Arthur Miller est mort :(

Arthur Miller est mort :( - Actualité - Discussions

Marsh Posté le 13-02-2005 à 10:35:06    

Bah je crois que personne n'en a encore parlé :sweat: :
 
http://www.filmdeculte.com/news/news.php?id=1359
 
 :cry:
 
 

Citation :

 
 
   
LE MONDE | 12.02.05 | 14h35    
 
Arthur Miller, un moraliste impatient
 
   
L'écrivain et dramaturge américain est mort vendredi 11 février dans sa maison du Connecticut, à l'âge de 89  ans. Il avait incarné, dans la période de la Guerre froide, la résistance au maccarthysme. Sa notoriété acquise au théâtre s'était accrue lors de son mariage avec Marilyn Monroe.
       
 
C'est un homme droit qui s'est éteint, vendredi 11 février, dans le Connecticut. Non seulement par la silhouette, haute et rectiligne, mais par la force et la rigueur de ses convictions. Mort d'un cancer et de problèmes cardiaques à 89 ans, l'écrivain et dramaturge américain laisse l'éclat d'une œuvre et d'une existence hors du commun.  
 
 
 
 Comme si, de ses succès théâtraux à ses amours avec Marilyn Monroe, en passant par ses démêlés avec les pouvoirs et ses luttes en faveur de la démocratie et des droits de l'homme, rien de ce qu'il faisait ne pouvait passer inaperçu.
 
 
 
 
La vie, peut-être, l'avait prédisposé à se battre. Dans Au fil du temps, son autobiographie parue en 1988 (Grasset), Miller se souvient de ses années d'enfance, dans le New York d'avant la Dépression. Fils d'un tailleur juif d'origine polonaise qu'il adorait, le petit garçon tenait de ses parents une solide capacité de résistance et une forte envie d'assurer sa place dans ce pays auquel sa famille devait son salut. Souvent, il s'interrogeait sur le destin qui l'avait fait naître en Amérique, quand tant des siens avaient péri dans une Europe livrée au chaos. "Je suis allé en Pologne au début des années 1960, sans espérer retrouver personne, racontait-il en 1995, lors d'un passage à Paris. Pour moi ce pays était comme un immense cimetière et je pensais : combien d'auteurs dramatiques ne verront jamais le jour, à cause de ce désastre ?"
 
 
 
Est-ce le poids de cette histoire collective ? Ou le sort de son père, mis au chômage par la crise des années 1930, quand son fils n'avait que 14 ans ? Ou les valeurs de travail et d'efficacité des Américains, dont Miller faisait grand cas, même en feignant de s'en moquer un peu ? Toujours est-il que le jeune Arthur se fit vite à l'idée qu'aucun de ses talents ne devait être gaspillé. Contraint de travailler, il fut, entre autres, employé dans une fabrique de pièces détachées, expérience dont il tirera la matière de l'un de ses deux romans, Focus (Buchet-Chastel). Il s'orienta vers le théâtre, "parce que c'était le plus excitant de tous les arts, un lieu de révolte et de remise en cause du système, du moins dans la période radicale qui suivit la grande dépression." Une fois là - et pour "plaire" à une mère éprise de culture autant que par vocation, comme il l'expliquait volontiers en souriant, de son air charmeur et presque ingénu -, il choisit d'écrire.
 
 
 
Dès le début, il exigea de lui-même que son travail fût "formidable." La décision d'écrire, il l'avait prise au terme d'une petite bataille entre son ambition personnelle et son amour filial, soucieux que cette orientation ne blesse pas son père, un homme généreux et presque analphabète. Raison de plus pour ne pas se laisser atteindre par la médiocrité, mais aussi pour ne pas trahir ses origines.
 
 
ENGAGEMENTS POLITIQUES
 
 
Arthur Miller a donc renvoyé à ses concitoyens l'image de l'Amérique dont il était issu, travaillée par le chômage et les soucis du quotidien, les atteintes aux libertés publiques et la violence. Après L'Homme qui avait toutes ses chances, le premier de ses textes à être mis en scène à Broadway, son travail émergea véritablement en 1949, avec Mort d'un commis voyageur - sans doute l'une des pièces les plus fameuses du XXe siècle, qui valut à son auteur à la fois le prix Pulitzer et le Drama Critics Award.
 
 
 
Entre-temps, Arthur Miller s'était aussi fait connaître par ses engagements politiques. Au début des années 1950, il s'opposa aux autorités américaines, saisies par le démon du maccarthysme. Refusant de livrer le nom de ses confrères supposés pratiquer des activités "anti-américaines", il fut condamné à trente jours de prison et 500 dollars d'amende pour "outrage au Congrès". Les Sorcières de Salem, autre pièce maîtresse, sera le fruit de ce combat.
 
 
 
Mais sa notoriété grandira bien plus encore dans le sillage de la comédienne Marilyn Monroe. De cette liaison orageuse, marquée par un mariage, puis par un divorce, Miller avait tiré une réputation de séducteur et une surexposition médiatique dont il affirmait, en 1995 : "J'ai détesté cette forme de publicité, cette obligation de regarder les photographes. Un acteur est en permanence forcé de s'exposer, (...) alors qu'un auteur doit rester dissimulé derrière son œuvre."
 
 
 
C'est pour Marilyn qu'il avait écrit le scénario des Misfits (en français Les Désaxés), le film mis en scène par John Huston en 1961, dont le tournage fut secoué de tant de heurts qu'on le considéra, longtemps, comme une œuvre maudite.
 
