Pourquoi je vais voter Bayrou

Pourquoi je vais voter Bayrou - Politique - Discussions

Marsh Posté le 16-04-2007 à 00:06:16    

Pourquoi je vais voter BAYROU
 
 
Un enjeu de taille
 
Il est temps de se positionner dans cette campagne pour la présidentielle.
Cela fait déjà plusieurs mois que je discute de cette échéance autour de moi et sur le net, et j’ai remarqué que beaucoup ignoraient totalement le projet du candidat centriste, ce qui m’a causé beaucoup de polémiques et de discussions houleuses. Ma volonté, partisane, et convaincue par ce projet, s’est bien souvent heurtée au scepticisme, au dédain, à l’ironie, au dénigrement, mais rarement à de vrais arguments concrets et tangibles, basés sur les idées et les mesures. Alors qu’il était encore à 5% dans les sondages, en Septembre 2006, personne ne l’imaginait monter aussi haut. Aujourd’hui cette opportunité semble enfin possible, et beaucoup hésitent encore, tétanisés par le souvenir de 2002. Je me permets donc de donner mon opinion, d’exprimer ma plus profonde sympathie ( au sens premier du terme ) pour François Bayrou, et de vous communiquer brièvement mon sentiment.
 
NB : Je ne pense pas être un naïf qui croit que tout va changer avec Bayrou, mais je suis convaincu par son projet, enthousiaste et optimiste : j’ai envie de voir ce projet se concrétiser. Il se peut donc que vous rencontriez dans les lignes qui suivent des gros mots comme « espoir », « humanisme », « respect », « démocratie », etc…
 
Un jeu pour certains…
 
La question se pose avec acuité, intérieurement, intimement, parce que l’enjeu est de taille, et que chacun souhaite le changement, après cinq ans d’une politique outrancière et monarchique. Beaucoup ont le sentiment que le pays va de plus en plus mal, qu’on est au bord d’une crise majeure – voire que nous y sommes déjà – et que la radicalisation frappe à la porte. Beaucoup s’inquiètent pour leur avenir, leur situation personnelle, professionnelle, familiale, et parfois même s’inquiètent du devenir de notre pays, de notre avenir commun, de la mondialisation. Certains encore n’ont pas très bien compris le refus de participer à l’Europe manifesté un 29 Mai 2005, et une autre moitié se demande si le fait d’avoir voté Non leur servira un jour à quelque chose, à quelque amélioration. En bref, les gens cherchent à résoudre une énigme qui leur semble aussi proche que lointaine : qui faut-il élire le 6 Mai pour participer raisonnablement à la destinée de la France, à son essor, et surtout : comment contrer Sarkozy ?
 
Aussi, on est en droit de se demander si cette élection à venir nous apportera une réponse concrète, ou si encore une fois ce ne sera qu’une entourloupe de plus, qui servira à donner le pouvoir à ceux qui l’ont déjà. A cette question, j’ai ma propre réponse, et je pense que chacun l’a aussi. On se formule à peu près tous le même constat : le prochain président aura le même pouvoir que ses prédécesseurs, il en fera ce que bon lui semble, sans se soucier un seul instant du peuple et de ses problèmes, si ce n’est devant les micros et les caméras de télévision, lors de grands et beaux discours pour séduire et appâter le chaland, pour apaiser les foules et leur dicter sa loi. Le prochain président fera bonne figure, parlera au cœur des français, yeux dans les yeux, sourire inclus, et nous protègera paternellement ( ou maternellement ), alors qu’en coulisse se tisseront toujours les mêmes combines politico financières, les mêmes entreprises de profit  
Le prochain président, oui, mais peut-être pas celui que je soutiens.
 
…Un choix crucial pour d’autres
 
Lorsqu’on me demande quels sont les raisons qui me poussent à voter Bayrou, je réponds par deux questions : quel est le candidat qui vous semble le plus honnête, le plus sincère, et quel est celui qui vous semble le plus crédible ? C’est je crois les deux principales questions à résoudre. Au-delà de la campagne – avec ses éternelles divagations médiatiques et son flou artistique sur la teneur politique réelle – et des différents projets, ou programmes, il faut bien admettre que c’est une personne que l’on va élire, et que c’est d’elle que va dépendre l’avenir de beaucoup d’aspects de notre vie quotidienne, et de notre avenir. Il s’agit donc de bien doser, de mesurer chaque élément et de ne pas faire d’erreur.
 
Pour moi un candidat – un éventuel président de la république -  doit faire preuve d’une honnêteté et d’une force intérieure imparables, en plus de correspondre à nos attentes et notre sensibilité. Il faut être sûr de ses aptitudes à gouverner, et ne pas douter un instant de ce qu’il fera une fois élu, car la tentation de changer de cap est grande. Selon moi, François Bayrou expose un diagnostic lucide et précis sur l’état du pays, il nous propose des solutions à dimension humaine, la réponse sociale que la France attend depuis plus de quinze ans, en s’appuyant sur un financement qui me semble plus réaliste que ceux de ses rivaux. Il présente, avec une maîtrise parfaite des différents dossiers et un langage simple, sans détours, une vision claire et pragmatique, inédite : l’ouverture, et non la sempiternelle même recette clanique vouée à l’échec.  
 
