cherche critique chap 1 de mon roman H fantazy

cherche critique chap 1 de mon roman H fantazy - Arts & Lecture - Discussions

Marsh Posté le 20-12-2004 à 13:50:30    

A  
LA PORTE DES MAUDITS
LE BIEN-COMMUN SE HEURTERA SANS DOUTE  
L’INITIÉ L’ELIRA PEUT-ÊTRE
L’OCCULTE LA TIRERA SÛREMENT
 
 
PREMIÈRE PARTIE
 
LE SABRE DE L’AIGLE
 
Traduction de l’ancien dialecte par un scribe anonyme de l’Ile d’Aoz.
 Premier rajout au livre d’Armoud.  
(Chroniques païennes du livre d’Armoud).
 
 
CHAPITRE 1
Le seigneur d’Ukbar
 
 En ces temps lointains, un improbable et téméraire marin naviguant dans les eaux interdites de  la vaste mer d’Anyg eût été enthousiasmé en apercevant devant sa proue la majesté du site d’Oberayan. La citadelle, noyée de brumes, se dressait sur le sommet d’une île ceinturée de vastes plages granulées de sable blanc et fin. Assaillie par des centaines de mouettes argentées qui trouvaient asile dans ses rochers fouettés par l'écume, la cité d'Oberayan flottait sur la mer grise comme un gigantesque navire. Le haut donjon du château d’Umesh Nader, s’élançant très haut dans le ciel opaque, identique au mât d’un vaisseau de légende, renforçait encore cette illusion. Derrière l’île, dans le vaste lointain, un mince ruban sale à peine visible indiquait au regard la présence d’un gigantesque continent boisé qu’on appelait la forêt d’Obyn : notre hypothétique étranger eut dit que le ciel et la mer se rejoignaient à cet endroit précis pour marquer leur frontière respective de la silhouette déchiquetée des grands cèdres. En abordant l’île-citadelle d’Oberayan, ce navigateur égaré aurait pu s'imaginer accoster un rêve...
 Le chevalier Pheder Ursinis ferma la lourde porte en chêne sculpté de la chambre unique qu‘il louait au pied des remparts. Il plaça soigneusement la clé dans sa cache habituelle, entre deux poutres, puis descendit ensuite sans hâte les degrés de pierres usées qui menaient dans la rue. Une pâle lueur éclairait la première heure du jour et la plupart des échoppes étaient encore fermées, pourtant Phéder croisa quand même quelques rares personnes somnolentes, auxquelles il rendit un bonjour machinal et courtois. La convocation du maître d’armes Ushidi qu’il venait de recevoir la veille le troublait. Mal à l’aise, il leva la tête pour observer le massif donjon du château surplombant la ruelle qui se libérait avec peine du brouillard matinal, comme en témoignait la vaste écharpe vaporeuse attardée à ses créneaux. Une nuée indisciplinée de pigeons prismatiques bataillait le long des hautes murailles. Ramenant contre lui les larges pans de son épaisse cape tissée de laine orange,  Pheder sentit l’air frais du petit matin le mordre sous sa tunique de soie rose. Il frissonna, mais ce n’était pas seulement de froid...  
 Le Livre de Moud fixait le nombre d’habitants d’Oberayan à soixante-dix mille personnes. Ces dernières appliquaient à la lettre chaque prescription du Livre sacré, conservé religieusement dans la crypte  des Saints Ancêtres. Car toutes choses résultent de la loi, immuable et éternelle. Le Livre de Moud constituait la loi et la loi disait ceci:
 
 Du sang passé jaillira le sang futur.  
 
 La conséquence pratique de cette maxime était le parrainage sacré d’un ancien pour chaque enfant à naître. A la naissance de celui-ci, un vieillard se donnait la mort de façon rituelle, pour que l’esprit de l’ancêtre transmette sa protection au nouveau-né. Mis à part le roi, seul de son cas, le maître d’armes Ushidi échappait à la règle. Il devait son grand âge à cette autre maxime de Moud :  
 La paix naît de l’expérience et l’expérience naît de la guerre de Moud.  
 
