Anti-americanisme?

Anti-americanisme? - Actualité - Discussions

Marsh Posté le 23-05-2003 à 10:08:17    

Traduction  d'un article de Geoffrey HEARD, écrivain ( Développement
soutenable,  Droits de l'Homme- Melbourne, Australie).
 
 
Si vous vous demandez  comment les USA, malgré leur endettement énorme,
continuent à dominer  le monde, si vous vous demandez pourquoi les pays
du monde continuent à  faire crédit aux USA sans exiger d'être remboursés,
si vous vous  demandez comment on peut être aussi endetté et continuer à
faire des affaires (recette qui intéresserait tout  titulaire d'une carte de
crédit !), alors, lisez cette analyse de l'australien Geoffrey  HEARD.
 
Il ne s'agit pas du pétrole en Irak, mais du face à face entre l'Europe
et les USA, pour la domination économique.
 
Par Geoffrey HEARD. Melbourne, Australie.
 
Sommaire: Pourquoi George  Bush tient-il aussi furieusement à faire la
guerre à l'Irak ?
 
Cette question trouve sa réponse lorsqu'on examine ce qui se passerait,
pour les USA, s'ils ne faisaient pas cette  guerre.
 
L'administration Bush a été prise en flagrant délit de  mensonge,
d'exagérations énormes et d'approximations incroyables dans sa litanie
de prétextes pour engager la guerre contre l'Irak.
Avec  ses alliés-la Grande Bretagne et l'Australie- elle a affiché un
mépris total des opinions publiques, manipulé l'information, trompé
volontairement et par omission, et s'est acharnée à acheter les votes, à
 
l'ONU, à coup de milliards de dollars.
 
Face à l'échec devant  le conseil des Nations Unies, les USA ont menacé
d'envahir l'Irak sans son  autorisation. Cela ouvre une brèche dans la
constitution même de  l'ONU, dont les résolutions sont censées
s'imposer à tous.
 
C'est  tout simplement bizarre. D'où vient cet acharnement à vouloir la
guerre?
 
Beaucoup d'éléments poussent le président Bush et son  administration à
envahir l'Irak, à destituer Saddam  Hussein, et à  prendre possession du
pays. Mais le plus important est caché et très,  très simple. Il s'agit
de la  monnaie utilisée pour le commerce du  pétrole, ce qui déterminera
qui, à terme, dominera le monde au plan  économique : les USA ou l'UE.
L'Irak est la tête de pont de l'Union  Européenne dans cette confrontation.
 
Les USA avaient le monopole du  commerce du pétrole, puisque le dollar
était la monnaie agréée par  tous,  mais l'Irak  s'est désolidarisé du
système à partir de  1999, en acceptant le paiement du pétrole en euros,
et a  fait des profits. Si l'Amérique envahit l'Irak et gagne la bataille,
cela  renverra l 'UE et ses euros à la mer,  rendant du même coup  la
domination économique mondiale de l'Amérique inexpugnable.
 
Il  s'agit là du plus grand combat pour le pouvoir économique, de
l'époque moderne.
 
Les alliés de l'Amérique dans cette invasion,  la Grande-Bretagne et
l'Australie font le pari que l'Amérique  va  gagner et espèrent, étant
dans le train, en tirer le bénéfice de quelques miettes.
La France et l'Allemagne sont les têtes de pont de  l'Europe -la Russie
aimerait rejoindre l'Europe mais elle peut encore  être achetée.
Il est probable que la Chine aimerait voir les Européens  partager le
leadership sur le plan de la monnaie, pendant qu'elle  continue à
accroître son commerce international,  pour  en  tirer des bénéfices.
 
LE DEBAT SUR INTERNET.
 
Bizarrement,  rien ou presque n'apparaît dans les grands médias sur le
sujet, quoique  les personnes importantes commencent à réaliser la
chose -notez le glissement récent de la valeur du dollar. Les "traders"
auraient- ils peur de la guerre ? Ils ont certainement davantage peur  qu'il n'y
ait pas la guerre.
 
Mais, malgré le silence dans les  grands médias, une grande discussion
mondiale s'est instaurée sur le but  (le résultat) de tout ça, en
particulier sur Internet. Voir  plusieurs articles :
 
Henry Liu, dans le " Asia Times ", en juin dernier  ( ce fut un point
chaud du forum Feasta organisé par un  groupe qui  réfléchit à une économie
soutenable, basé en Irlande), et par W.Clark "  Les vraies raisons de la
guerre à venir contre l'Irak :  Une  analyse macro-économique et
géostratégique de la vérité dont on ne parle  pas ", publié par le
Sierra Times, sur indymedia.org, et  ratical.org.
 
La question n'est pas de discuter si l'Amérique  souffrirait de perdre
le monopole du dollar sur le  commerce du  pétrole,- ça c'est un fait- mais
plutôt d'évaluer de combien à quel point elle serait affectée. Les
conséquences pour la monnaie en  vigueur pourraient être graves, voire
catastrophiques.
Les USA  pourraient sombrer  au plan économique.
 
LES DOLLARS DU  PETROLE
 
La clef de tout ça, c'est la monnaie agréée pour le  commerce du pétrole.
D'après un accord avec l'OPEP, tout le pétrole  s'est échangé contre des
dollars depuis 1971 (après l'abandon de  l'étalon or), ce qui rend de
facto, le dollar la  monnaie la plus  importante pour  le commerce
international. Si les autres pays doivent accumuler les dollars  pour
acheter du pétrole, ils  veulent  aussi pouvoir utiliser cette  
accumulation pour commercer dans  d'autres domaines. C'est ce qui donne à l'Amérique
un avantage énorme  et lui permet d 'avoir une position hégémonique dans le
commerce  mondial.
 
En tant que bloc économique, l'UE est le seul " challenger  " des USA,
et elle a créé l'euro pour rivaliser avec le dollar sur les  marchés
internationaux. Toutefois, l'UE n'est pas encore unie derrière  l'euro-
il y a une bonne part de chauvinisme dans les politiques  nationales, le
moindre n 'étant pas celui de la Grande-Bretagne- et de  toutes façons,
aussi longtemps que toutes les Nations devront amasser  des dollars pour
acheter du pétrole, l'euro ne pourra réaliser que des avancées très
limitées sous le règne du dollar.
 
