STRASBOURG (AFP) - Un professeur d'électronique strasbourgeois a trouvé le moyen de transformer de vieilles Gameboys en électrocardiographes qui permettront, pour un coût modique, de surveiller le rythme cardiaque de malades dans des pays en développement. L'appareil a été conçu pour des malades malgaches qui sont privés actuellement d'un médicament anti-paludique efficace faute de pouvoir être suivis de manière constante pour prévenir des effets secondaires du rythme cardiaque potentiellement mortels. agrandir la photo
"Tout a démarré par une visite chez mon frère à Madagascar. Il sortait d'une crise de paludisme assez aiguë et on lui avait prescrit un médicament qui peut avoir des inconvénients au niveau cardiaque", raconte Marcel Cremmel, professeur en BTS électronique au lycée Couffignal à Strasbourg. Cette molécule uniquement curative, l'halofantrine, est "un excellent antipalustre, avec peu de résistance au traitement, mais il peut provoquer des troubles du rythme cardiaque qui peuvent entraîner la mort", confirme un médecin du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital civil de Strasbourg.
Son utilisation nécessite donc un suivi continu du patient. "Les médecins sur place m'ont expliqué qu'ils ne pouvaient donc pas le prescrire, parce qu'ils n'ont pas d'électrocardiographes", continue M. Cremmel.
Alors que l'Organisation mondiale de la santé compte chaque année dans le monde plus d'un million de décès dus au paludisme, dont environ 90% en Afrique, le professeur d'électronique a alors eu l'idée de transformer des Gameboys en électrocardiographes simplifiés, s'inspirant d'un article d'une revue d'électronique.
Le boîtier de cette console de jeu portable n'est absolument pas touché. Seule la cartouche de jeu est modifiée et la nouvelle carte permet ainsi, en la reliant à trois électrodes placées à un pied et aux deux poignets, de vérifier à l'écran que le coeur se relâche normalement et au bon moment après sa contraction.
Si cette machine n'a pas toutes les fonctions d'un électrocardiographe, et ne permet pas par exemple de diagnostiquer un infarctus, sa fabrication est malgré tout "une excellente initiative", selon le même médecin du service des maladies tropicales.
"Le mieux serait bien sûr de disposer d'électrocardiogrammmes, mais c'est hors de prix. En plus, l'avantage de la Gameboy est qu'elle se met dans la poche, qu'elle marche à piles et qu'elle peut s'emmener n'importe où, même dans la brousse", continue le praticien, qui estime que la console pourrait servir aussi pour d'autres médicaments aux mêmes effets secondaires.
Les élèves de première année de BTS du lycée strasbourgeois se disent "enthousiasmés" par ce projet "utile" et ont déjà réalisé une "maquette d'évaluation" de la future machine. M. Cremmel, qui effectuera lui-même la miniaturisation pour que la carte entre dans une cartouche de jeu, doit envoyer une dizaine de prototypes à Madagascar d'ici l'été pour les faire tester.
Après avoir récupéré d'autres Gameboys "obsolètes", le professeur d'électronique, qui est prêt à fournir le mode de fabrication de la console modifiée à qui voudrait l'imiter, envisage ensuite la fabrication en série des cartes par un sous-traitant alsacien, pour un coût qu'il estime à 30 euros pièce.
Le tout est financé par l'association réunionnaise "Les ailes de l'espoir", qui finance à Bezaha, au sud de Madagascar, un centre d'aide par le travail pour handicapés dont s'occupe le frère de M. Cremmel.
Marsh Posté le 17-05-2004 à 10:09:37
Vu sur Yahoo News : http://fr.news.yahoo.com/040516/202/3sxdz.html
STRASBOURG (AFP) - Un professeur d'électronique strasbourgeois a trouvé le moyen de transformer de vieilles Gameboys en électrocardiographes qui permettront, pour un coût modique, de surveiller le rythme cardiaque de malades dans des pays en développement.
L'appareil a été conçu pour des malades malgaches qui sont privés actuellement d'un médicament anti-paludique efficace faute de pouvoir être suivis de manière constante pour prévenir des effets secondaires du rythme cardiaque potentiellement mortels.
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"Tout a démarré par une visite chez mon frère à Madagascar. Il sortait d'une crise de paludisme assez aiguë et on lui avait prescrit un médicament qui peut avoir des inconvénients au niveau cardiaque", raconte Marcel Cremmel, professeur en BTS électronique au lycée Couffignal à Strasbourg.
Cette molécule uniquement curative, l'halofantrine, est "un excellent antipalustre, avec peu de résistance au traitement, mais il peut provoquer des troubles du rythme cardiaque qui peuvent entraîner la mort", confirme un médecin du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital civil de Strasbourg.
Son utilisation nécessite donc un suivi continu du patient. "Les médecins sur place m'ont expliqué qu'ils ne pouvaient donc pas le prescrire, parce qu'ils n'ont pas d'électrocardiographes", continue M. Cremmel.
Alors que l'Organisation mondiale de la santé compte chaque année dans le monde plus d'un million de décès dus au paludisme, dont environ 90% en Afrique, le professeur d'électronique a alors eu l'idée de transformer des Gameboys en électrocardiographes simplifiés, s'inspirant d'un article d'une revue d'électronique.
Le boîtier de cette console de jeu portable n'est absolument pas touché. Seule la cartouche de jeu est modifiée et la nouvelle carte permet ainsi, en la reliant à trois électrodes placées à un pied et aux deux poignets, de vérifier à l'écran que le coeur se relâche normalement et au bon moment après sa contraction.
Si cette machine n'a pas toutes les fonctions d'un électrocardiographe, et ne permet pas par exemple de diagnostiquer un infarctus, sa fabrication est malgré tout "une excellente initiative", selon le même médecin du service des maladies tropicales.
"Le mieux serait bien sûr de disposer d'électrocardiogrammmes, mais c'est hors de prix. En plus, l'avantage de la Gameboy est qu'elle se met dans la poche, qu'elle marche à piles et qu'elle peut s'emmener n'importe où, même dans la brousse", continue le praticien, qui estime que la console pourrait servir aussi pour d'autres médicaments aux mêmes effets secondaires.
Les élèves de première année de BTS du lycée strasbourgeois se disent "enthousiasmés" par ce projet "utile" et ont déjà réalisé une "maquette d'évaluation" de la future machine. M. Cremmel, qui effectuera lui-même la miniaturisation pour que la carte entre dans une cartouche de jeu, doit envoyer une dizaine de prototypes à Madagascar d'ici l'été pour les faire tester.
Après avoir récupéré d'autres Gameboys "obsolètes", le professeur d'électronique, qui est prêt à fournir le mode de fabrication de la console modifiée à qui voudrait l'imiter, envisage ensuite la fabrication en série des cartes par un sous-traitant alsacien, pour un coût qu'il estime à 30 euros pièce.
Le tout est financé par l'association réunionnaise "Les ailes de l'espoir", qui finance à Bezaha, au sud de Madagascar, un centre d'aide par le travail pour handicapés dont s'occupe le frère de M. Cremmel.