 De loin l’homme le plus vieux de l’île, Ushidi résumait à lui seul les antiques traditions guerrières d’Oberayan. Isolée du reste du monde, l’île-citadelle vivait en paix depuis dix siècles, époque oubliée où elle triompha du siège que lui fit subir la légendaire armée d’Anamaying. On pouvait lire le récit de cette victoire dans la partie historique du livre de Moud, mais plus personne aujourd’hui ne croyait encore à l’existence d’Anamaying, et il ne s’agissait tout au plus pour les gens que d’un lieu mythique à la gloire imaginaire. Quarante chevaliers désignés par le maître des armes entretenaient pourtant encore le savoir désormais inutile des coutumes guerrières venues des ancêtres, et la nomination des chevaliers comme l’enseignement donnés par Ushidi ne souffraient aucune contradiction. En vérité nul n’y songeait une fois élu, car le destin de chevalier sacralisait pour les gens de ce royaume une position hautement honorifique et très convoitée. Pheder, qui dirigeait ses pas à la rencontre du vieux maître se rappelait lui-même ce jour de son enfance où il avait été lui-même élu... :
 La constitution physique de l’enfant Pheder ne semblait pas lui promettre un tel honneur. Dans ce monde, privé de toute guerre, la jeunesse mâle du pays développait paradoxalement dans ses jeux une indéniable agressivité. Fragile, Pheder perdait toujours lorsqu’il luttait avec ses camarades, beaucoup plus robustes et vindicatifs que lui. A cette époque, il maudissait souvent son esprit tutélaire, qu’il rendait responsable de la fragilité de son corps, ployé de honte sous les sarcasmes et les quolibets de ses jeunes assaillants. Mais il n’avait jamais refusé le moindre défi. Cette attitude peu commune lui avait valu l’intérêt du Maître d’armes Ushidi.
 Tout en marchant, Pheder revoyait avec une précision aiguë ce jour où le maître déjà blanchi par les ans s’était approché du groupe de gosses braillards et belliqueux qui se défiaient constamment dans la cour extérieure du château. Un des jeunes pages nommé Erkall Led, qui travaillait aux écuries, avait entreprit de rosser Pheder avec plus de fougue que n’en avait jamais mis aucun de ses adversaires... Les deux chenapans s’étaient affronté sur un tas de paille fraîche entassée contre le mur d’une grande bâtisse. Pheder, maintenu au sol par cet Erkall Led, résistait de son mieux à une terrible pression exercée sur ses épaules et ses genoux. Saignant du nez, haletant et suffoquant sous la pression brutale exercée sur sa poitrine, Pheder vit son vainqueur entreprendre de parfaire son triomphe... Un filet de salive s’échappait des lèvres du garçon roux en direction du visage de Pheder. Fort heureusement ce geste humiliant fut contraint, car la poigne de fer d’Ushidi avait saisi l’autre par le col,  épargnant à Pheder une terrible souillure. Considérant l’adulte qui le privait de sa victoire facile, Erkall Led avait pris ses jambes à son cou, suivi des autres garçons éberlués de cette intervention anachronique; car les adultes ne se mêlaient jamais des querelles de leurs fils. Le propre père de Pheder n’eut pas songé une seconde à secourir celui-ci. On laissait d’ailleurs tout faire aux enfants d’Oberayan, sauf désobéir à la loi des ancêtres, la Parole de Moud. A la suite de cet incident, Ushidi fit beaucoup plus pour l’enfant, car contre toute logique il adouba chevaliers Pheder ainsi qu’Erkall le jour même. L’obéissance aux coutumes, un fait sacré sur Oberayan, impliquait d’obéir au maître des combats, et le trahir eut été une conduite impardonnable, sévèrement sanctionnée. Par conséquent,  Pheder dût se soumettre et considérer l’apprentissage de la guerre comme l’essence de sa future éducation, et dès lors, intronisé par le roi lui-même à la «guilde des quarante», il dut se rendre quotidiennement à la salle d’armes du château. Sous les hautes voûtes de celle-ci il se familiarisa avec l’épée, symbole de son rang, mais aussi avec la lance, l’arc et la redoutable hache de jet.  
 Loin d’être fier de son sort, comme l’aurait été n’importe qui, Pheder avait le cœur déchiré et détestait cette science, d’ailleurs teintée de beaucoup d’ésotérisme,  car comme par le passé il continuait de rouler dans la poussière à chaque corps à corps. Le maître Ushidi ne lui tenait pas rigueur de ses défaites perpétuelles, parce que Pheder appréhendait son enseignement avec tout le sérieux possible et se montrait aux exercices de tir un brillant élève. Sa flèche atteignait toujours sa cible, le javelot traversait toujours le mannequin de paille, la hache brisait une écuelle à cent pas; mais en présence d’un adversaire réel Pheder perdait toute velléité de vaincre et l’issue des tournois lui était toujours défavorable... Erkall Led, quand à lui, passait son temps à vaincre.
 Les années s’écoulèrent ainsi, dans la monotonie des jours d’entraînement, sans qu’il eut remporté une seule joute. Il portait l’épée, la cape orange des chevaliers, mais n’en tirait aucune gloire et restait un garçon taciturne. Il se plongeait des nuits entières dans la lecture du Livre de Moud, de mémoire d’homme le seul livre jamais écrit et lu dans l’île-citadelle. Pheder se promenait aussi pendant de longues heures, solitaire, sur les remparts du château pour scruter la mer immense qui semblait l’appeler par son propre nom. Les crises cycliques d’amertume profonde qu’il ressentait dans ces funestes instants n’avaient rien de commun avec le sentiment de sa faiblesse aux jeux guerriers. Il devenait alors le jouet d’un mal profond, indéfinissable par des mots, qui ne tenait en rien à son orgueil blessé. Souvent, assis seul sur la plage, il essayait de comprendre, d’endiguer par la raison ce sentiment de frustration qui le tenaillait férocement d’un tenace étau épisodique. Dans ces instants maudits, une mélancolie têtue s’emparait de son être et il n’aurait pu expliquer cette lourdeur étrange qui envahissait sa poitrine, comme si l’Oberayan, la merveilleuse terre des ancêtres, tentait sournoisement de l‘étouffer.  
 Aujourd’hui, des années plus tard, Pheder marchait vers son rendez-vous avec le vieux maître en se rappelant, rempli de nostalgie,  les heures enfuies de sa jeunesse. Il ralentit l’allure en passant devant une taverne aux murs peints très récemment de fresques aux couleurs vives, dont le thème principal représentait une scène de pêche mouvementée. De la porte largement ouverte s’échappait une appétissante odeur de sardines grillées, il entra pour s’asseoir près de l’âtre où deux énormes bûches de chêne achevaient de se consumer. Une servante s’approcha en lui rendant son salut; s’essuyant d’un geste rapide ses mains mouillées sur son tablier. Le chevalier lui commanda deux poissons et un pichet de ce vin excellent que produisaient les vignobles d‘Ukbar. Par l’ouverture d’une seconde pièce enfumée il distinguait la servante retournée à présent cuire des galettes de seigle sur une grande plaque de bronze posée sur les braises. Quand Pheder eut terminé son repas, une bonne chaleur affluait dans ses membres, chassant l’impression de froid ressentit tout à l’heure. Mais, alors que ses lèvres se posait sur le bord du pichet, les images du passé s’imposèrent une nouvelle fois à lui :
 Il entrait dans sa dix septième année et le maître d’armes l’avait fait mander, exactement comme aujourd’hui... Il l’avait alors trouvé assis en tailleur sur le parquet ciré de la chambre austère qu’il occupait près de la salle d’arme. La porte ogivale se trouvait grande ouverte, ce qui lui évita de frapper. Le visage acéré d’Ushidi portait déjà les marques de l’âge, lesquelles soulignaient chacune de ses expressions d’un masque sévère. En tournant la tête vers Pheder il s’était mis à parler de sa voix encore puissante, habituée à commander :
_  «Voici quelque temps, j’ai changé ta destinée. Sans mon aide tu serais potier, car tu es fils de potier !, mais tu portes le titre honorable de chevalier, Pheder Ursinis !... »
 Le maître avait volontairement appuyé la voix sur le nom du jeune homme. Ce dernier ignorait alors ce qu’allait signifier pour lui l’entretien et se contentait de scruter avec une insistance déplacée les doigts noueux d’Ushidi, lequel lui lançait en parlant son regard de faucon.  
-  «On peut dire de toi que tu es l’éternel perdant, Pheder, et je ne te connais pas d’amis... »  
 Accompagnant les paroles du maître, la cloche de la crypte des « Saints Ancêtres » s’était mise à sonner. A cet instant, Ushidi s’était levé en époussetant la longue robe jaune qu’il portait habituellement, comme l‘insigne le plus évident de son rang :
-_ « Tout est doué de vie, jeune chevalier! Les chevaux, les djinns, les démons, les arbres, les hommes, évidemment, mais aussi la mer, la forêt d’Obyn, et même les montagnes, les pierres... Toi, aimes tu la vie, Pheder Ursinis ? »
 La question n’appelait pas de réponse. Ce n’était qu’une simple mise en condition de l’ancêtre vivant. Pourtant l’incongruité d’une telle phrase dans la bouche du chef de guerre heurtait la sensibilité de Pheder. Impressionné, ses genoux s’étaient involontairement mis à trembler. Ushidi avait aussitôt enchaîné :
-  « J’ai bu aux sources vives de nos ancêtres et j’ai peut-être trouvé le moyen de me mettre en paix avec ce monde. L’Oeil de Moud t’as désigné à moi, chevalier, pour accomplir sa volonté. Tu seras le prochain seigneur du domaine d’Ukbar...»
 Il avait laissé un temps d’arrêt pour bien faire pénétrer le sens de ses paroles dans l’esprit de Pheder, avant de reprendre :
- « Ou tu mourras ! »
 Lorsque le chevalier comprit toutes les implications des paroles qu’il venait d’entendre, il  ressenti un profond malaise. Il n’existait qu’un seul domaine d’Ukbar, seule possession du grand roi Umesh Nader en dehors de l’île-citadelle. Située à quatre heures de marche du rivage, empiétant sur la forêt d’Obyn, la forteresse et ses terres traçaient les limites du monde connu d’Oberayan. Le Livre de Moud expliquait qu’Ukbar avait repoussé avec succès les dernières attaques d’Anamaying, dans les temps les plus reculés. La charge royale d’Oberayan était  héréditaire mais la possession du fief d’Ukbar s’obtenait selon un rituel immuable et simple, aussi ancien que le Livre sacré lui-même. Il impliquait un combat mortel entre un champion d’Ukbar et l’un des quarante chevaliers de l’île-citadelle. Le maître d’armes choisissait seul les deux adversaires. Au-delà des murs d’Ukbar, s’étendait à perte de vue la véritable forêt d’Obyn, dont nul n’était jamais revenu vivant à ce jour. Aussi, le fait qu’Ushidi ait choisi Pheder pour remplir le rôle du champion d’Oberayan remplissait le pauvre garçon de terreur...
 Toujours assis sur le banc de bois de la taverne, le chevalier finissait le contenu de son pichet, quand il appela la servante pour qu’elle le remplisse à nouveau. La jolie jeune fille s’éloigna ensuite pour remettre une nouvelle bûche dans l’immense cheminée où de hautes flammes s’en emparèrent; crépitant et projetant sur la pierre noircie de l’âtre une pluie d’étoiles éphémères. Un adolescent aux cheveux blonds pénétra dans la pièce, portant devant lui un panier de légumes. Il rejoignit la serveuse dans l’autre pièce, échangeant avec elle quelques plaisanteries qui échappèrent à Phéder. Ce dernier, de nouveau seul, laissa ses pensées reprendre leur cours. L’alcool agissait dans son cerveau et les paroles d’Ushidi résonnaient dans sa tête avec la même force qu’autrefois :
-  «Seul un des deux champions désignés par moi gagnera la clé du château d’Ukbar! avait dit Ushidi. Le valeureux Arbam Nok qui la tenait jusqu’à présent vient de sacrifier à Moud son vieux corps, et je connais déjà celui contre qui tu devras te battre, par la hache et l’épée... »
  Entendant ces mots, le corps adolescent de Pheder s’était secoué de spasmes invisibles qu’il s’était efforcé de contenir. Le maître qui semblait n’avoir rien vu avait repris :
- «Ce jour même j’envoie une délégation pour informer Ukbar de mon choix. En vérité, tu vaincras, cette fois, Pheder Ursinis, où tu perdras ta vie! »
 Tout avait été dit. Alors un homme, que Pheder dans son trouble n’avait pas vu venir, s’était approché sur un signe du maître, qui parlait  toujours à Pheder :
- «Tu as trois jours pour connaître la peur, chevalier, cet homme les passera avec toi jours et nuits. »
 Pheder occupa le reste de cette funeste journée d’autrefois avec ses compagnons, dont aucun ne commenta le choix du maître. Mais tous pensaient que Moud accablait Pheder d’un sort cruel, tous unanimement convaincus de sa mort prochaine. Même l’enjeu du duel, le trône d’Ukbar, ne rendait pas jaloux les plus ambitieux. Toutefois, pour une étrange raison, Pheder ne ressentait aucune peur, et l’entraînement qu’il effectua pendant ces trois jours fut un des plus radieux qu’il eut jamais connu. C’est à peine inquiet qu’il se rendit au matin du troisième jour chez Ioginos, le forgeron, pour y faire affûter son épée. Il était animé d’un étrange sentiment de libération, n’avait-il pas plusieurs fois appelé la mort sur sa tête au cours de ses funestes crises?
 Au moment où ses camarades émus lui sanglèrent sur le corps son armure, une sorte de solide corset de cuir clouté, il remercia Moud d’avoir fait fuir toute crainte en lui. Le roi Umesh Nader était venu la veille l’assister dans ses prières. Il avait remit lui-même ses cadeaux : le grand bouclier de bronze et le casque à ailette que ceignaient les champions. L’écu un peu trop lourd pour le bras de Pheder, s’ornait de l’aigle rouge, symbole immémorial d’Oberayan. Le combat devait se dérouler sur la plus grande plage de l’île où l’on avait tracé sur le sable un large cercle à l’intérieur duquel les armes allaient parler. Il était interdit aux concurrents de franchir ce périmètre. Au pied du mur d’enceinte de la cité, des gradins avaient été dressés à la hâte. Disséminés sur ceux-ci une foule houleuse s’agitait, hypnotisée par la perspective d’assister à une lutte qui exigeait la mort du vaincu. Le roi Umesh Nader, la reine Kalash et ses dames d’honneur, trônaient ensemble sous un dais d’honneur cramoisi situé en face du cercle rituel. Celui-ci se dessinait clairement sur une portion de plage découverte par la marée mais, située en deçà de la zone d’estran, elle finirait par être inondée. Le combat devait s’achever impérativement avant que le cercle ne soit effacé par les eaux. Ainsi décidait Moud. Sur cette grève en habit de fête, apparurent enfin les juges diseurs, les porte-bannières des deux camps, le maréchal, les connétables et les guildes. Le chevalier Pheder s’était avancé au milieu du rond, la hache à la main. C’est au moment précis où son adversaire vint à sa rencontre que Pheder connu un sentiment de panique : une femme s’avançait vers lui, la hache brandie. Elle faisait partie de la terrible garde d’amazones du domaine d’Ukbar. Son allure effrayante annonçait la lutte et une farouche détermination se devinait dans son regard, celle de prendre au plus vite la vie de Pheder. Son armement, le même que celui du jeune chevalier, n’avait pour seule différence d’être orné sur l’écu d’une feuille de trèfle, ralliement du fief d’Ukbar. La femme, surentraînée et prête à tuer, possédait une musculature qui dépassait presque celle de Pheder. Il prévoyait qu’elle serait redoutable.  
 L’introspection s’arrêta là car la hache de l’amazone arrivait en sifflant vers son visage. D’instinct, Pheder releva son bouclier qui résonna violemment et se plia sous le tranchant de la lame. Sous le coup, le bord de l’écu avait heurté violemment son front, en le faisant saigner abondamment. Sonné, aveuglé par son propre sang, Pheder se releva sans contre-attaquer pour reculer vers le bord du cercle, décontenancé par une attaque aussi soudaine. Sans le quitter un seul instant des yeux, l’amazone alla reprendre sa hache, ébréchée par le choc. Un instant muettes, les crécelles d’Oberayan répondirent au vacarme des partisans d’Ukbar. Alors Pheder saisit sa chance en bondissant sur la femme, dont la souplesse s’avérait incroyable malgré le poids du fer qu’elle portait. Celle-ci esquiva en parant le coup facilement; sa hache rencontra celle de Pheder en lui faisant lâcher prise. Le jeune homme recula prestement, échappant à la mort, puis il tira vivement son épée du fourreau. Le contact de la longue lame le rassura un instant, pendant qu’un étrange phénomène prenait naissance dans son esprit. Il voulait vivre. Quelqu’un, très loin, semblait le vouloir. Moud était la force et Moud était en lui. l’énergie multipliée par cette transcendance, il s’élança sur la championne d’Ukbar l’épée en avant. Le cri qui s’échappa de la gorge du chevalier n’avait rien d’humain; cela semblait la propre voix de Moud, quand il avait, dans les temps révolus de l’histoire du monde, vaincu sa puissante rivale, Ar d’Anamaying. La vigueur inimaginable de ce cri pourtant bref eut sur l’amazone l’effet d’un fouet. Paralysée par la vibration surnaturelle elle ne put réagir et la lame de Pheder pénétra sa gorge en la traversant de part en part. Elle mourut avant de toucher le sol.  
  « Le silence qui suivit put s’entendre ». Ainsi déclara Ushidi à Phéder le lendemain de sa victoire qui privait le domaine d’Ukbar d’une amazone sur son trône. Mais Pheder n’eut pas le souvenir des heures qui suivirent. Il avait perdu trop de sang de sa blessure et s’était écroulé, épuisé, sur sa victime presque aussi mort qu’elle.
 