En 1999, l'Irak,  seconde réserve mondiale de pétrole, s'est converti au
commerce du  pétrole en euros. Les analystes américains on bien ri :
l'Irak venait  de commettre une faute, qui allait plonger le pays dans la
pauvreté.
Mais, deux ans plus tard, les sonnettes d'alarme se mirent à  tinter :
l'euro grimpait à l'inverse du dollar : l'Irak avait fait un  bond
économique, en acceptant le paiement en euros.
L'Iran a  commencé à y réfléchir; le Venezuela , 4ème producteur
mondial l'a envisagé et a commencé à casser la suprématie du dollar en passant
des accords avec différents pays, y compris avec la bête noire des USA  :
Cuba. La Russie cherche à vendre du pétrole à l'Europe -marché  évident-
payable en euros.
La main-mise du billet vert sur le  pétrole, et par conséquent sur le
commerce mondial s'en trouvait  menacée. Si l'Amérique n'intervenait pas
immédiatement, ce feu de  broussaille économique risquait de se
transformer en incendie capable  de consumer l'économie américaine et sa domination
sur le commerce  mondial.
 
D'OU VIENT CET AVANTAGE DU DOLLAR ?
 
Imaginez : vous  êtes très endetté, mais tous les jours vous faîtes des
chèques en  dollars que vous ne possédez pas : une nouvelle voiture de
luxe, la  location d'une maison au bord de la mer, un voyage de rêve.
Vos chèques  ne devraient avoir aucune valeur, mais ils vous permettent
d'acheter,  parce que les chèques que vous faîtes n'arriveront jamais à la
banque !  Vous avez l'assurance de ceux qui possèdent ce que tout le
monde veut (appelez ça pétrole ou gaz), qu'ils accepteront uniquement  vos
chèques en paiement. Cela veut dire que tout le monde  doit  accumuler
vos chèques pour pouvoir acheter du pétrole ou du gaz.  Puisqu' on doit
entasser vos chèques, on s'en sert  aussi  pour acheter autre chose.
Vous faîtes un chèque pour acheter une télé,  le marchand de télé l'échangera
contre du pétrole, le vendeur de  pétrole s'en servira pour acheter des
fruits et légumes, le marchand de  légumes pour acheter du pain, le
boulanger pour acheter de la farine,  et le chèque circule, encore et
encore, mais ne revient jamais à la  banque.
 
Dans vos comptes, vous avez une dette, mais tant que vos  chèques n'
atteignent pas la banque, vous n'avez pas à payer. En fait,  vous avez
eu une télé gratuite.
 
Voilà la situation dont les USA  ont profité  pendant trente ans :  ils
ont  fait un tour  gratuit de commerce international pendant tout ce
temps. Ils ont reçu  une subvention énorme du monde entier. Au fur et à mesure
que la dette  augmentait, les USA ont imprimé des billets (fait  des
chèques), pour continuer à faire du commerce. Pas étonnant que ce soit une
"centrale" économique !
 
Et puis, un beau jour, un vendeur de  pétrole dit qu'il va accepter les
chèques de quelqu'un d'autre : et  quelques uns pensent que ce pourrait
être une bonne idée. Si cela se  répand, les gens vont arrêter
d'accumuler vos chèques, qui devront  revenir très vite à la banque, et cela va
commencer à sentir mauvais.
Mais vous êtes puissant, dur et très agressif. Vous n'avez pas  peur du
gars qui peut  faire des chèques - il est puissant, lui  aussi - mais,
en trouvant une excuse " légitime", vous pouvez écraser  le vendeur de
pétrole, lui faire peur et le forcer ainsi que ses  collègues, à la
soumission.
 
Et voilà en un mot, ce que les USA sont  en train de faire en Irak.
 
PRECARITE DE L'ECONOMIE  AMERICAINE.
 
L'Amérique  est impatiente d'attaquer l'Irak à  cause de la vitesse à
laquelle un incendie, déclenché par l'euro pourrait se répandre.
Si l'Iran, le Venezuela et la Russie rejoignaient  l'Irak et
échangeaient de grandes quantités de pétrole en euros,   l'euro atteindrait une
puissance suffisante pour faire levier dans le  commerce international.
Les autres pays devraient alors échanger leurs  dollars pour des euros.
 
Les dollars que les US ont imprimés, les  chèques qu'ils ont faits
commenceraient très vite à rentrer au pays,  entraînant avec eux
l'illusion de leur valeur. La situation économique  réelle des USA est aussi
mauvaise qu 'elle peut l'être : c'est le pays  le plus endetté du monde. La dette
s'élève à  12 000 dollars pour  chacun de ses 280 millions d'hommes, de
femmes et d'enfants.   Cette situation est pire que celle qu'a connue
l'Indonésie, il y a quelques années, et plus récemment, l'Argentine.
 
Même si  l'OPEP ne se convertissait pas massivement à l'euro (et ça
ferait un  joli profit, non basé sur le pétrole pour les pays de l'OPEP ; de
même que cela contribuerait à diminuer la dette que les USA ont réussi  à
imposer à certains d'entre eux), les problèmes des USA iraient
s'intensifiant.  
Même si un faible volume du commerce du pétrole se  faisait en euros,
cela aurait deux conséquences immédiates
 -Augmenter l'attractivité de l'euro auprès des membres de l'UE, ce qui
les inciterait à rejoindre la zone euro : en conséquence l'euro  deviendrait
plus fort, ce qui pousserait  les pays producteurs de  pétrole à
reconnaître l' euro comme valeur d'échange, et tous les  autres pays
comme monnaie pour tout le commerce.
 -Activer le retour  des dollars vers les USA alors que les banques
n'ont pas de quoi les  couvrir.
 -Susciter la " sur-réaction " habituelle des marchés, ce qui  en un
rien de temps entraînerait le dollar dans une spirale à la  baisse.
 
