Commentaire Mercier L'an 2440 Reves s'il en fut jamais
Commentaire Mercier L'an 2440 Reves s'il en fut jamais - Aide aux devoirs - Emploi & Etudes
MarshPosté le 22-02-2008 à 11:18:16
Bonjour a tous ! Petit commentaire de Francais a faire , je ne trouve pas vraiment d'idées directrice si vous pouviez m'aiguillez:
Citation :
Je repassai ainsi tous les siécles en revue, mais le détail en seroit ici trop long. Je m'arrêtai un peu plus longtems devant le xviii, lequel avoit été jadis de ma connoissance. Le peintre l'avoit représenté sous la figure d'une femme. Les ornemens les plus recherchés fatiguoient sa tête superbe et délicate. Son cou, ses bras, sa gorge étoient couverts de perles et de diamans : ses yeux étoient vifs et brillans ; mais un sourire un peu forcé faisoit grimacer sa bouche : ses joues étoient enluminées. L'art sembloit devoir percer dans ses paroles, comme dans son regard : il étoit séduisant, mais il n'étoit pas vrai. Elle avoit à chaque main deux longs rubans couleur de rose, qui sembloient un ornement ; mais ces rubans cachoient deux chaînes de fer auxquelles elle étoit fortement attachée. Elle avoit cependant les mouvemens assez libres pour gesticuler, sauter et gambader. Elle en usoit avec excès, afin de déguiser (à ce qu'il me sembloit) son esclavage, ou du moins pour le rendre facile et riant. J'examinai cette figure en détail, et suivant de l'oeil la draperie de ses vêtemens, je m'apperçus que cette robe si magnifique étoit toute déchirée par le bas et couverte de boue. Ses pieds nuds plongeoient dans une espèce de bourbier ; et elle étoit aussi hideuse par les extrêmités, qu'elle étoit brillante par le sommet : elle ne ressembloit pas mal dans cet équipage à une courtisanne qui se promène dans la rue à l'entrée de la nuit. Je découvris derriere elle plusieurs enfans au teint maigre et livide, qui crioient à leur mere et dévoroient un morceau de pain noir : elle vouloit les cacher sous sa robe, mais à travers les trous on distinguoit ces petits malheureux. Dans l'enfoncement du tableau on discernoit des châteaux superbes, des palais de marbre, des parterres savamment dessinés, de vastes forêts peuplées de cerfs et de daims, où le cor résonnoit au loin. Mais la campagne à demi-cultivée étoit remplie de paysans infortunés, qui, harassés de fatigue, tomboient sur leurs javelles : ensuite venoient des hommes, qui enrôloient les uns de force, et emportoient le lit et la marmite des autres
Je pensais à la double vision du tableau , tout d'abord séduisant mais cette beauté cache une misère en regardant plus en détail....
Marsh Posté le 22-02-2008 à 11:18:16
Bonjour a tous !
Petit commentaire de Francais a faire , je ne trouve pas vraiment d'idées directrice si vous pouviez m'aiguillez:
Je repassai ainsi tous les siécles en revue, mais le détail en seroit ici trop long. Je m'arrêtai un peu plus longtems devant le xviii, lequel avoit été jadis de ma connoissance. Le peintre l'avoit représenté sous la figure d'une femme. Les ornemens les plus recherchés fatiguoient sa tête superbe et délicate. Son cou, ses bras, sa gorge étoient couverts de perles et de diamans : ses yeux étoient vifs et brillans ; mais un sourire un peu forcé faisoit grimacer sa bouche : ses joues étoient enluminées. L'art sembloit devoir percer dans ses paroles, comme dans son regard : il étoit séduisant, mais il n'étoit pas vrai. Elle avoit à chaque main deux longs rubans couleur de rose, qui sembloient un ornement ; mais ces rubans cachoient deux chaînes de fer auxquelles elle étoit fortement attachée. Elle avoit cependant les mouvemens assez libres pour gesticuler, sauter et gambader. Elle en usoit avec excès, afin de déguiser (à ce qu'il me sembloit) son esclavage, ou du moins pour le rendre facile et riant. J'examinai cette figure en détail, et suivant de l'oeil la draperie de ses vêtemens, je m'apperçus que cette robe si magnifique étoit toute déchirée par le bas et couverte de boue. Ses pieds nuds plongeoient dans une espèce de bourbier ; et elle étoit aussi hideuse par les extrêmités, qu'elle étoit brillante par le sommet : elle ne ressembloit pas mal dans cet équipage à une courtisanne qui se promène dans la rue à l'entrée de la nuit. Je découvris derriere elle plusieurs enfans au teint maigre et livide, qui crioient à leur mere et dévoroient un morceau de pain noir : elle vouloit les cacher sous sa robe, mais à travers les trous on distinguoit ces petits malheureux. Dans l'enfoncement du tableau on discernoit des châteaux superbes, des palais de marbre, des parterres savamment dessinés, de vastes forêts peuplées de cerfs et de daims, où le cor résonnoit au loin. Mais la campagne à demi-cultivée étoit remplie de paysans infortunés, qui, harassés de fatigue, tomboient sur leurs javelles : ensuite venoient des hommes, qui enrôloient les uns de force, et emportoient le lit et la marmite des autres
Je pensais à la double vision du tableau , tout d'abord séduisant mais cette beauté cache une misère en regardant plus en détail....