Moud ne vous donne pas sa force sans prendre la vôtre
 
 N’était-ce pas écrit dans le livre ?
 
 :sol:

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Marsh Posté le 20-12-2004 à 13:50:30   

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Marsh Posté le 20-12-2004 à 15:18:07    

:bounce: js' :bounce: avais pas que c'était merdeux au point que personne n'ose repondre

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Marsh Posté le 20-12-2004 à 15:19:45    

mais non ma poule c'est exquis :lol:

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Marsh Posté le 20-12-2004 à 15:20:18    

merci

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Marsh Posté le 20-12-2004 à 15:34:05    

Sheratan aide moi :hello:

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Marsh Posté le 20-12-2004 à 15:39:54    

oui ben minute papillon, y'a pas le feu :sarcastic:


Message édité par yulara le 20-12-2004 à 15:40:14

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Quizz'n'Blind pour tester vos connaissances
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Marsh Posté le 20-12-2004 à 15:47:30    

tu poste ton chapitre a 13:50 et tu espere avoir une analyse du texte a 15h ? Tu devrais regarder dans les autre thread le temp entre le post d'un chapitre et le psot de la premiere critique...

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Marsh Posté le 20-12-2004 à 15:49:37    

sheratan est un mec que j'adore :wahoo:

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Marsh Posté le 20-12-2004 à 15:50:23    

c'est quoi, trois mois?

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Marsh Posté le 20-12-2004 à 15:57:21    

Un peu moins, mais ca vient pas tout de suite...


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http://lesjackisdu74.skyblog.com
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Marsh Posté le 20-12-2004 à 15:57:21   

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Marsh Posté le 20-12-2004 à 16:02:50    

dans un monde sans mélancolie, les rossignoles se mettraient à roter
je sais plus de qui, mais j'aime bien- aucun rapport avec le reste, mais j'aime bien, c'est pour passer le temps

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Marsh Posté le 20-12-2004 à 16:05:16    

J'aurai dit la même chose.


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http://lesjackisdu74.skyblog.com
Reply

Marsh Posté le 20-12-2004 à 16:08:12    

sheratan ne sais pas qu'il est bon :p

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Marsh Posté le 20-12-2004 à 16:09:23    

karnh a écrit :

J'aurai dit la même chose.


t'as lu?

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Marsh Posté le 20-12-2004 à 16:10:26    


  Pas encore, j'ai pas la motive !  [:hachann]


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http://lesjackisdu74.skyblog.com
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Marsh Posté le 20-12-2004 à 16:12:12    

Hello tous,
 
Lu et beaucoup aimé ce premier chapitre.
Si la suite est du même calibre, ça s'annonce plus qu'intéressant.
 