 LA SOLUTION DES USA
 
 La réponse américaine à la  menace de l'euro était prévisible.  Cette
réponse, c'est la  guerre.
 En allant faire la guerre en Irak, les USA visent quatre buts
 -Sauvegarder l'économie  américaine en  poussant l'Irak à  revenir à la
vente du pétrole en dollars, pour que le billet vert  redevienne la
seule monnaie d 'échange.
 -Envoyer un message très  clair aux autres pays producteurs pour qu'ils
mesurent ce qui pourrait  leur arriver s'ils ne restaient pas dans le
"cercle du dollar ".  L'Iran a déjà reçu le message ( rappelez-vous
votre étonnement, quand,  en plein processus de laïcisation et de modération,
l'Iran a été  désigné comme " un membre de l'axe du mal " !).
 -Mettre la seconde  réserve mondiale de pétrole sous contrôle des USA.
 -Installer un état  laïc, stable là où les USA peuvent faire stationner
une force énorme  (peut-être avec l'aide de certains de ses alliés comme
la Grande-Bretagne et l'Australie), pour dominer tout le Moyen-Orient
et ses ressources vitales de pétrole. Cela permettrait aux USA d'éviter de
se servir de la Turquie (versatile), Israël (politiquement  impossible) et
l'Arabie Saoudite, second pays visé, lieu de naissance  d'Al Qaida et  
foyer d' anti-américanisme notoire
 -Remettre  sévèrement à leur place l'UE et l'euro, seul bloc commercial
dont la  monnaie est assez forte pour s'attaquer à la domination des USA
et du dollar.
 -Apporter une couverture aux USA pour une opération de  renversement du
gouvernement vénézuélien, démocratiquement élu, en le  remplaçant par
une junte amie des américains, et  ainsi  s'approprier le pétrole du
Vénézuéla.
 
Enfermer  de nouveau le  monde dans " les dollars du pétrole "
consoliderait la position   actuelle des  USA et les rendrait
inexpugnables en tant  que puissance dominante, aux plans économique et militaire .
Une Europe en morceaux (et les USA font tout ce qu'ils peuvent pour faire
exploser l' Europe ; ça a été facile avec l'Angleterre, mais d'autres
pays d'Europe ont apporté leur soutien par leur vote  à l'ONU), et  l'euro
subiraient un sérieux échec et pourraient mettre des décennies à  s'en
remettre .
Il s'agit là de la lutte la plus dure des temps modernes, pour le
pouvoir absolu. Il est peu probable que les USA  acceptent que le massacre de
quelques centaines de milliers d'Irakiens   soit un obstacle à sa
domination du  monde.
 
Le président Bush a promis aux américains de protéger leur  niveau de
vie.
 
Voilà ce qu'il voulait dire.
 
JUSTIFIER LA  GUERRE
 
Objectivement, les USA ne pouvaient pas purement et  simplement envahir
l'Irak, alors ils ont cherché des raisons pour  rendre cette attaque
légitime.
Cette recherche s'est menée avec une  exaspération croissante à mesure
que les prétextes se cassaient la  figure. D'abord, l'Irak a été une menace
en raison de ses soi-disant  liens avec Al-Qaida ; puis on a dit que l'Irak
procurait des armes à Al  Qaida; ensuite, l'Irak a été une menace  
croissante pour ses voisins ;  puis il fallait délivrer les Irakiens du
tyran Saddam Hussein ; enfin,  il y a la question de se conformer aux
inspections de l' ONU.
 
Les  justifications pour envahir l'Irak paraissent moins  convaincantes
aujourd'hui. La déclaration  des US qu'ils  envahiraient l'Irak de façon
unilatérale sans le soutien de l'ONU, et  même contre son avis, rend
tout à fait absurde leur proclamation d'agir  pour le bien et l'équilibre du
monde entier.
Les inspecteurs de  l'ONU n'ont trouvé que de minimes infractions aux
limitations  prescrites par l'ONU sur les armes- la dernière étant une
portée excédant de 20% celle autorisée pour des missiles de technique
rudimentaire.  
Mais on n'a trouvé aucun signe des prétendues armes de destruction
massive (ADM) dont les US  étaient  sûrs de  l'existence et qu'il fallait
absolument trouver. Colin Powell cita un village du nord de l'Irak comme une menace
certaine. Il admit plus  tard  que ce n'était pas le bon village.
Newsweek (24/2) rapporte  que les conseillers de Bush claironnent que le
transfuge Irakien, le  Lt. Gen. Hussein Kamel, leur a confié en 1995 que
l'Irak avait  fabriqué des tonnes de gaz innervant et d'anthrax (la
présentation de  Colin Powell devant l'ONU le 5 février en est un
exemple).
Ces  conseillers oublient de mentionner que Kamel leur a aussi affirmé
que ces stocks d'armes avaient été détruits.
Une partie des preuves  américaines  et notamment  celles des services  
Britanniques  s'est  révélée provenir de la thèse de maîtrise d'un
étudiant.
La  préoccupation exprimée par l'Amérique concernant les droits humains
du peuple Irakien et le manque de démocratie dans le pays n'est tout
simplement pas dans la ligne  des interventions américaines dans  les
autres pays, ni au cours de l'histoire ni dans les actions  actuelles.
Le Guatemala, le Congo, le Chili et le Nicaragua sont  les  nombreux
exemples où l'intervention des USA a mis à bas des  gouvernements
légitimes
et élus démocratiquement,  pour les remplacer  par la guerre, le chaos,
la faim, la pauvreté, la corruption, la  dictature, la torture, les
enlèvements et les meurtres, dans le seul  but  de préserver leurs
propres intérêts économiques.
Le plus  récent exemple, l'Afghanistan, n'est pas très brillant ; en
fait on a réinstallé au pouvoir un groupe de " seigneurs de la guerre "
criminels, que l'Amérique avait installés auparavant, puis déposés en
faveur des Talibans, aujourd'hui détestés.
Saddam Hussein était tout  aussi répressif, corrompu, et criminel il y a
15 ans quand il utilisait  des armes chimiques, fournies par les USA,
contre les kurdes. L'actuel  Secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, si
véhément contre l'Irak  aujourd'hui, avait la charge d'éviter  alors une
condamnation de  l'Irak et de blâmer l'Iran. A cette époque, bien sûr,
les USA pensaient que Saddam Hussein était " leur homme ",  et ils
l'utilisaient contre la menace que représentait le fondamentalisme
islamique de l'Iran.
 