 
 
Une fois remarié à la photographe d'origine autrichienne Ingeborg Morath (1923-2002), Miller avait quitté la rubrique sentimentale des magazines, sans toutefois rentrer dans l'ombre. Convaincu que la mission d'un intellectuel est de réveiller la conscience de ses contemporains, il prenait la parole chaque fois que la situation l'exigeait, se déplaçant à Francfort, en 1964, au procès d'anciens nazis, plaidant pour que les budgets de la culture aux Etats-Unis ne soient pas amputés, ou luttant en faveur des déshérités. Retiré, une partie du temps, dans la ferme du Connecticut qu'il avait acheté du temps de son mariage avec Marilyn Monroe, il s'adonnait à l'écriture, mais aussi à l'ébénisterie. Et regardait, l'âge venu, les gens et les choses avec "deux paires d'yeux",comme il le confiait lors d'un séjour à Londres, en 1988 : "Ceux qui voient de près et ceux qui voient de loin." Deux paires d'yeux, mais un seul esprit, pour penser le réel et le représenter. Quitte à estimer, comme il le faisait en 1988, que "la vie est, la plupart du temps, une pièce comique".
 
Raphaëlle Rérolle
 
 
BIOGRAPHIE
 
 
17 novembre 1915 : naissance  à New York.
 
1929 : son père, Isidore, qui a fait fortune dans la confection,  se ruine lors du krach boursier.
 
1934 : université du Michigan.  Il y rencontre sa première  femme, Mary Slaterry.  Ils auront deux enfants.
 
1938 : diplômé, il devient commis voyageur et commence  à écrire pour la radio.
 
1944 :  L'Homme qui avait  toutes les chances est créé  à Broadway.
 
1945 : Focus, premier roman.
 
1947 : Ils étaient tous mes fils est élu pièce de l'année à New York.
 
1949 : La Mort d'un commis voyageur, mise en scène par Elia Kazan, est un triomphe. Arthur Miller reçoit le prix Pulitzer.
 
1953 : Les Sorcières de Salem provoque un scandale lors  des représentations.
 
1955 : il crée la pièce Vu du pont.
 
1956 : il épouse Marilyn Monroe.
 
1959 : il écrit pour John Huston The Misfits, où joue Marilyn Monroe, dont il divorce en 1961.
 
1962 : sa pièce Après la chute tente d'analyser l'échec de  son mariage avec Marilyn Monroe.
 
1964 : Incident à Vichy.
 
1967 : Le Prix est considéré par la critique comme sa meilleure pièce.
 
1987 : son autobiographie, Au fil du temps, rend hommage à sa mère.
 
1995 : sa pièce Le Désarroi de M. Peters provoque la surprise, tandis qu'il publie son second roman, Une fille quelconque.
 
2001 : ce roman est adapté  au cinéma sous le titre d'Eden par le cinéaste israélien Amos Gitaï. Arthur Miller, âgé de 86 ans,  y interprète un rôle.
 
 
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 13.02.05 du Monde
 
 


Message édité par zigmounette le 13-02-2005 à 10:40:31

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N.B.: mon avatar, c'est pas moi, c'est Bob Dylan... • «Don't know how it all got started, I don't know what they're doin' with their lives, but me, I'm still on the road...» • Tangled up in blue, by Bob Dylan
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Marsh Posté le 13-02-2005 à 10:35:06   

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Marsh Posté le 13-02-2005 à 10:38:44    

Arthur Miller est décédé ce jeudi 10 février à l’âge de 89 ans
 
 
bah ecoute, sur ce coup  [:mr marron derriere]  
 
89, c'est bien.

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Marsh Posté le 13-02-2005 à 10:41:39    

Je suis tout à fait d'accord! :jap:
 
Mais quand des momuments de l'histoire littéraire disparaissent, c'est toujours émouvant... [:spamafote]


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Marsh Posté le 13-02-2005 à 10:50:00    

J'ai lu "Death of Salesman" d'Arthur Miller, bon livre mais sombre :)

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Marsh Posté le 13-02-2005 à 13:38:13    

J'ai fait un commentaire composé l'an passé sur un extrait de la pièce :love:
 
Un grand bonhomme ce Môsieur Miller :o :jap:


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Marsh Posté le 15-02-2005 à 11:22:18    

c'est quoi l'Incident à Vichy ( 1964 ) ?

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Marsh Posté le 15-02-2005 à 11:27:26    

veryfree a écrit :

c'est quoi l'Incident à Vichy ( 1964 ) ?


 
une pièce.


Message édité par kokolekoko le 15-02-2005 à 11:27:42
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Marsh Posté le 15-02-2005 à 11:28:02    

veryfree a écrit :

c'est quoi l'Incident à Vichy ( 1964 ) ?


http://www.amazon.com/exec/obidos/ [...] d&n=507846


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Soyons ouverts d'esprit, mais pas au point de laisser notre cerveau s'enfuir.
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Marsh Posté le 15-02-2005 à 19:36:31    

:o

Reply

Marsh Posté le 15-02-2005 à 20:56:44    

veryfree a écrit :

c'est quoi l'Incident à Vichy ( 1964 ) ?


 
Connais pas :sweat:


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Marsh Posté le 15-02-2005 à 20:56:44   

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Marsh Posté le 19-02-2005 à 14:16:03    

annalady a écrit :

gérard miller lui ressemble, même si c'est pas son fils


 
 
:ouch:
 
Respect à sa mémoire enfin :o  :d


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