Félicitations.
 
Je ne suis pas un adepte de la revue de détail, mais je crois que les plus pointilleux vont prendre grand plaisir à t'aider.
 
As-tu déjà écrit d'autres chapitres ? Si c'est le cas, j'en veux  :) .
 
J'en profite pour souhaiter d'excellentes fêtes à tout le monde.

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Marsh Posté le 20-12-2004 à 16:22:55    

Tout pareil : histoire prenante et pas mal écrite malgrè deux ou trois lourdeurs/maladresses de style.
 
Sais-tu vers où tu vas (tu tiens ton intrigue, tes personnages)?

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Marsh Posté le 20-12-2004 à 16:41:00    

j'ai bien aimé aussi , le combat un peu court par contre ;)
a quand la suite ?

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Marsh Posté le 20-12-2004 à 16:54:00    

merci les gars zet les filles  
pour la genese  de l'histoire voilà:
je tairais mon age par espect pour ma mère. Il y a 20 ans, coincé dans les montagnes suisses, j'ai commencé cette histoire. C'était quequelchose d'assez immature. je n'avais même pas lu tolkien, mais je bouffais pas mal de bd (ha Metal Hurlant ...!)Depuis, il y a 4 tomes:
1 Le sabre de l'aigle
2l'aile de la colombe
3le souffle de sloups
4l'oeil du paon :ouch:  
 
un livre par génération (cte blague !)
je pense avoir fait des efforts depuis
non je vais pas mettre le book en ligne, mais chap 1 des 4 livres, pour estimer si y il a progression, on n'est rien sans lecteurs

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Marsh Posté le 20-12-2004 à 16:59:21    

Lol
 
Faut pas mettre sa date de naissance dans son profil à l'enregistrement si on ne veut pas dévoiler son âge  ;)  
 
4 tomes déjà écrits ? Es-tu vendu quelque part ?


Message édité par Sebmtp le 20-12-2004 à 17:00:25
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Marsh Posté le 20-12-2004 à 17:09:22    

arrgh ! je suis fait bon je suis vieux, ok, et ce forum est des fois un supplice, post thread, up ... je souffre
non pas vendu pas edité je respecte les gens, je veux voir. :sol:

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Marsh Posté le 20-12-2004 à 17:22:15    

talbazar a écrit :

arrgh ! je suis fait bon je suis vieux, ok, et ce forum est des fois un supplice, post thread, up ... je souffre
non pas vendu pas edité je respecte les gens, je veux voir. :sol:


 
Pas vendu, pas édité, pas de post des chapitres suivants mais tu annonces 4 tomes déjà écrits....
Comment faire pour te lire alors ?
 
Si ça en reste là, ou sur la diffusion sur ce forum des premiers chapitres de tes 4 tomes, laisse moi te dire que je trouverai ça plutôt impoli de ta part. Demander ardamment des avis sur un premier chapitre en frustrant ceux qui t'ont lu de la suite de l'histoire alors qu'elle est déjà écrite... j'avoue que ça va pas me plaire  :(  
 
Je t'invite à réfléchir à des solutions  :)

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Marsh Posté le 20-12-2004 à 17:32:37    

vrai, je n'ai pas pensé au fait qu'on pouvait venir ici pour avoir envie de lire la suite aussi ardemment. Je voulais juste une critique sur le style et tout. Si j'avais fait fuir tout le monde, je retournai à mon chevalet. Mais si ça accroche, alors je chercherais un éditeur aussi motivé que toi, c'est sur, mais bon je met pas les chap 1 des autres tomes, alors? Si je suis pas poli, je m'excuse, mince frustrer les gens, tu me donne un compliment là. :pt1cable:

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Marsh Posté le 20-12-2004 à 17:37:24    

si j'avais su que n'aurai pas lu et je ne t'en aurai pas dit du bien ...  
si tu crois que tu vas trouver grand monde pour lire tes chapitres 1 ...

Reply

Marsh Posté le 20-12-2004 à 17:43:29    

piloud a écrit :

si j'avais su que n'aurai pas lu et je ne t'en aurai pas dit du bien ...  
si tu crois que tu vas trouver grand monde pour lire tes chapitres 1 ...


vous confondez salon de lecture et forum, les gars. Tu vois, d'abord le truc te plait et apres tu n'aime plus, simplement parce que tu n'auras pas la suite, y un truc qui cloche là aussi
c'était critique du chap 1, maintenant j'suis bien marrie :non:  crotte

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Marsh Posté le 20-12-2004 à 17:50:01    

[b]Bon cessez le feu : compromis chap 2 mais faut lire, si ça fait mal
CHAPITRE 2
La mort d’Ushidi
 