Aujourd'hui encore,  comme l'a noté  l'écrivain indépendant Robert Fisk,
les man?uvres des USA pour  acheter le vote à l'ONU de l'Algérie,
incluent des promesses de  fournitures d'armes aux militaires Algériens,
lesquels ont un bilan de 10 ans de répression, torture, enlèvements et meurtres
qui pourrait rendre jaloux Saddam Hussein lui-même.
On estime que  200.000  personnes ont été tuées et d'innombrables autres
estropiées,  au cours de ces massacres monstrueux.
Quel  sera le prix a payer par les Irakiens pour les  considérations
humanitaires des USA ?
Les Français aussi courtisent  l'Algérie, leur ancien département
d'Afrique du nord, pour tout ce  qu'elle représente, mais au moins ils ne
prétendent pas être guidés par  des motifs humanitaires.
 
L'Indonésie est également un pays qui a un vote et une influence en tant
que plus grande nation musulmane  au monde. Son armée, répressive et
criminelle, est en train de se renforcer grâce à la soi disant campagne
anti-terroriste des USA, dont  elle reçoit un soutien officiel et des
aides discrètes, notamment  celles des services de renseignement.
 
 ET LE  VENEZUELA
 
Pendant que l'attention du monde est focalisée sur  l'Irak, l'Amérique
soutient, à la fois ouvertement et secrètement, la  tentative de coup
d'état des riches du Venezuela, qui avaient pris le  pouvoir brièvement
en avril 2002 avant d'être forcés à reculer devant  le soutien massif des
pauvres pour le président Chavez , démocratiquement élu. Les leaders du
coup d'état continuent à utiliser  leur contrôle des médias et de
l'industrie, ainsi que l'oreille du  Gouvernement Américain et de ses
amis du pétrole, pour déstabiliser et  ruiner le pays.
Les ressources pétrolières, propriété de l'état du  Venezuela, seraient
une aubaine pour les compagnies américaines et  constitueraient une réserve
de pétrole presque à domicile.
 
De  nombreux auteurs ont relevé la contradiction  entre le désir affiché
d'établir la démocratie en Irak, et  parallèlement, le travail de sape
contre le gouvernement du Venezuela, pourtant  démocratiquement élu. L'Amérique
est allée jusqu'à se précipiter de  reconnaître le coup d'état d'avril
2002, et plus récemment, le  Président Bush a demandé des élections
anticipées en ignorant le fait  que le Président Chavez avait gagné
trois élections et deux referendums, et que de toutes façons, ces élections
anticipées  seraient inconstitutionnelles.
Un des éléments du travail de  sape  des USA contre le Venezuela, s'est
concrétisé par le " lock  out " établi par les transnationales
américaines en soutien a la grève  nationale.
Imaginez-les  agissant ainsi aux USA !
Il est clair  qu'une opération souterraine est en cours pour renverser
le gouvernement légitime du Venezuela. José Nayardi , député uruguayen, a
rendu la chose publique en révélant que l'administration Bush avait
demandé à l' Uruguay de soutenir les cadres supérieurs et les leaders
syndicaux dans leur action contre l'administration de Chavez. Ce
procédé, a-t-il noté, rappelait de manière choquante l'intervention de  la CIA au
Chili en 1973, quand le général Pinochet  a fait son  coup d'état
militaire pour renverser dans un bain de sang, le  gouvernement  du Président
Allende démocratiquement élu.
 
Le  président Chavez se maintient à grand peine au pouvoir, mais face à
la puissance conjuguée des USA et de l'opposition, combien de temps
peut-il tenir ?
 
 LE COUT DE LA GUERRE
 
Certains disent que  l'invasion de l'Irak coûterait tellement de
milliards de dollars, que  les bénéfices attendus sur le pétrole ne pourraient
jamais justifier  une telle action. Mais quand cette invasion se place dans le
contexte  de la protection de l'économie américaine tout entière,  tant
aujourd'hui que dans l'avenir, cet argument tombe.
 
Si on va  plus loin, il y a trois autres facteurs vitaux :
 
Premièrement :  l'Amérique va demander aux autres de l'aider à payer car  
elle protège leurs intérêts. Le Japon et l'Arabie Saoudite ont apporté
des contributions substantielles lors de la guerre du golfe, en  1991.
 
Deuxièmement : en fait , la guerre coûtera très peu aux USA,  en tout
cas pas beaucoup plus que les dépenses de fonctionnement  normales. Cette
guerre est déjà payée ! Toutes les munitions et  l'équipement sont déjà achetés et
payés. Les USA auraient à peine à  dépenser un centime en équipement
lourd pour  engager cette guerre  : la dépense viendra plus tard, quand les
munitions et l'équipement  devront être remplacés, après la guerre. Mais
les munitions et les  équipements sont de toutes façons toujours
remplacés : les contrats  sont déjà signés. Quelques contrats seront simplement
prolongés, d'autres seront revus à la hausse, mais étalé sur plusieurs
années, le  coût ne sera pas excessif. Après tout quel coût
supplémentaire est  induit par une armée en guerre, en comparaison avec l'entretien
d'une armée présente partout dans le monde et qui effectue des man?uvres en
permanence ?
Certes, ce coût supplémentaire existe mais  représente  une somme
relativement modeste.
 
Troisièmement :  un montant important de ce surcoût est constitué par
les dollars qui  circulent en dehors de l'Amérique-le moindre n'étant pas
l'achat de  fuel. Devinez comment l'Amérique va procéder ? Elle va
actionner  la planche à billets pour alimenter la machine de guerre.  Il
s'agit du même processus que lorsque l'industrie américaine achète des
équipements, des composants et des matières premières avec des dollars
qui vont à l'étranger et exploitent ainsi l'avantage commercial  américain.
 
Le coût de la guerre est loin d'être aussi important  qu'on pourrait le
penser. C'est le coût de ne pas faire la guerre qui  serait
catastrophique pour les USA, à moins de trouver un autre moyen  de protéger  la
domination du billet vert dans le  monde.
 
