordre. Pour un seigneur comme Waen, ce privilège ne se méritait pas, on se devait simplement den user.
Le silence perdurait et Aenalym voulut comprendre le pourquoi de cette décision.
Seigneur Waen, pourquoi moi, pourquoi si tôt ?
Le vieux noble se retourna et tendit la main dans sa pile de parchemins à demi enroulés. Il brassait quelque peu son contenu, car visiblement, il en cherchait un de particulier. Lorsquenfin il le saisit :
Lis ceci.
Aenalym déroula un parchemin jaunâtre et abîmé, tapissé de marbrures brunes et empreint dune forte odeur sans nom. Ce document-là était bien différent du premier. Il aperçut des inscriptions étrangement calligraphiées. La couleur de lencre employée navait rien de commun en cette contrée, car un rouge sombre se mêlait étrangement au pigment noir. Le jeune Ystherien reconnut alors les sigles de la langue de Kelodahn, le dialecte divin des anciens âges, encore utilisé dans de nombreux pays comme la Porte. Ils étaient grossièrement incurvés et leurs terminaisons étaient brouillonnes. Après avoir reconnu les caractères essentiels, il comprit approximativement ceci :
« Vos amis ont façonné lhumiliation des Ardaks.
Rûmme! Erkarr! Unur! Vous les savez impitoyables et ils marcheront à nouveau sur vos terres. Nous répandrons lancienne horreur des irkdars de Longsleim dans vos chaumières de barbares.
Insectes ! Nous anéantirons la moindre de vos tanières pour retrouver notre Kocah.
Ystheriens, retrouvez-la avant nous ou vous périrez. »
Aenalym y voyait évidemment la source de bien des soucis. Mais les termes lui échappèrent et il navait pas vraiment connaissance des évènements qui sétaient déroulés. Waen lui prit le parchemin des mains, y jeta un dernier et bref coup dil de dépit pour ensuite le jeter sur lamoncellement de rouleaux. Le jeune homme sentait sa propre présence attachée à ce message de malheur. Il comprit très vite la raison qui poussa sa décoration hâtive et du moins son rôle, si minime dut-il être dans cette affaire, semblait de toute évidence indispensable.
Laisse-moi te raconter quelques histoires, rétorqua le seigneur dOrÿr. Tu ne feras pas un bon chevalier si tu ignores les terribles évènements qui ont eu lieu. Vois-tu, une guerre séculaire semble inévitable
» Il est en ce monde trois immenses contrées qui exercent une puissance considérable sur les deux continents : Esthyren, Welyrren et Longsleim. Il y a quelques jours sest produit un évènement inexplicable : à chacun de ces empires, la première princesse a disparu. Cela est arrivé en des lieux tous plus éloignés les uns que les autres, mais au même instant. Que les dieux me gardent de savoir quelle sorcellerie se cache derrière tout ça ! Nous devons les retrouver avant que de plus grosses tensions ne naissent entre les deux continents. Tu connais bien sûr lempire dEsthyren qui est un de nos meilleurs alliés. Ils se sont déjà affairés à fouiller les recoins de leur immense terre. Cest le territoire le plus proche et le plus sur. Sil devait arriver malheur, leurs immenses forteresses et leur puissante armée pourraient dissuader quelque peu ces Ardaks belliqueux.
» Nous avons tout dabord reçu les messages des Welyrs de lorient. Nous savons lempire de Welyrren sage et civilisé, mais aussi terriblement secret. Il est si éloigné que nous ne le connaissons que très peu. Cest néanmoins une terre au peuple noble. Ils ne nous causeront pas dennuis et sauront régler leurs problèmes seuls.
» De plus dures nouvelles ne se sont pas fait attendre. Comme tu as pu le lire dans le parchemin, lempire de Longsleim, la terre des Ardaks, a proféré de vives menaces à lencontre de tout Eralgra. Ils sont puissants et obéissent à des valeurs martiales millénaires. Les anciennes guerres séculaires sont leur fait. En temps de guerre, ils nous massacreraient tous. Ils portent maintenant leurs regards méfiants sur les Esthyrs, leurs ennemis historiques, et pour je ne sais quelles raisons, ils les croient coupables de loffense subie. Ils ignorent quEsthyren aussi a perdu sa princesse et jai peur que la guerre néclate que pour leur simple orgueil, ou même pour une effroyable méprise. Les Esthyrs sont bons, mais ils sont fiers. Ils ne se laisseront pas provoquer longtemps.
Aenalym écoutait son conteur avec intérêt, mais il partageait linquiétude du vétéran ; on pouvait lentendre résonner dans ses paroles.
Éviter la guerre, cest le défi originel de la Porte. Les guerres continentales ont été les plus meurtrières ; les anciennes familles qui ont rédigé nos codes se sont jurées de les empêcher. Aujourdhui à nouveau, nous faisons face à une situation délicate. Tu dois comprendre que la Porte nabandonne jamais, et cest pour cela que du royaume de Rubalan à la Cité de Halthroh, les souverains du Ventarí comptent sur nos chevaliers.