 L’évocation de ce jour enfui qui l’avait promu Seigneur d’Ukbar, maître du domaine au nom similaire, restait pénible à la mémoire du chevalier Pheder. Il aurait aimé réduire ce souvenir en cendres comme le faisait à présent le grand feu, qui brûlait toujours avec vigueur dans l’âtre, irradiant dans son dos une bienfaisante chaleur. Terminant avec délectation son second pichet, il s’essuya les lèvres d’un revers de manche, paya son dû et sortit.
 Maintenant, le soleil perçait enfin franchement la couche de nuages qui se dispersaient en s‘effilochant, et les rues commençaient lentement à se remplir de monde. Pheder dut se plaquer rapidement contre un mur pour laisser le passage à un âne chargé de lourdes marchandises. La journée dans l’île-citadelle promettait d’être belle. Selon la règle, Ukbar et ses terres étaient sous son pouvoir pour le reste de sa vie,  il s’y était donc installé en compagnie de toute sa famille. Toutefois, le mal étrange dont il s’était cru libéré le repris peu de temps après son arrivée au château, l’obligeant à revenir vivre sur Oberayan pour se soigner; mais les potions que lui faisait avaler les meilleurs apothicaires du royaume restaient sans effets. Profondément déprimé, accablé la nuit par des cauchemars et des visions innommables, il résolu de ne plus quitter Oberayan. Son père s’occupait en son absence des affaires d‘Ukbar. La veille de ce jour qui le voyait arpenter la ruelle, il se trouvait encore dans cet état d’esprit lorsqu’un des chevaliers était venu l’avertir de la demande d’Ushidi ; qui lui donnait rendez-vous dans son logis à la onzième heure. Dépassant l’enceinte royale, Pheder pénétra dans la cour intérieure du château où les domestiques menaient tranquillement leurs matinales activités. Il monta ensuite sans hâte excessive l’escalier de la tour qui abritait la salle d’armes. En peu de temps, il fut à la porte de la chambre d’Ushidi, que celui-ci  ouvrit immédiatement d’un geste lent et mesuré. Si lent…! se disait Pheder en lui-même, jetant sur le maître un coup d’œil furtif mais respectueux. Le poids des ans accablait sans appel ce vieux corps. Pheder ne connaissait pas d’autre vieillard que lui et restait très impressionné. La respiration du vieil homme devenait sifflante, rendant plus pertinent le bruit courant chez les jeunes avides de ragots qu’il s’était déjà choisi son successeur parmi les «quarante». Pheder quant à lui se demandait si le vénérable que Moud épargnait si généreusement n’était pas tout simplement immortel. Comme s’il eut surprit les pensées du chevalier, Ushidi redressa aussitôt les épaules, fixant son invité de ses yeux noirs et brillants qui gardaient intact l’intensité de leur jeunesse. Sa grande robe jaune, insigne de sa fonction, flottait sur son corps amaigri et la ceinture de cuir teinte de carmin serrait sa taille grâce à un nouveau trou. L’image du maître âgé, certes, mais encore solide et fort, cette image d’Ushidi, Pheder dut faire un réel effort pour la retrouver. Ushidi le fit asseoir en lui présentant une coupe en cristal remplie d’un vieux vin. Buvant lui-même à une coupe identique, il s’enfonça dans un fauteuil garni de fourrures.
-  « Ce vieux vin est-il à ton goût, chevalier? »
-  « Il est très bon, assurément et j’en ai rarement bu de meilleur ! »
 En répondant à Ushidi, Pheder songea immédiatement à celui qu’il venait de boire à la taverne. Ce dernier ne soutenait évidemment pas la comparaison. Pendant qu’il buvait, Ushidi ne quittait pas son interlocuteur des yeux, pointant sur lui son étrange regard. Pheder voyait clairement qu’il n’arrivait pas à formuler correctement ce qu’il avait à dire ; probablement une communication officielle d’une extrême importance...
- « Je t’ai soufflé sur le visage, autrefois, tu t’en rappelles? Je t’ai passé la main sur une flamme, je t’ai frappé du plat de mon sabre, et tu es devenu chevalier... Comme il est dure de renoncer avec toute le grâce nécessaire à sa jeunesse ! La fatigue et la solitude forme un couple maudit qui n’engendre que de sombres terreurs. Il faut pourtant savoir triompher de ses propres chimères, et ce n‘est pas l‘affaire d‘une épée… Vois-tu, Moud va bientôt m’emporter, c’est pourquoi je t’ai fait venir. »
 Pheder voulu le rassurer mais le vieillard l’arrêta d’un geste vif, comme si son affirmation n’était plus qu’une vaine évidence. Le vénérable se leva lentement de son siège et avança la main, qu’il avait sèche et ridée comme la serre du milan, dans l’intention de remplir sa coupe. Finalement il y renonça, reprenant :
- « Je désire t’offrir un présent digne de ton rang, seigneur d’Ukbar ! »
 Sur ces mots, Pheder le vit ouvrir l’unique buffet de la chambre pour en tirer un rouleau de velours rouge, brodé de fins et brillants fils d’argent. Il posa l’objet délicatement sur la table, écartant le cruchon de vin. Sanglée de rubans noirs, la pièce de tissu protégeait certainement un objet lourd et précieux. Ushidi entreprit de défaire les nœuds des lacets avec la même attention  méthodique et déroula l’écrin improvisé. Pheder ne put retenir son émotion en contemplant l’objet mit à nu. Déjà le maître s’en emparait pour le tendre à Pheder qui prit avec respect le mince fourreau, sachant qu’il protégeait le propre sabre du maître. Un long étui de cuir noir gravé des signes de Moud et qui renfermait la lame sacrée des ancêtres. Sur la garde de l’arme une incrustation de nacre dessinait l’aigle d’Oberayan en captant fugacement l’éclat du soleil.
 Pheder tenait dans ses mains une des reliques les plus sacrées de l’île. Décontenancé par l’offre d’Ushidi, qui lui remettait une arme sur laquelle aucune main profane n’était autorisée à se poser ; il remit le fourreau sur la table sans dégainer l’arme. Le vénérable semblait se jouer de l’interrogation muette qu’il lisait sur le visage du chevalier.
-   « le sabre n’est plus aujourd’hui qu’un objet de folklore inutile, bien sûr on le dit forgé dans l’enfance du monde par les Gobelins, mais je n‘y crois guère. Il a été transmis au cours des siècles  et sans interruption à chaque maître d’armes de la cité. Sa lame symbolise la victoire d’Oberayan sur Anamaying, son ancienne rivale. On peut même affirmer qu’elle fut l’instrument de son triomphe. Mais tu sais cela comme nous tous qui avons lu le Livre de Moud...
 Certainement Pheder connaissait l’aura sacrée qui entourait ce sabre. Comment Ushidi pensait-il avoir le droit de s’en défaire et qu’allait dire le roi si Phéder se promenait dans les rues d’Oberayan avec une telle arme à ses cotés ? Ce sabre n’appartenait qu’aux ancêtres et devait être transmit au prochain maître des armes nommé lui-même par Ushidi. La proposition de ce dernier tenait du sacrilège, elle n’avait pas de sens et Pheder crût un instant que les vapeurs de vin égaraient l’esprit du vieux maître. Celui-ci semblait pourtant parfaitement lucide. Il dévisageait toujours Pheder qui fronçait les sourcils en ne sachant que dire. Pour prouver qu’il n’était pas tombé subitement fou il reprit la parole d’une voix étonnement ferme :
-  « Le sang que fera bientôt jaillir cette arme effacera la tradition! Mais elle doit avoir un possesseur et c’est à toi que Moud désire la donner. A toi seul !.
 Que voulait dire cette soudaine prophétie ? Pheder hésitait toutefois à douter complètement de la raison du maître et fixait le sabre d’un oeil inquiet. N’existait-il pas des chevaliers plus valeureux que lui sur Oberayan ? Certes il avait acquis la seigneurie d’Ukbar,  mais il restait convaincu qu’il ne la devait qu’à la divine intervention de Moud et qu’en conséquence, l’amazone ne pouvait pas le vaincre. Pour la deuxième fois, Ushidi plaçait le poids des ancêtres sur ses épaules, à lui qui n’était ni ambitieux ni sage. L’idée seule de tenir le sabre des ancêtres achevait de le scandaliser. Son vénérable vis-à-vis au regard à présent hermétique et fuyant, s’empara du sabre tout en se dirigeant vers la porte, animé semble-t-il d’une curieuse détermination :
-  « Les choses de la matière se voient parce qu’elles agissent, parce qu’il existe un principe de vitalité. Mais c’est en l’esprit que réside la vrai force, la vrai puissance. C’est dans le pouvoir de ton esprit que réside la vrai stabilité. Suis moi !»
 Ils passèrent dans la longue salle d’armes,  une pièce immense et froide, avec de hauts piliers qui la soutenaient en files parfaites le long des murs, et se rejoignant au sommet en un croisé parfait. Sur la voûte ainsi formée les anciens maîtres d’art avaient peint de magnifiques scènes de batailles. L’une d’elle, particulièrement, accrochait tout de suite le regard. On y distinguait l’ancêtre royal Phalip kaenesh tenant dans sa main gantée de fer le sabre des ancêtres. Il frappait les assaillants, des soldats d’Anamaying qui surgissaient autour de lui au milieu des remparts d’Ukbar. Ainsi figuré par son image, l’ancêtre triomphant investissait complètement la peinture de sa présence. Il sembla même un instant à Pheder que le sabre venait de fendre l’air pour frapper. Le cheval du monarque était aussi noir que le propre étalon de Pheder, dont la robe ressemblait au fruit du sureau. Accrochés aux quatre murs de la salle, les écus de tous les chevaliers connus d’Oberayan témoignaient de l’ancienneté de la tradition et de la mémoire sacrée des éternels quarante. Ushidi tendait le fourreau noir à Pheder :
- « Prends le ! »