 LES DEUX ALLIES ACTIFS DE L'AMERIQUE
 
Pourquoi  l'Australie et le Grande-Bretagne soutiennent-elles l'Amérique
dans cette expédition ?
Bien évidemment, l'Australie a des réserves  importantes  en dollars US
: elle fait du commerce majoritairement  en dollars et avec les USA. Une
chute du dollar US réduirait peut-être  la Dette de l'Australie, mais n'aurait
aucun effet sur la valeur du  dollar australien par rapport aux autres
monnaies. Le premier ministre,  John Howard  a longtemps caressé  le
rêve d'un accord  commercial avec  les USA, qui permettrait à l'Australie de
monter dans le train de la position dominante du commerce mondial
acquise par le dollar US en tant que moyen d'échange principal.
Il  en irait autrement si l'euro prenait une part significative dans  le
commerce du pétrole.
La Grande Bretagne n'a pas encore adopté  l'euro. Si les USA s'emparent
de l' Irak et bloquent la progression de  l'euro dans le commerce du
pétrole, Tony Blair aura fait un pied  de nez à ses partenaires français et
allemand, et obtenu une marge de  man?uvre, peut-être pour plusieurs
années.
La Grande-Bretagne serait  alors en position d'exiger un accord plus
avantageux pour entrer dans  la zone euro , dans la mesure ou l'euro n'
offrirait pas les gains  importants que  lui garantirait une position
dominante dans le  commerce mondial du pétrole . Cela pourrait même être
l'occasion de  quitter l'Europe et de s'unir à l'Amérique contre
l'Europe continentale.
 
Au contraire, si les USA n'arrivent pas à  maintenir le monopole du
dollar sur le commerce du pétrole, l'euro  deviendra de plus en plus fort et la
Grande Bretagne risque d'être  réduite à supplier pour qu'on l'admette
dans le " club  ".
 
 L'OPPOSITION
 
 Il y a plusieurs raisons évidentes pour  s'opposer au plan américain :
l'Amérique est déjà la nation la plus  puissante et elle domine la monde
du commerce avec le dollar. Si elle  obtenait le contrôle  du pétrole
irakien et une base permanente  pour ses forces armées au Moyen Orient, non
seulement cela ajouterait à  sa puissance, mais cela la démultiplierait.
 
Les pays producteurs de  pétrole, surtout les pays arabes, voient cela
gros comme une maison,  et  tremblent dans leurs bottes.
La France et l'Allemagne sont les  leaders de l'UE et ont une vision
d'une Europe unie et renaissante qui  prendrait la place qui lui revient grâce
à une monnaie reconnue pour le  commerce mondial et qui  lui donnerait un
avantage équivalent  à  celui des USA.  Ce sont ces deux pays qui sont à
l'origine de l'échange du pétrole en euros, avec l'Irak.
 
La  Russie est dans un marasme économique profond : elle sait que cela
va encore empirer le jour ou les USA , grâce à leur main mise sur  l'
Afghanistan, exploiteront le pipeline qui traversera le pays depuis  les
champs de pétrole du Sud de la Caspienne. Actuellement, ce pétrole est
dirigé vers le nord, grâce à un pipeline contrôlé par la  Russie .
La Russie augmente actuellement sa production de pétrole ,  dans
l'espoir d' en vendre une partie en euros, et l'autre aux USA.  Elle a déjà pas
mal de problèmes par le fait que le commerce du pétrole  se fait en dollars
: si les USA contrôlent le pétrole irakien, cela  entraînera une
distorsion du marché, au grand désavantage de la Russie.  De plus, la Russie a
actuellement des intérêts dans le pétrole irakien  : elle pourrait
perdre ces avantages  en cas de victoire des  américains. Déjà sur les genoux,  
la Russie  pourrait  être ruinée  avant même qu'un seul kilomètre du
pipeline d'Afghanistan ne soit  posé.
 
 UNE AUTRE SOLUTION ?
 
Ce scénario met en évidence la  gravité de la situation de l'Amérique et
explique cette volonté  forcenée de faire la guerre. Il montre également
que d'autres solutions  que la guerre sont possibles.
L'Amérique peut-elle accepter de négocier  avec l'Europe pour le partage
du " gâteau mondial " ?  C'est peu  probable, mais il est possible que
l'Europe oblige les USA à courber la  tête et à envisager une telle
solution. C'est le temps qui le  dira.
Que se passerait-il si l'Europe adoptait la posture d'homme d'Etat,
soucieux de l'humanitaire et du long terme et qu'elle se retirait en
laissant le pétrole aux américains, avec de solides  garanties pour le peuple
irakien et la démocratie au Venezuela
 L'Europe pourrait alors se trouver dans l'obligation d'adopter une
approche plus  intelligente : accélérer le développement des  énergies
alternatives pour réduire la dépendance vis à vis du  pétrole,  produire
des biens négociables en euros pour modifier  l'équilibre  du commerce
mondial à son avantage.
 
Ce serait  là une issue avantageuse pour tous.
 
 
Geoffrey Heard. 2003.   Ce document peut être diffuse à condition qu'il
soit complet et   avec le nom de l'auteur. Aucun paiement n'est demandé.
Il est interdit  de reproduire ce document même partiellement dans un but
commercial sans l'autorisation de l'auteur. Pour obtenir cette
autorisation, contactez : gheard@surf.net.au
 
 Références  et informations supplémentaires :
 http://www.ratical.org/ratville/CAH/RriraqWar.html  
 http://www.indymedia.org
 http://www.washingtonpost.com
 http://www.atimes.com     (Asia Time on line)
 http://www.feasta.org/energy.html
 
-- Edit pour mettre un titre plus accrocheur.


