vendredi 25 mars 2005, 16h59
PARIS (AP) - Le mystérieux groupe AZF a adressé jeudi deux courriers, l'un à la présidence de la République et l'autre au ministère de l'Intérieur, dans lesquels il menace de commettre des attentats à l'explosif en mai prochain si une rançon ne lui est pas versée, a-t-on appris vendredi auprès du parquet de Paris.
 
Dans un communiqué, le procureur de la République de Paris indique avoir ouvert une enquête confiée à la Direction centrale de la police judiciaire visant "à identifier les auteurs de ces menaces pour les empêcher de nuire".
 
Les courriers, postés de France, sont en cours d'expertise technique. Le parquet n'a souhaité ni préciser la nature des menaces ni les objectifs visés et encore moins le montant de la rançon. "On ne peut pas en dire plus en attendant l'expertise technique en cours (empreintes, formules rhétoriques...) qui prendra plusieurs jours", soulignait-on de source policière.
 
De décembre 2003 à mars 2004, un groupe baptisé AZF, du nom de l'usine qui a explosé à Toulouse en septembre 2001, avait déjà adressé trois lettres à l'Elysée et au ministère de l'Intérieur. Il menaçait l'Etat français d'attentats si le gouvernement ne lui versait pas une rançon de quatre millions de dollars et deux millions d'euros.
 
Dans l'un de ces courriers, le groupe avait indiqué l'endroit où était enterré un engin explosif sous une voie ferrée aux environs de Limoges. En 24h, les 32.000km du réseau ferré de France avaient été inspectés par 10.000 cheminots.
 
En mars 2004, une tentative de remise de rançon en un lieu désigné par l'un des membres du groupe avait échoué au terme d'un jeu de piste imposé par le groupe AZF. Le groupe communiquait avec les policiers par le truchement des petites annonces de "Libération". Surnom des policiers, "Suzy", "gros loup", pseudonyme d'AZF.

Le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire, confiée aux juges d'instruction parisiens Jean-Louis Bruguière et Philippe Coirre, pour "menaces de destructions et dégradations et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".
 
Le 25 mars 2004, dans un nouveau courrier à l'Elysée et au ministère de l'Intérieur, AZF annonçait son intention de suspendre ses activités terroristes, tout en continuant de réclamer le versement de la rançon de quatre millions de dollars et deux millions d'euros. Dans la soirée, la police interpellait en banlieue parisienne et dans le Loiret trois suspects, qui seront relâchés deux jours plus tard.
 
"Tous les indices disponibles sont analysés et rapprochés de ceux recueillis lors de l'affaire qui a mobilisé les services d'enquête en 2004", a précisé vendredi le communiqué.
 
La dernière fois qu'on avait entendu parler d'AZF remonte au 19 juillet dernier lorsque le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire à la suite de l'envoi de lettres de chantage à plusieurs groupes industriels français, signées par un groupe AZF, réclamant un million d'euros sous peine d'empoisonner leurs produits. A l'époque, rien n'a permis de faire un lien entre ces nouvelles menaces et le groupe apparu lors de l'hiver 2003/2004. AP

vendredi 25 mars 2005, 17h33
Un détonateur dans l'une des lettres de menaces du groupe AZF
 
PARIS (AP) - L'un des deux courriers de menaces d'attentat adressé jeudi par un mystérieux groupe AZF à la présidence de la République et au ministère de l'Intérieur contenait un détonateur, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.
 
Ce groupe AZF, du nom de l'usine qui a explosé à Toulouse en septembre 2001, menace de commettre des attentats à l'explosif en mai prochain si une rançon ne lui est pas versée.
 
De décembre 2003 à mars 2004, un groupe baptisé AZF avait déjà adressé trois lettres à l'Elysée et au ministère de l'Intérieur dans lesquelles il menaçait l'Etat français d'attentats.
 
Dans les courriers adressés jeudi, le groupe AZF précise avoir changé de logo à la suite de la parution du premier dans la presse après l'échec d'une remise de rançon en mars 2004.
 
Le parquet de Paris a ouvert une enquête afin de déterminer si les courriers de jeudi émanent du même groupe que celui qui s'est manifesté l'an dernier. AP