 Pheder, comme hypnotisé par l’ordre du maître, s’empara de l’arme sans plus chercher à cacher sa gêne ; puis il s’enhardit pour poser enfin la question qui lui brûlait les lèvres :
- « Qu’attendez-vous de moi, maître Ushidi ? »
- « Que tu dégaines ce sabre. Les émotions sont une chose, et les actions une autre !»
 Le ton de la voix était impératif et Pheder s’exécuta. A l’instant même où ce dernier sortait la lame luisante de sa gaine de cuir, Ushidi décrochait du mur une vieille rapière nommée Acquisitio, ébréchée et rongée par la rouille :
- « Sais-tu ce qu’on appelle l’empathie, mon fils ? c’est la capacité de comprendre et reconnaître les émotions de l'autre, quand bien même il serait ton pire ennemi. Un combat ne sert à rien s'il ne fait pas naître la paix, qui n'est pas l'endormissement ! Nous allons voir comment se comporte le sabre des ancêtres entre tes mains, jeune chevalier, que l'esprit circule dans ton bras, et que tout mon savoir t’accompagne ! »
 Pheder, de plus en plus décontenancé, se demandait pourquoi le maître se jouait ainsi de lui... Poussé par quelle hérésie l’avait-il fait venir en ces lieux pour manier une arme qu’il n’aurait même pas du toucher ? Encore moins dans un duel, même courtois, avec le vénérable... Celui-ci terminait l’inspection de sa lourde épée:
- « Tu n’est plus un novice, mon fils, Prends ta garde, seigneur d’Ukbar ! ne te disperse pas, et ressens ce que je ressens ! »
 L’injonction du maître, formulée sur le ton de l’exercice, agit instantanément sur les réflexes entraînés par l’habitude des milliers d’heures d’entraînement et Pheder prit aussitôt le sabre à deux mains en le levant devant lui à la verticale. Face au vieil homme, Pheder ne pouvait s’empêcher de penser à l’indécence de la scène et de sa position. Ushidi rendit un salut identique et ne semblait pas outre-mesure incommodé par le poids de son arme antique. Contrairement aux apparences, le vieil homme s’affirmait encore très fort; il porta rapidement le genou gauche en avant et les fers se croisèrent brutalement. Dans les mains de Pheder, qui n’avaient pas l’expérience du sabre, la mince lame des ancêtres se montrait d’une extrême légèreté.
- « Vois comme il t’obéit ! »
  Ushidi lança cette injonction  en tentant de porter un coup sur la droite du chevalier, mais Pheder sentait que le maître ne cherchait pas à utiliser son immense technique. Bien sûr il donnait mal le change en plaçant quelques habiles tentatives, mais sans acculer Pheder,  qui comprit alors que le maître se jouait bien de lui. Malgré l’usure du temps qui marquait son corps amaigri le vieil Ushidi se montrait toujours d’une extrême habileté. Pheder se demandait ce que voulait dire un tel exercice gratuit, les feintes grossières du vieillard,  qui ne lui apprenait pas grand-chose sinon la scandaleuse manipulation d’une lame taboue. Le chevalier restait intrigué, mais dans le clair-obscur de la salle d’armes le combat augmenta soudainement d’intensité ; Ushidi le chargeait à présent avec une violence qui décontenança le jeune seigneur. Le vieux maître faisait tournoyer Acquisitio au dessus de sa tête comme un dément et la force mise dans ce geste contredisait les coups mesurés d’un simple entraînement. Pheder comprit qu’Ushidi cherchait à le tuer vraiment, et à la suite de quelques échanges très durs, le doute ne fut plus permis. Pheder parait désespérément les coups du vieillard qui se jetait sur lui en ahanant. Pheder protégeait sa vie, l’épée à la main, pour la deuxième fois de sa vie. Les frappes d’Ushidi étaient d’une férocité insensée. Pheder tenta de raisonner son adversaire.
-  « Maître... ! »
- « Blesses, blesses à mort ! soit efficace !»
 Comme un loup enragé, Ushidi fonçait sur Pheder pour l’obliger à lutter, et ce dernier devait contre-attaquer sans répit. Se ruant à son tour, il dressa son sabre dans l’espoir de désarmer Ushidi qui paru connaître à ce moment une intense jubilation. Voyant Pheder agir enfin selon ses désirs, il ne recula pas selon la logique, mais s’avança vers le chevalier en baissant sa garde. Surpris par ce comportement irrationnel, Pheder ne put faire dévier le sabre à temps et la lame déchira l’air en sifflant, s’abattant  sur le crâne d’Ushidi en le coupant en deux, éjectant sur la robe jaune du maître d’armes un terrible flot de sang.
 Hébété par cette funeste action; Pheder resta un moment à contempler le corps de sa victime défiguré par l’horrible blessure, qui gisait à présent sur la mosaïque compliquée du sol. Réalisant enfin pleinement la mort d’Ushidi, il laissa glisser le sabre à terre, puis il jeta sur la salle d’armes un regard circulaire. Une tenture s’agita un instant, puis s’ouvrit, laissant le passage au Roi Umesh Nader qui s’approcha du jeune homme en lui posant la main sur l’épaule d’un geste rassurant :
- « J’ai tout vu, rude bretteur !. Mais ne crains rien, Ushidi vient bien de se tuer lui-même en s’aidant de son propre sabre, réalisant ainsi sa dernière volonté. Une triste péripétie, en quelque sorte... Il m’en avait fait part; de ça et de beaucoup d’autres choses encore... Rien ni personne n’aurait pu arrêter le cours des choses car Ushidi désirait ardemment ce sacrifice ».  
 A ce moment, ponctuant les dernières paroles du roi, les cloches de la crypte des Saints Ancêtres  se mirent à sonner à toute volée. Elles accompagnaient sans nul doute le Ka d’Ushidi au paradis de Moud et sonnaient en même temps pour annoncer la délivrance de la Reine Kalash, qui venait de mettre au monde une fille splendide que l’on prénomma Eyin. Précisément, l’esprit d’Ushidi, en s’échappant à cet instant, planait désormais sur elle. La princesse ne pouvait espérer plus noble parrainage que l’esprit tutélaire du vieux maître.
 Le Roi Umesh Nader, un homme d’une quarantaine d’années à la barbe déjà grisonnante, disciplinait sa longue chevelure par un bandeau  de cuir garnit de joyaux précieux. Ses yeux verts qui attestaient du lignage des Nader luisaient d’une grande intelligence. Une épaisse moustache soulignait un nez typique de sa grande famille, laquelle succéda autrefois aux Enesh sur le trône d’Oberayan. Fatigué par la lutte, abasourdi par l’acte qu’il venait de commettre sans l’avoir voulu, Pheder essayait à grand peine de se ressaisir et reprenait difficilement  conscience avec la réalité. Umesh Nader se tenait toujours en face de lui dans une attitude compatissante et le son de la voix du monarque empêchait Pheder de se concentrer sur le cadavre d’Ushidi étendu à ses pieds. Saisissant la manche de la tunique de Pheder, le roi entraîna celui-ci hors de la salle en disant :
- « Le sabre des ancêtres t’appartient de droit désormais. En se donnant la mort, j’insiste bien sur cette version des choses, Ushidi a brisé la chaîne de la loi. Il a tranché le sabre. Que son esprit accompagne Moud dans la paix suprême. Il n’y aura d’ailleurs plus de maître des armes car les quarante chevaliers dont tu fais parti seront les derniers. C’est la volonté de Moud ! Oberayan vit depuis si longtemps dans la paix qu’elle ne doit plus conserver en son sein une tradition  dangereuse qui pourrait se retourner un jour contre elle. Les coutumes guerrières n’ont plus de sens. Il faut relire la parole de Moud. Pour ce qui est du maître, j’efface ta culpabilité, je t’assure que tu n’avais pas le choix ! »
 En pénétrant à la suite du monarque dans le donjon abritant la famille royale, l’inquiétude de Pheder ne cessait de grandir. Les aveux d’Umesh Nader révélaient un grand sacrilège, comme le fait que lui-même portait à sa hanche l’arme du crime d’Ushidi, la relique sacrée des ancêtres ! Pourtant, par l’ordre donné, il devenait le nouveau gardien de la lame et le sabre ne devait plus le quitter jusqu’à sa propre mort. Tous ces faits réunis contredisaient son enseignement, rien dans l’île-citadelle d’Oberayan n’exigeait que les coutumes soient brisées. La tradition habitait le Livre de Moud, Moud était la loi et le Roi son outil. Ors le livre de Moud... Le roi l’interrompit dans le cours de ses pensées :
- « Seigneur d’Ukbar, je discerne dans ton attitude que mes propos t’affectent plus que je ne l’aurais désiré... Peut-être vois tu en moi un pontifiant penseur, mais tu dois comprendre que si Moud n’a qu’une parole, les gens d’Oberayan, eux, ont deux oreilles. Nous devons réétudier le Livre des Ancêtres avec plus de soin que par le passé. Le sacrifice des vieillards est une tradition qui s’enlise. C’est un rituel qui est peut-être moins exigé de Moud que par le tabou de la forêt d’Obyn qui nous empêche d’y pénétrer pour y réaliser notre expansion. Pourtant le monde est vaste et ne se limite pas à l’île d’Oberayan ou à ton propre fief ; personne ne l’ignore vraiment. En tant que seigneur du domaine d’Ukbar, tu est bien placé pour reconnaître que la forêt d’Obyn n’a pas plus de limites apparentes que la mer d’Anyg elle-même. Le fait que nul ne soit jamais revenu de ses pièges ne doit plus nous décourager. De la même manière, nos marins qui s’écartent trop d’Oberayan sont à jamais capturés par les djinns des eaux, mais les grands mystères seront percés et les tabous tomberont. C’est Ushidi qui m’a amené à constater notre coupable persistance à vouloir occulter l’avenir. La tâche est certainement trop lourde pour moi et l’hostilité d’Oberayan sera grande. Moi-même je vis encore dans la crainte des tabous ancestraux; mais une princesse est née et comme dit le livre de Moud :
 