» Tout le Ventarí nous a envoyé des messages dalerte. Aussitôt, nos meilleurs éléments sont partis à la rencontre des souverains ventaríens. Tu pourrais imaginer que lordre a suffisamment de chevaliers pour contenir une guerre, mais il nen nest jamais assez pour calmer lardeur de lOccident. Nos plus grands diplomates sont allés conseiller les alliés de la Porte alors que nos rôdeurs sont en train denquêter en compagnie des chevaliers. Talan, Taferín, Offis, Ecellan, Sitanill, Kurrâ, Osaxe ! Ils sont tous partis en Verlias. Lordre a même envoyé Vendrelur chez les Ardaks. Il ny a plus ici assez de chevaliers pour retrouver une seule princesse. Ils sont éparpillés sur de lointaines terres depuis des jours. Mes pairs comptent sur de jeunes éléments pour retrouver la princesse Kocah. Ils sont tous tellement terrifiés à lidée de subir le courroux des Ardaks.
» En étudiant de plus près ces disparitions soudaines, on peut facilement comprendre quune volonté malfaisante est à luvre. Pour ma part, il ne suffit pas de chercher dans les territoires inquiétants de Verlias. Trois princesses ont disparu au même instant ; trois ont disparu et elles représentent des contrées éminemment puissantes, des contrées rivales. Ce nest pas par hasard quelles ont été choisies, car Esthyren et Longsleim ont des relations très tendues depuis quelques décennies. Lordre na fait quérir personne en Esthyren et tout me porte à croire que de nombreux indices y sont dissimulés. Il me faudrait un homme, là-bas, pour enquêter...
Aenalym commençait à deviner le reste.
Aurais-je un rôle à jouer dans tout cela ?
Et quel rôle ! Waen voyait là loccasion inespérée pour faire du jeune homme un acteur important dans ses plans. Il sapprocha dune armoire épaisse au bois usé et vieilli par les années. Il ouvrit ses lourdes portes, solidement rivées de clous de fer noir en forme de losange et où étaient assemblés des motifs forgés dans ce même métal. Il tira de lintérieur un petit coffret au bois verni et luisant à la faible lumière de la pièce. Il sapprocha dAenalym en lui tendant le coffret.
Aenalym le saisit avec un regard interrogateur et le posa sur la table en chêne de Waen. Il ouvrit le couvercle semi-cylindrique et aperçut une lueur métallique éclatante sur un fond tissulaire au bleu céleste impérial. Aenalym sécria « Un diadème de chevalier ! Par Erla ! » Il nosait pas le toucher. Son chrome homogène laissait penser quil était neuf et personne navait dû le voir auparavant. Quatre branches flamboyantes de métal sentrelaçaient entre elles et formaient par paires la courbe qui se moulait sur les parties latérales du crâne. La gravure décorative avait donné aux tresses de métal leur aspect de plumes métalliques, dont la pointe dynamique se fondait dans un anneau central elliptique. Aenalym le prit soigneusement avec ses doigts et aperçut dans la lumière jaune du feu de cheminée une magnifique gemme ovale sertie dans la mince ellipse frontale ;le joyau vert de Kuzâr, la pierre de raison, quon ne trouvait que dans les monts dArhim de lOuest ystherien, resplendissait sur cette couronne de noblesse. Le regard dAenalym se perdait dans cet océan de sinople dont labîme ténébreux suggérait la profondeur de ses propres yeux émeraude.
Le jeune homme se retourna vers son ancien alors quil reprit le contrôle de ses émotions. Waen le dévisageait, toujours prêt à pénétrer ses pensées.
Si tu portes ce diadème, cest toi qui devras aller à Esthyren.
Esthyren murmura doucement Aenalym.
Il ne dérogeait pas au caractère culturel de la Porte, il souhaitait depuis longtemps parcourir le Ventarí et au-delà ; mais il hésitait. Esthyren était une contrée très éloignée de lorient eralgranite. Il devait bien falloir des mois pour parcourir les trois à quatre mille sits qui séparaient la Porte dYstheren de la frontière esthyr la plus proche. Il fallait passer les hauts pics de la chaîne du Can-amhran pour enfin senfoncer dans les vallées gyllàriennes ; des gouffres où saffrontaient dimpitoyables guerriers et autres barbares pour la victoire de multiples guerres intestines.
Esthyren, répétait-il, mais avec un élan dhéroïsme qui lui pinçait le cur.
Waen vit ses yeux briller.
Cest une nouvelle vie que tu devras mener. Le monde extérieur et les mystères auxquels tu feras face bouleverseront tes habitudes dYstherien. Tu seras constamment amené à te remettre en question, à tadapter. Tu vas avoir loccasion de voir du pays mon garçon... Je sais que tu es un homme curieux, avide de savoir et de découvertes alors tout cela te plaira !
Aenalym se sentit rassuré un instant. Envisager une telle entreprise sans un brin doptimisme lui aurait été sans doute fatal.