Message édité par Combi_A_Vendre le 23-05-2003 à 10:24:18

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The best way to accelerate a computer running windows is at 9.8m.s-2
Reply

Marsh Posté le 23-05-2003 à 10:08:17   

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Marsh Posté le 23-05-2003 à 11:26:56    

up


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The best way to accelerate a computer running windows is at 9.8m.s-2
Reply

Marsh Posté le 23-05-2003 à 11:33:10    

[:drapo]

Reply

Marsh Posté le 23-05-2003 à 11:47:01    

A noter que ce plan a deja tres largement echoue:  
-decision non avalisee par l'ONU
-situation en Irak chaotique qui resulte en une production de petrole amoindrie, et ce pour quelque temps (on parle d'une ou deux annees)
-Irak non securise et probablement pas securisable a moyen et long terme.
-deflation qui commence a devenir dramatique aux USA

Reply

Marsh Posté le 23-05-2003 à 11:55:03    

c'est tres long mais tres instructif :)


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On cesse d'être un enfant comprenant qu'on est mortel
Reply

Marsh Posté le 23-05-2003 à 11:59:51    

HotShot a écrit :


 
-Chavez remis au pouvoir par le peuple en quelques jours
-Afghanistan toujours aussi chaotique


 
Oui mais etrangement, la dedans le plus important, c'est la deflation americaine :D

Reply

Marsh Posté le 23-05-2003 à 12:00:28    

du déja vu ...

Reply

Marsh Posté le 23-05-2003 à 12:03:49    

Angel_Dooglas a écrit :


 
Oui mais etrangement, la dedans le plus important, c'est la deflation americaine :D


 
Tu aurais des articles récents là-dessus ? :)


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Une femme qui se fout de la procréation, c'est le Saint Graal de toutes les bites du monde (BriseParpaing) - Moeagare, Gundam !
Reply

Marsh Posté le 23-05-2003 à 12:05:27    

Enzan a écrit :


 
Tu aurais des articles récents là-dessus ? :)

chui intéréssé aussi =)


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Et si c’était ça la vie / Et si on nous l’avait pas dit ?
Reply

Marsh Posté le 23-05-2003 à 12:11:28    

Gros pb dans le plan americain parfaitement resume selon moi par cet auteur.
 
C'est la gestion du risque.
 
Que se passera t'il si l'Iraq et les irakiens s'en prennent a leurs "liberateurs"... La premiere des mesures logiques qui suivraient un gouvernement irakien oppose aux americains serait de libeller ses echanges en ?. Ils savent parfaitement frapper ou cela fait mal.
 
du coup, les USA ne peuvent se permettre de laisser un gouvernement legitime en Irak. Cela rappelle fortement la situation du Vietnam avant la guerre. Les communistes avaient gagne les elections, et les US ont decide qu'il leur etait impensable de laisser ce gouvernement en place. D'ou l'intervention qui suivit.
 
Bref, les US joue tres gros dans cette histoire. Le phenomene de rejet des USA dans les pays producteurs de petrole couple a une guerre d'occupation dans un Irak qui refuserait un gouvernement fantoche serait tres contagieux. Et pourrait par la meme declencher un scenario catastrophe pour le dollar US.

Reply

Marsh Posté le 23-05-2003 à 12:11:28   

Reply

Marsh Posté le 23-05-2003 à 12:17:56    

Enzan a écrit :


 
Tu aurais des articles récents là-dessus ? :)


 
http://money.cnn.com/2003/05/22/ma [...] /index.htm
 
A noter que je n'ai plus le lien (mais ca trainait aussi sur le money de cnn) qui indique les inquietudes de la fed sur les niveaux de la deflation rampante.

Reply

Marsh Posté le 23-05-2003 à 12:22:22    

Angel_Dooglas a écrit :


 
http://money.cnn.com/2003/05/22/ma [...] /index.htm
 
A noter que je n'ai plus le lien (mais ca trainait aussi sur le money de cnn) qui indique les inquietudes de la fed sur les niveaux de la deflation rampante.


 
Ah oui quand même [:wam]
Merci beaucoup  :jap:


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Reply

Marsh Posté le 23-05-2003 à 12:23:10    

Angel_Dooglas a écrit :


 
http://money.cnn.com/2003/05/22/ma [...] /index.htm
 
A noter que je n'ai plus le lien (mais ca trainait aussi sur le money de cnn) qui indique les inquietudes de la fed sur les niveaux de la deflation rampante.

:love:


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Et si c’était ça la vie / Et si on nous l’avait pas dit ?
Reply

Marsh Posté le 23-05-2003 à 14:06:08    

ce sujet est très intéressant, on nen avait déjà parlé il y a quelques mois. C'était à l'époque, selon moi, et aujourd'ui encore, la raison principale de l'intervention en Irak. C'est thèse a l'avantage par rapport aux autres d'expliquer le comportement de TOUS les protagonistes, et pas seulement de certains.
 
Je pense quand même que les USA ont "bien joué" et qu'ils sont gagnant maintenant. Le succès de la guerre d'Irak a été presque total. Les quelques "ratés" auront un impact mineur.
 
De toute façon, ils auront réussi à endetter l'Irak, à cause de leur propres destructions, faire travailler les entreprise US, et obtenir ainsi du pétrole gratos, en plus de soutenir leur activité nationnale.
 
Quant à la levée de l'emabargo, aucun pays ne pouvait s'opposer aux USA, car ils auraient brandis le spectre du desastre humanitaire et aurait pue facilement retourner une bonne partie de l'opinion internationnale.  
 
Je ne crois pas qu'il resteront longtemps, il n'y ont pas intéret. Ils restera quelques base militaires, un gouvernement non pas à la botte des USA, mais élus "démocratiquement" car fortmement subventionnés par les US. (On voit comment les campagnes électorales sont l'enjeu de $). Mais pendant le temps qu'ils auront étés en place, ils auront fait signé des tas de contrats.
 
Ils prennent les richesses (le pétrole) et ils laissent le reste aux iraquiens.
 
Je l'ai déjà dit le mois dernier, c'est toujours aussi vrai, et ça ne fait que se confirmer.


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Le but de l'homme moderne sur cette terre est à l'évidence de s'agiter sans réfléchir dans tous les sens, afin de pouvoir dire fièrement, à l'heure de sa mort : "Je n'ai pas perdu mon temps." - Pierre Desproges
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Marsh Posté le 23-05-2003 à 14:31:19    

[:abnocte invictus]

Reply

Marsh Posté le 23-05-2003 à 14:41:49    

pkoi en irak les ricain laisse les shiites prendre le pouvoir ?
 
pour pouvoir rattaquer ds 10ans comme pour l'afganistan ?