Du sang du passé jaillira le sang du futur.  
 
 Après cette longue diatribe le roi introduisit Pheder dans la chambre royale où la reine Kalash Nader se reposait au milieu d’un superbe lit à baldaquin en noyer sculpté. Ses longs cheveux blonds encore collés à ses tempes par la sueur balayaient doucement le petit enfant à qui elle venait de donner la vie. Umesh Nader se fendait d’un immense sourire :
- « Vois, chevalier !, il me faudra un prince pour ma fille ! »
 Trois servantes qui avaient assisté la reine lors de son accouchement tournaient à présent autour du lit. Elles s’affairaient à remettre de l’ordre sur celui-ci. Les deux hommes s’écartèrent. La princesse Eyin, que l’on n’avait pas encore emmaillotée, dormait sur sa mère. Pheder devina sur cette chair naissante les traits caractéristiques des Nader. A peine remit de son duel avec Ushidi ce spectacle tranquille et paisible contrastait avec le tumulte négatif de ses propres sentiments. Il quitta la pièce à la suite du Roi.
- « Moud m’a gratifié d’une fille et je devrais m’estimer comblé... »
  Umesh, volubile, parlait toujours en précédant Pheder dans une nouvelle salle, beaucoup plus grande que la chambre luxueuse qu’il venait de quitter. Il s’installa sur un banc garni de superbes coussins blancs ; reprenant la conversation :
- « … Mais l’aigle d’Oberayan représente une lourde charge à laquelle je ne puis me dérober. Les gens de l’île doivent apprendre à reconsidérer leur vision du monde. Avec l’aide de Moud, et de son magistère. »
 Sa référence à Moud choqua Pheder si profondément qu’il préféra éviter le regard du Roi. Elle impliquait la fin des bienheureuses certitudes et le début d’un grand bouleversement dans le royaume. Pheder estimait que le Roi possédait toute ses facultés mentales, mais il ne reconnaissait pas dans l’exposé du monarque la véritable parole de Moud. Comment considérer avec autant de légèreté les tabous millénaires de la mer d’Anyg et de la forêt d’Obyn, et envisager avec une telle désinvolture le sabre de l’aigle ? Que deviendrait la tradition d’Oberayan sans maître des armes ? Il ne comprenait pas le sens des paroles, comme il ne comprenait toujours rien au suicide d’Ushidi. Pourtant il avait bel et bien tué ce dernier. Alors, lentement, l’angoisse qui l’étouffait depuis toujours, ce vague mais lancinant sentiment d’oppression, les fulgurantes  crises qui s’abattaient sur lui depuis environ une année, s’abattirent sur ses épaules avec une telle violence qu’il crût que le monarque l’avait frappé. Toutefois,  il  devinait qu’il se forgeait lui-même cet atroce tourment.  Il entendit vaguement une sorte d’appel invisible et cette curieuse sensation lui fit reprendre conscience immédiatement. Le Roi qui se taisait à présent ne s’était douté de rien et regardait pensivement par la fenêtre. Libéré de cette affolante et subite douleur morale Pheder se leva de son siège. Le sabre en glissant sur sa taille émit aussitôt un bruit feutré auquel il devrait s’habituer. Il remercia sur-le-champ Umesh Nader avant de le quitter, pour sa condescendance, qui lui épargnerait la hache du bourreau. Ensuite il descendit d’un pas vif les marches en colimaçon du donjon pour retrouver les rues bondées autant qu’animées, où les gens vaquaient  à leurs affaires sous un ciel devenu de plomb. Les auberges bruyantes regorgeaient de buveurs, les ménestrels jouaient de leur chalémies, cromones et autres tympanons, les acrobates et saltimbanques drainaient la foule sur les places où damoiseaux et damoiselles revêtaient leurs plus beaux costumes. Retrouvant sa chambre, le jeune homme posa sur son lit le sabre d’Ushidi qui lui brûlait la cuisse et s’endormit, l’arme sacrée à son côté,  d’un sommeil qu’il devinait déjà plein de cauchemars.  
 Deux jours plus tard, on incinéra le maître d’armes Ushidi avec tout l’apparat dû à son rang. Une foule énorme assistait à la mise à flot de la barque funèbre sur laquelle s’entassaient les fagots du bûcher. Le corps d’Ushidi, recouvert d’un linceul jaune, trônait au milieu des branchages auxquels un chevalier de la guilde des quarante mit le feu. Les compagnons de celui-ci, les élèves du maître que Pheder aurait dû rejoindre, s’emparèrent de leurs arcs, et au moment où l’embarcation fumante s’élançait sur les flots, une nuée de flèches vint frapper l’eau autour d’elle. Les traits des chevaliers tuaient ainsi symboliquement les djinns des eaux désireux de s’emparer des cendres du vénérable. Ors, Pheder, saisi de fièvre, ne se déplaça pas. Il dormit au contraire trois jours et trois nuits de suite, couvert de sueur, délirant dans un mauvais sommeil. Il fit un rêve étrange, dans lequel le roi Umesh Nader se faisait dévorer par un grand loup malgré son armure dorée, dans une obscure vallée, et Pheder tuait le loup et le jetait dans un immense brasier. Un autre songe voyait la reine Kalash vêtue d'azur allaiter un dragon, sous le regard de sept paysans cultivant un beau jardin orné d’un grand rosier, où jaillissait au milieu des parterres une eau claire et cristalline, un troisième rêve lui montra le combat tumultueux de trois oiseaux blanc, rouge et noir prisonniers dans les larmes d'un géant de verre.  
 La femme qui lui louait la chambre le découvrit finalement devant sa porte, la tunique couverte de vomissures. Après l’avoir lavé, elle lui administra des tisanes et des fumigations qui semblèrent obtenir un certain succès. Il se remit peu à peu et s’alimenta normalement. Il participa même au festin qu’Umesh avait donné en l’honneur de la princesse Eyin. Mais Pheder, épuisé, ne s’intéressa guère aux réjouissances des festivités, arborant un air absent devant les danseuses pourtant actives à le dérider. Le dresseur d’ours n’eut pas plus d’effet, pourtant la bête superbe faisait habilement le poirier, en se tenant sur les pattes arrières. Les jongleurs et les ménestrels n’eurent pas plus de chance de le sortir de sa torpeur figée. Pheder quitta donc la salle du banquet immédiatement après le repas, assurant le Roi de ses vœux, et se fit conduire vers les terres du nord que la brume masquait. Le passeur, un homme curieux et bavard, propageait sur le fief d’Ukbar les baratins de l’île-citadelle. En posant pied à terre sur le rivage, le chevalier se retrouvait à présent sur ses propre  terres. Il parcourut un instant la plage et enfourcha son cheval que l’on faisait patienter dans un champ proche. En remerciant l’homme qui lui présentait les rênes il prit au galop le chemin du domaine d’Ukbar.
 

Reply

Marsh Posté le 20-12-2004 à 17:50:49    

talbazar a écrit :

vous confondez salon de lecture et forum, les gars. Tu vois, d'abord le truc te plait et apres tu n'aime plus, simplement parce que tu n'auras pas la suite, y un truc qui cloche là aussi
c'était critique du chap 1, maintenant j'suis bien marrie :non:  crotte


non. les habitudes du lieu font que generalement il y a plus d'un chapitre. c'est tres dur de donner son opinion sur un seul chapitre.
si c'est sur ton style que tu veux des commentaires, alors il vaudrait peut-etre mieux que tu participes aux topic ecriture :spamafote:
 
 
Edit: et vala, juste à ce moment là il met le 2eme chapitre  :whistle:


Message édité par yulara le 20-12-2004 à 17:53:02

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Quizz'n'Blind pour tester vos connaissances
Reply

Marsh Posté le 20-12-2004 à 18:13:46    

Je pointe mon grain de sel pour dire que j'ai du harceler Talbazar pour qu'il poste ses chapitres ici! Ne lui jetez pas la pierre parce qu'il ne met qu'un chapitre, à la base, il ne voulait rien mettre mais j'aurais trouvé dommage de ne pas vous en faire rpofiter!
 
Perso, j'ai trouvé ça vraiment excellent!