Acceptes-tu ce diadème de chevalier de la Porte, le titre et la mission qui laccompagnent ? reprit Waen.
Ce diadème que vous moffrez Seigneur, je laccepte.
Le grand Ystherien fut ravi de voir avec quelle célérité Aenalym accepta son fardeau. Le jeune garçon était naturellement vif desprit et son bon sens lui fit comprendre quen ces jours dinfortune, les intérêts de tous étaient en jeu.
Waen prit le diadème des mains de ladolescent en lui demandant de baisser légèrement la tête. Il lenserra dans ses cheveux châtains et le fixa autour de son crâne, la pierre de Kuzâr au milieu du front. Aenalym releva ensuite les yeux vers son doyen. Celui-ci fixait maintenant le jeune chevalier avec un large sourire plein de confiance. Il lui tapota lépaule comme pour lui transmettre une once de son expérience de vieux cheval de bataille.
Je dois annoncer la nouvelle à ma famille, balbutia Aenalym, encore sous le coup de lémotion.
Ne tinquiète pas. Tu prendras le temps de faire tes adieux à tous tes proches, du moins, avant demain, jour de ton départ. De plus, il faudra préparer ton voyage. Je vais de ce pas moccuper de te trouver tout ce dont peut avoir besoin un chevalier dans laccomplissement de son devoir : une épée, un cheval, bien sûr de lor et de la cill. Waen se tourna vers une large porte qui se trouvait dans le fond de la pièce et appela quelquun : « Ahón ! »
Un jeune homme ne tarda pas à ouvrir cette porte et les rejoignit alors. Il était très fin, à la limite de la chétivité. Son visage pâle semblait façonné à même lossature et ses grands yeux bleu clair, presque exorbités, nous faisaient oublier ce long nez fin et vertical qui létirait dans sa hauteur. Ses cheveux avaient le spectre brun clair et de longs reflets blonds sestompaient vers leurs pointes. Il était relativement bien accoutré pour un simple écuyer et pas assez pour un servant de seigneur ystherien ; ses étoffes blanches ornées de motifs tressés dans du fil doré étaient au moins plus onéreuses que les vêtements communs dAenalym. Tandis que ce dernier le regardait, sa voix gracieuse se fit entendre.
Vous mavez appelé Seigneur.
En effet mon bon ami, je veux que tu me fasses quérir de suite un messager de lordre Asthar ainsi que ce gros paresseux de Barlion.
Je men charge de ce pas mon Seigneur.
Puis se tournant vers Aenalym, Waen ajouta :
Jai besoin dun tout petit peu de temps pour annoncer cette décoration à lordre des chevaliers. Tu agiras ainsi selon le Code de chevalerie sans aucune contrainte et tu pourras faire valoir tes droits dans les nombreux territoires alliés. Tu pourras même compter sur laide de lalliance de la Porte.
Lalliance de la Porte ?
Oui, un ordre puissant composé détrangers ayant prêtés allégeance à la Porte dYstheren. Il est influent dans tout le Ventarí et les connaissances locales de ses membres sont infiniment utiles. Ils ne sont ni chevaliers, ni nobles. Ce sont simplement des hommes libres las des tourmentes de la guerre et prêts à aider leur peuple à laide de nos codes.
Oh, je ne serais donc point seul en terre étrangère ? Je rencontrerai alors quelques amis propices à morienter.
Cela dépendra de ton itinéraire, mais je me chargerai de te tracer un chemin afin de favoriser ces rencontres. Je préfère te savoir en compagnie dalliés plutôt quentre les mains dun quelconque geôlier.
Je préfère cela également, répliqua le chevalier en riant.
Waen sourit à lécoute de linsouciance et de la bonne humeur de son jeune protégé. Il se gardait bien de lui parler des innombrables dangers de lextérieur. Les siècles traversés par lordre des chevaliers ont prouvé que ces derniers ne saccomplissaient quà lencontre de ladversité, la peur ou même la mort Aenalym devra passer par de terribles épreuves, il le savait. Le vieil Ystherien restait cependant confiant en voyant son jeune compagnon. Sa bonté et sa pureté lui feraient sentourer dâmes du même bord. Un visage aussi bien dessiné et un regard aussi profond lui apporteraient indiscutablement amitié et amour sans nul doute le succès auprès de la gent féminine. De sa propre expérience, il savait ô combien les femmes étaient indispensables aux hommes pour les aider à se parfaire. En temps voulu, Aenalym aurait besoin dalliés.
Voila voila
Pour ceux qui auraient apprécié, la suite est prête
Il manque certes quelques coups d'épées et 2 ou 3 fracas de projectiles à onagres, mais le ton épique ne saurait tarder. Le cycle est long...
J'attends vos réactions
Message édité par varcanthy le 10-03-2005 à 11:28:19
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\\\\\\\\\\\\\\\"Sache ô mon enfant que même le vieux chêne fut jadis un gland comme toi\\\\\\\\\\\\\\\"