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Troll2jeux
Reply

Marsh Posté le 23-05-2003 à 14:48:45    

Ils s'en foutent, tout ce qu'ils veulent, c'est le controles indirect du pétrole, et de la monnaie des transactions. Ensuite ce qu'il se passe dans le pays n'a aucune importance. a la limite, moins c'est une démocratie, mieux c'est, il y a moins de pattes à graisser...


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Marsh Posté le 23-05-2003 à 16:54:39    

Le talon d'Achille de cette prétendue explication de la guerre guerre pour un dollar monnaie universelle c'est le peu de conviction que peuvent donner les explications de son utilité.
Pourquoi donc un changement de monnaie dominante changerait quelquechose à l'économie mondiale?
J'attend une explication cohérente.

Reply

Marsh Posté le 23-05-2003 à 16:56:02    

Ben c'est que les USA devraient payer leurs dette en remboursant en $ qu'ils n'ont pas.


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Marsh Posté le 23-05-2003 à 16:58:38    

Warzouz a écrit :

Ben c'est que les USA devraient payer leurs dette en remboursant en $ qu'ils n'ont pas.

ils ont de l'or. on leur en a donné plein apres la seconde guerre mondiale


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Troll2jeux
Reply

Marsh Posté le 23-05-2003 à 16:58:53    

[:drapo]


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XBL : ESN3S | GGPO (3rd strike) : ESN | PSN : Huitxilopochti
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Marsh Posté le 23-05-2003 à 17:12:03    

moi je dirai plutôt le contraire, la valeur du dollar est un carcan pour définir une politique par les gouvernements US.
Si tu es le leader économique mondial et que tu as des outils pour influencer la marche de cette économie (cas des US) c'est peut-être même plus avantageux d'avoir comme monnaie de référence une devise étrangère que ton poids économique et militaire peut faire varier fortement.Genre si tu m'emmerde je floode ta monnaie en en remettant des tonnes en circulation.
Je pense que si le dollar reste la devise mondiale de référence c'est plus par confiance, histoire, leadership technologique que d'un point de vue économique où toute monnaie stable se vaut.
Si il y a confiance en l'Euro et si l'Europe a un potentiel de croissance très probable ( secteurs de pointe, capacité de concrétiser des innovations sur le marché...) c'est l'Euro qui deviendra une alternative au dollar.
Je vois pas ce qu'une resource même primordiale comme le pétrole pourrait y changer.

Reply

Marsh Posté le 23-05-2003 à 17:56:06    

C'est pas directement le controle du ptrole qui est significatif (quoique c'est interessant pour les USA quand même) mais la monnaie dans laquelle se feront les transactions depuis ces pays.  
 
Les USA on systématiquement "attaqué" (d'une manière ou d'une autre) les pays qui voulaient vendre du pétrole en €.  
 
L'intervenstion en Afganistan et en Irak est quasiment liée qu'au pétrole. Qu'on fait les USA quand ils ont chassé les Talibans, il sont terminé le pipeline pour zapper la russie. Maintenant, le pays est livré aux chefs de guerres, les Talibans reviennent et seule Kabul est à peu près sécurisée.
En Irak, action n°1 controler les puits de pétrole, faire un raid sur le ministère du pétrole pour piquer tous les documents et les archives de prospection. Les hopitaux, les musées, ils s'en foutent.


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Le but de l'homme moderne sur cette terre est à l'évidence de s'agiter sans réfléchir dans tous les sens, afin de pouvoir dire fièrement, à l'heure de sa mort : "Je n'ai pas perdu mon temps." - Pierre Desproges
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Marsh Posté le 23-05-2003 à 18:22:06    

EVD a écrit :

moi je dirai plutôt le contraire, la valeur du dollar est un carcan pour définir une politique par les gouvernements US.
 
:heink:, evidemment. On peut voir les choses de maniere moins orientee: c'est la politique americaine qui va le plus souvent definir le taux de change du dollar.
 
Si tu es le leader économique mondial et que tu as des outils pour influencer la marche de cette économie (cas des US) c'est peut-être même plus avantageux d'avoir comme monnaie de référence une devise étrangère que ton poids économique et militaire peut faire varier fortement.Genre si tu m'emmerde je floode ta monnaie en en remettant des tonnes en circulation.
 
Certainement pas.  Le fait de controler la planche a billets est primordial. Demande aux argentins ce qu'ils pensent du fait de s'etre entierement aligne sur une seule monnaie de reference. Demande aussi l'avenir que pressent le monte negro (qui ne "bat" plus la monnaie mais a pris l'euro comme seul reference sans avoir aucun pouvoir sur celui ci). Les manipulations  monnetaires, cela semble abstrait a des "hauts niveaux", mais leurs consequences sur le plan du reel sont tout a fait concretes.
 
Je pense que si le dollar reste la devise mondiale de référence c'est plus par confiance, histoire, leadership technologique que d'un point de vue économique où toute monnaie stable se vaut.
 
:lol:, bienvenu au debit de lieux communs. Il n'y a pas d'histoire de confiance. Simplement lorsque tu commerces avec le plus gros consommateur mondial, tu te plies a ses conditions, ce qui cree "artificiellement" de la monnaie. Or lorsqu'il s'agit de ta monnaie tu peux faire tourner la planche a billet, et ainsi financer ton deficit "gratuitement". Celui qui a accepte de prendre ta paperasse va du coup lui aussi etre oblige de "convertir" ses partenaires pour ne pas se retrouver avec du PQ. La "stabilite" d'une monnaie n'a rien a  voir la dedans (le dollar le montre depuis un paquet de temps).
 
Si il y a confiance en l'Euro et si l'Europe a un potentiel de croissance très probable ( secteurs de pointe, capacité de concrétiser des innovations sur le marché...) c'est l'Euro qui deviendra une alternative au dollar.
Je vois pas ce qu'une resource même primordiale comme le pétrole pourrait y changer.
 