Message édité par sheratan le 20-12-2004 à 18:16:21
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Marsh Posté le 20-12-2004 à 18:17:32    

Pas encore eu le temps de le lire. J'ai jeté un oeil en diagonale et à mon avis j'y prendrai plaisir.
 
A une condition: cesser de multiposter comme tu le fais sur ton topic. C'est absolument insupportable, et ça donne envie de baffer plutôt que de lire. Ce qui est quand même dommage.

Reply

Marsh Posté le 20-12-2004 à 18:17:35    

Sheratan a écrit :

Je pointe mon grain de sel pour dire que j'ai du harceler Talbazar pour qu'il poste ses chapitres ici! Ne lui jetez pas la pierre parce qu'il ne met qu'un chapitre, à la base, il ne voulait rien mettre mais j'aurais trouvé dommage de ne pas vous en faire rpofiter!
 
Perso, j'ai trouvé ça vraiment excellent!


je viens de t'envoyer un mail  
defouraillons, brave épée, à gauche, à droite allons y chevalier !

Reply

Marsh Posté le 20-12-2004 à 18:29:51    

Grenouille Bleue a écrit :

Pas encore eu le temps de le lire. J'ai jeté un oeil en diagonale et à mon avis j'y prendrai plaisir.
 
A une condition: cesser de multiposter comme tu le fais sur ton topic. C'est absolument insupportable, et ça donne envie de baffer plutôt que de lire. Ce qui est quand même dommage.


Bagarre générale :
de la fantazy à l'état pur,  
ok j'arrête de multiposter

Reply

Marsh Posté le 20-12-2004 à 19:17:10    

Sheratan a écrit :

Je pointe mon grain de sel pour dire que j'ai du harceler Talbazar pour qu'il poste ses chapitres ici! Ne lui jetez pas la pierre parce qu'il ne met qu'un chapitre, à la base, il ne voulait rien mettre mais j'aurais trouvé dommage de ne pas vous en faire rpofiter!
 
Perso, j'ai trouvé ça vraiment excellent!


 
maintenant tu peux le harceller pour qu'on ai le 3 :o
 
merci pour le 2  
;)

Reply

Marsh Posté le 20-12-2004 à 19:35:58    

bon j'ai lu le premier chapitre et je dis :jap:
ça donne trop envie de connaitre la suite :p
 
sinon, 3 ou 4 remarques en passant (mais je ne suis absolument pas specialiste donc à prendre avec des pincettes):
 
- je trouve que le premier paragraphe est "lourd", c'est toujours le meme rythme. je le verrais bien plus "poetique"
 
- "Il devenait alors le jouet d’un mal profond, indéfinissable par des mots": par des mots est pour moi de trop, si c'est indifinissable, c'est qu'il n'y a pas de mots pour le décrire :spamafote:
 
- "Toujours assis sur le banc de bois de la taverne, le chevalier finissait le contenu de son pichet, quand il appela la servante pour qu’elle le remplisse à nouveau. La jolie jeune fille s’éloigna ensuite pour remettre une nouvelle bûche dans l’immense cheminée où de hautes flammes s’en emparèrent" : pour moi, il manque quelque chose entre ces 2 phrases, la serveuse est pas arrivée qu'elle séloigne déjà, je trouve ça bizarre...
 
pi sinon, j'aurai bien aimé que le combat dure plus que 3 échanges, on a à peine le temps d'imaginer la scene...


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Quizz'n'Blind pour tester vos connaissances
Reply

Marsh Posté le 20-12-2004 à 20:05:01    

Mon avis:
C'est tres bon. L'intensive description des traditions de ton monde est plaisante a lire. A partir de la, je pense que quitte à developper autant l'univers, il aurait été plaisant de retrouver ce soucis du détail dans les descriptions des lieux qui sont parfois vague. En fait, on ne sait meme pas si Pheder est blanc ou noir...
 
Tes paragraphes descriptifs forment de gros blocs. Je pense que le rythme de lecture gagnerait à être reconstruit. Inconsciemment, on lit les paragraphe d'une traite, et comme les tiens sont très longs, cela devient parfois pénible et on perd le fil.
 
 

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Marsh Posté le 20-12-2004 à 20:26:53    

deidril a écrit :

Mon avis:
C'est tres bon. L'intensive description des traditions de ton monde est plaisante a lire. A partir de la, je pense que quitte à developper autant l'univers, il aurait été plaisant de retrouver ce soucis du détail dans les descriptions des lieux qui sont parfois vague. En fait, on ne sait meme pas si Pheder est blanc ou noir...
 
Tes paragraphes descriptifs forment de gros blocs. Je pense que le rythme de lecture gagnerait à être reconstruit. Inconsciemment, on lit les paragraphe d'une traite, et comme les tiens sont très longs, cela devient parfois pénible et on perd le fil.


bravo pour l'absence de description de Pheder, je vais y penser, elle arrive bien loin de là merci à tous de me lire
c'est cool et vos remarques tres exactes grenouille bleue va m'engueuler
mais ma dague est dans ma botte :sol:

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Marsh Posté le 21-12-2004 à 10:05:32    

Le deuxième paragraphe nous plonge un peu plus dans l'histoire et on commence à être frustré de s'arrêter là!
 
Alors postes-en encore ;)

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Marsh Posté le 21-12-2004 à 10:36:30    

talbazar a écrit :

vrai, je n'ai pas pensé au fait qu'on pouvait venir ici pour avoir envie de lire la suite aussi ardemment. Je voulais juste une critique sur le style et tout. Si j'avais fait fuir tout le monde, je retournai à mon chevalet. Mais si ça accroche, alors je chercherais un éditeur aussi motivé que toi, c'est sur, mais bon je met pas les chap 1 des autres tomes, alors? Si je suis pas poli, je m'excuse, mince frustrer les gens, tu me donne un compliment là. :pt1cable:


 
Question de principes et de recherche du plaisir...
Effectivement, il fallait le prendre quelque part comme un compliment  :)
"Aussi motivé que moi" n'est peut être pas le bon repère pour trouver un éditeur, mais manifestement ton texte accroche et ce serait con de le laisser dans un tiroir.
C'est très intéressant, mais encore perfectible. Je pense que tu peux trouver sur ce forum les compétences et la motivation pour critiquer efficacement l'ensemble de ton histoire et la finaliser à un niveau d'exigence supplémentaire.
Maintenant tout dépend de ce que tu veux  :)  
Il me semble que sans publier sur le forum, tu peux faire circuler ton texte hors ligne auprès des volontaires après avoir pris le minimum de précautions.
Par exemple, me concernant, je serais intéressé par la totalité du premier tome pour voir si ton texte se tient sur la distance. Si ça continue à me plaire, je suis volontaire pour une revue de détail sur l'ensemble des 4 tomes. Tu n'arriveras pas à un texte de qualité "professionnelle" sur mes seules remarques, je ne suis pas un technicien de la langue, mais en croisant 10, 15 ou 20 lectures critiques de la part de personnes intéressées, ça devrait t'aider à passer à l'étape suivante. J'ajouterai que si tu sors "vivant"  ;) d'un feu croisé entre Sheratan, Grenouille et Deidril, alors le résultat pourrait être exceptionnel.
 
Grenouille semble avoir constitué un pôle d'attraction d'amateurs du verbe et de la fantasy autour de l'histoire de Rekk et il y a maintenant sur ce forum beaucoup d'intervenants de qualité.
 
Il y a des choses à faire...

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Marsh Posté le 21-12-2004 à 11:14:31    

je voudrais coller le dessin de la carte de ce petit monde
copier/coller à partir de photoshop marche pas. C :jap: omment faire?

Reply

Marsh Posté le 21-12-2004 à 11:23:18    

Je suis tout à fait dispo pour une correction en profondeur. Et le texte me motive alors :
Y'a plus qu'à...

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Marsh Posté le 21-12-2004 à 11:27:11    

talbazar a écrit :

je voudrais coller le dessin de la carte de ce petit monde
copier/coller à partir de photoshop marche pas. C :jap: omment faire?


 
Faut que tu upload l'image sur un site (ftp) et tu colles le lien ici entre les balises [img]<lien vers l'image>[/img]


Message édité par Archibald le 21-12-2004 à 11:27:33
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Marsh Posté le    

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