commentaire sur Marivaux, La colonie, scène9 - Aide aux devoirs - Emploi & Etudes
MarshPosté le 05-11-2005 à 23:07:04
ARTHENICE, (après avoir toussé et craché). - L'oppression dans laquelle nous vivons sous nos tyrans, pour être si ancienne, n'en est pas devenue plus raisonnable; n'attendons pas que les hommes se corrigent d'eux-mêmes; l'insuffisance de leurs lois a beau les punir de les avoir faites à leur tête et sans nous, rien ne les ramène à la justice qu'ils nous doivent, ils ont oublié qu'ils nous la refusent.
MADAME SORBIN. - Aussi le monde va, il n'y a qu'à voir.
ARHENICE. - Dans l'arrangement des affaires, il est décidé que nous n'avons pas le sens commun, mais tellement décidé que cela va tout seul, et que nous n'en appelons pas nous-mêmes.
UNE DES FEMMES. - Hé! que voulez vous? On nous crie dès le berceau : "Vous n'êtes capable de rien, ne vous mêlez de rien, vous n'êtes bonnes a rien qu'à être sages". On l'a dit a nos mères qui l'ont cru, qui nous le repètent; on a les oreilles rebattues de ces mauvais propos; nous sommes douces, la paresse s'en mêle, on nous mène comme des moutons.
MADAME SORBIN. - Oh! pour moi, je ne suis qu' une femme, mais depuis que j'ai l'êge de raison, le mouton n'a jamais trouvé cela bon.
ARTHENICE. - Je ne suis qu'une femme dit Madame Sorbin, cela est admirable!
MADAME SORBIN. - Cela vient encore de cette moutonnerie.
ARTHENICE. - Il faut qu'il y ait en nous une défiance bien louable de nos lumières pour avoir adopté ce jargon-là; qu'on me trouve des hommes qu'en disent autant d'eux; cela les passe; venons au vrai pourtant: vous n'êtes qu'une femme, dites-vous? Hé! que voulez-vous donc être pour être mieux?
MADAME SORBIN. - Et! je m'y tiens, Mesdames, je m'y tiens, c'est nous qui avons le mieux, et je bénis le ciel de m'en avoir fait participante, il m'a comblé d'honneurs, et je lui rends des grâces non pareilles.
Marivaux, La Colonie, scène 9 (1750)
J'ai un commentaire composé a rédiger sur ce texte, j'avoue ne pas être très doué en francais... mais voila tout ce que jai pu en tirer pour l'instant :
Luttes des sexes / lutte des classes sociales. Les femmes sont présentées victimes de l'égocentrisme des hommes, victimes d'une société et d'une justice inégalitaires qui les privent de tout droit, de tout pouvoir. Elles se plaignent que les valeurs que l'on leur inculques soient rentrer dans leurs moeurs et qu'on les mène comme des moutons. Les personnages de femmes empruntent parfois des traits à des rôles d'hommes. Si quelqu'un peut m'aider a dégager une problématique vraiment précise et des axes de lectures ca serait sympa, merci.
Marsh Posté le 05-11-2005 à 23:07:04
ARTHENICE, (après avoir toussé et craché). - L'oppression dans laquelle nous vivons sous nos tyrans, pour être si ancienne, n'en est pas devenue plus raisonnable; n'attendons pas que les hommes se corrigent d'eux-mêmes; l'insuffisance de leurs lois a beau les punir de les avoir faites à leur tête et sans nous, rien ne les ramène à la justice qu'ils nous doivent, ils ont oublié qu'ils nous la refusent.
MADAME SORBIN. - Aussi le monde va, il n'y a qu'à voir.
ARHENICE. - Dans l'arrangement des affaires, il est décidé que nous n'avons pas le sens commun, mais tellement décidé que cela va tout seul, et que nous n'en appelons pas
nous-mêmes.
UNE DES FEMMES. - Hé! que voulez vous? On nous crie dès le berceau : "Vous n'êtes capable de rien, ne vous mêlez de rien, vous n'êtes bonnes a rien qu'à être sages". On l'a dit a nos mères qui l'ont cru, qui nous le repètent; on a les oreilles rebattues de ces mauvais propos; nous sommes douces, la paresse s'en mêle, on nous mène comme des moutons.
MADAME SORBIN. - Oh! pour moi, je ne suis qu' une femme, mais depuis que j'ai l'êge de raison, le mouton n'a jamais trouvé cela bon.
ARTHENICE. - Je ne suis qu'une femme dit Madame Sorbin, cela est admirable!
MADAME SORBIN. - Cela vient encore de cette moutonnerie.
ARTHENICE. - Il faut qu'il y ait en nous une défiance bien louable de nos lumières pour avoir adopté ce jargon-là; qu'on me trouve des hommes qu'en disent autant d'eux; cela les passe; venons au vrai pourtant: vous n'êtes qu'une femme, dites-vous? Hé! que voulez-vous donc être pour être mieux?
MADAME SORBIN. - Et! je m'y tiens, Mesdames, je m'y tiens, c'est nous qui avons le mieux, et je bénis le ciel de m'en avoir fait participante, il m'a comblé d'honneurs, et je lui rends des grâces non pareilles.
Marivaux, La Colonie, scène 9 (1750)
J'ai un commentaire composé a rédiger sur ce texte, j'avoue ne pas être très doué en francais... mais voila tout ce que jai pu en tirer pour l'instant :
Luttes des sexes / lutte des classes sociales.
Les femmes sont présentées victimes de l'égocentrisme des hommes, victimes d'une société et d'une justice inégalitaires qui les privent de tout droit, de tout pouvoir.
Elles se plaignent que les valeurs que l'on leur inculques soient rentrer dans leurs moeurs et qu'on les mène comme des moutons.
Les personnages de femmes empruntent parfois des traits à des rôles d'hommes.
Si quelqu'un peut m'aider a dégager une problématique vraiment précise et des axes de lectures ca serait sympa, merci.