Tous les pays du monde ont besoin du petrole (et dans des volumes importants) => la devise de reference pour le petrole conduit automatiquement a creer une reserve de monnaie dans cette devise pour toutes les banques nationales  


 
Troll :o


Message édité par Angel_Dooglas le 23-05-2003 à 18:22:31
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Marsh Posté le 23-05-2003 à 20:25:54    

On est pas dans les années 50, je pense pas qu'il y ait quelque part en France de grosses réserves de dollar pour acheter du pétrole. :heink:  
La seule influence du dollar sur le pétrole c'est que quand t'en achète ce sera selon le cours du dollar mais ce serait l'euro ce serait pareil, d'autant que le gouvernement US ne contrôle pas le cours du dollar (la preuve ils voulaient le faire monter et ils l'ont fait chuter).
La chose principale qui influence la monnaie c'est la balance commerciale, il faut bien qu'il y ait une monnaie de référence mais je persiste à croire que cet article est ridicule et que deux monnaie stables (genre euro ou dollar) se valent (bien sur pas le cruseido de l'île de Pâque).

Reply

Marsh Posté le 23-05-2003 à 21:06:54    

non, je suis desole, mais je pense que tu sous-estimes de bcp l'influence monetaire.
 
L'article l'explique tres bien d'ailleurs.
 
Tes dettes, quand elles sont libellees dans ta monnaie, ne sont que virtuelles. Cela permet une gestion de ta propre economie a credit negatif, puisque la totalite des pays du monde sont dependant de ta planche a billet pour leurs echanges.
 
Et la monnaie de reglement des echanges energetiques, comme ils concernent la totalite des pays industrialises, devient de facto la monnaie de reference des echanges mondiaux.
 
Par le passe, le Royaume Uni imposait la livre sterling dans l'Empire et donc de facto dans le monde.
 
Auparavant, c'etait l'etalon or, seul biais neutre entre les monnaies (puisqu'elles contenaient toutes), mais dont la faiblesse residant dans l'aspect materiel (forcement limite): d'ou des crises monetaires graves suivant les seuils de disponibilite en metaux precieux (cas de l'Espagne du 17eme siecle notamment).
 
Libelle les echanges petroliers en dollar, c'est oblige les banques centrales du monde entier a avoir des reserves de dollar consequents.
 
Toute la construction metaphorique de la domination americaine de l'economie du monde tourne autour de cela. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les USA ont toujours favorise les dissensions intra-europeennes sur l'Euro.

Reply

Marsh Posté le 24-05-2003 à 09:42:59    

Grith a écrit :

Toute la construction metaphorique de la domination americaine de l'economie du monde tourne autour de cela. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les USA ont toujours favorise les dissensions intra-europeennes sur l'Euro.


Ouais, disons qu'il n'y a pas que ça, mais c'est une des raison principales sinon LA principale.


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Le but de l'homme moderne sur cette terre est à l'évidence de s'agiter sans réfléchir dans tous les sens, afin de pouvoir dire fièrement, à l'heure de sa mort : "Je n'ai pas perdu mon temps." - Pierre Desproges
Reply

Marsh Posté le 24-05-2003 à 11:50:40    

cette analyse est tres pertinente , j'y adhère complètement, et çà explique beaucoup de choses
 
Angel_Dooglas ---->  pour moi ce n'est pas encore la déflation, mais il y a bel et bien un gel de la croissance tel qu'on l'a connu dans la décennie précédente et qui était exceptionnelle
 
le problème de la FED c'est qu'elle a brulé pratiquement toutes ses cartouches, la relance économique par la baisse des taux
 
Il parrait difficile de les baisser encore ...  

Reply

Marsh Posté le 24-05-2003 à 11:52:33    

Grith a écrit :

non, je suis desole, mais je pense que tu sous-estimes de bcp l'influence monetaire.
 
L'article l'explique tres bien d'ailleurs.
 
Tes dettes, quand elles sont libellees dans ta monnaie, ne sont que virtuelles. Cela permet une gestion de ta propre economie a credit negatif, puisque la totalite des pays du monde sont dependant de ta planche a billet pour leurs echanges.
 
Et la monnaie de reglement des echanges energetiques, comme ils concernent la totalite des pays industrialises, devient de facto la monnaie de reference des echanges mondiaux.
 
Par le passe, le Royaume Uni imposait la livre sterling dans l'Empire et donc de facto dans le monde.
 
Auparavant, c'etait l'etalon or, seul biais neutre entre les monnaies (puisqu'elles contenaient toutes), mais dont la faiblesse residant dans l'aspect materiel (forcement limite): d'ou des crises monetaires graves suivant les seuils de disponibilite en metaux precieux (cas de l'Espagne du 17eme siecle notamment).
 
Libelle les echanges petroliers en dollar, c'est oblige les banques centrales du monde entier a avoir des reserves de dollar consequents.
 
Toute la construction metaphorique de la domination americaine de l'economie du monde tourne autour de cela. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les USA ont toujours favorise les dissensions intra-europeennes sur l'Euro.


 
oui  :jap:

Reply

Marsh Posté le 24-05-2003 à 11:54:42    

EVD a écrit :

moi je dirai plutôt le contraire, la valeur du dollar est un carcan pour définir une politique par les gouvernements US.
Si tu es le leader économique mondial et que tu as des outils pour influencer la marche de cette économie (cas des US) c'est peut-être même plus avantageux d'avoir comme monnaie de référence une devise étrangère que ton poids économique et militaire peut faire varier fortement.Genre si tu m'emmerde je floode ta monnaie en en remettant des tonnes en circulation.
Je pense que si le dollar reste la devise mondiale de référence c'est plus par confiance, histoire, leadership technologique que d'un point de vue économique où toute monnaie stable se vaut.
Si il y a confiance en l'Euro et si l'Europe a un potentiel de croissance très probable ( secteurs de pointe, capacité de concrétiser des innovations sur le marché...) c'est l'Euro qui deviendra une alternative au dollar.
Je vois pas ce qu'une resource même primordiale comme le pétrole pourrait y changer.


 
çà évite à avoir à gérer le terme de change, tout simplement
çà donne un avantage considérable au contraire

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Marsh Posté le    

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