Il est cohérent dans ses idées, ses principes, ses valeurs, et dans sa démarche pour se libérer des contraintes et des voies habituelles. Il a le courage de s’attaquer aux pouvoirs politiques, médiatiques et financiers, au risque d’en pâtir douloureusement, mais il en a l’habitude : il a relevé l’UDF depuis 1998 tout en refusant de s’acoquiner au grand UMP. Ce n’est pas une position pour exister dans cette campagne, c’est la finalité d’un parcours singulier, qui a appris au sein du pouvoir ce qu’il fallait changer, sans chercher à se faire une petite place confortable. Il est calme et sérieux, modéré, avec parfois des élans, mais ne cherche jamais à flatter ou à ridiculiser les autres. Il est  à l’écoute, attentif, ouvert au dialogue et au débat. Homme de culture, d’ouverture, de fidélités, de franchise, on sent chez lui un profond respect pour les hommes, la terre, les croyances, ce qui fait la vie dans sa diversité. Il est celui qui peut enfin rendre le pays plus intelligent et plus généreux. Cela ne fait aucun doute, et ça compte beaucoup.
 
C’est aussi l’un des rares ( en tout cas le seul parmi les quatre candidats principaux ) à ne pas se focaliser sur ses rivaux, à ne pas lancer des phrases assassines ou ironiques sur tel ou tel fait d’actualité, le seul à ne pas passer son temps à chercher à rabaisser et critiquer les principaux candidats des partis dont il dénonce seulement le monopole politico médiatique, les catalogues de promesses et les méthodes trompeuses. Il essaie de rester en retrait de ces mesquineries de saison, qui n’apportent rien au débat, mais permettent d’en occulter les fondements, et de dialoguer, de confronter ses idées à celles des autres qui, bien évidemment, s’y refusent. C’est pourquoi je me dis qu’il est sincère, crédible, et puisqu’en plus il formule une idée politique qui me correspond, j’ai envie de communiquer cet élan qui me prend.
 
Voter utile sans conviction, c’est s’asservir
 
Depuis plusieurs mois, je discute avec de nombreuses personnes, et à chaque fois on me rétorque que cette fois-ci il faut voter « utile », qu’il ne faut pas revivre le 21 Avril 2002, qu’il faut contrer le vote d’extrême droite, et donc voter PS, par l’intermédiaire de celle que je nomme « la dame des sondages ». Et c’est là un argument stupide qu’il faut tenter de démonter intelligemment.
 
Qu’entends-t-on véritablement par voter « utile » ? Il s’agirait donc de voter massivement pour le PS,  afin que le sieur Le Pen ne passe pas au second tour ? Bien. Il s’agirait donc de tout faire pour battre l’extrême droite et se retrouver avec un face à face Sarko/Ségo, répondant ainsi docilement aux appels au secours des deux grands partis qui, à l’agonie, se mettent à combattre ensemble le candidat UDF qui commence à menacer sérieusement leur monopole, en évoquant le spectre du 21 Avril 2002 ? De fait, tous les votes de gauche reportés seraient majoritaires et la dame l’emporterait ? Bien. C’est rassurant de le croire, et c’est vrai que l’idée n’est pas désagréable, pour tous ceux qui se situent de ce côté de la barrière politique ( dont je fais partie, mais j’y reviendrai ), et si le vote de gauche se retrouvait majoritaire, ce dont on ne peut jurer aujourd’hui.
 
Maintenant, essayons d’élargir le concept de vote « utile ». Ne serait-il pas plus judicieux de voter sans arrière pensée - librement, sans se préoccuper du mode de scrutin bipartite, sans se soucier de l’influence des sondages et des médias, qui nous dictent nos choix et nos actes – pour éviter cet état de fait et uniquement voter selon nos idées, nos espoirs et nos attentes ? De voter avant tout pour soi, et non pour satisfaire les ambitions d’une candidate uniquement obnubilée par son sort ? Voter utile, ne serait-ce pas aussi voter constructif et imaginer que Bayrou l’emporterait plus facilement face à Sarkozy que la candidate socialiste au second tour ? Choisir un candidat ou une candidate par défaut, c’est faire le jeu de ceux qu’on veut contrer, et surtout ne pas choisir le candidat qui propose un vrai changement salutaire.  
 
J'entends depuis deux mois les ténors de l'UMP et du PS nous expliquer doctement qu’il ne saurait y avoir d’autre choix qu’eux, sinon malheureux. C'est une conception particulière de la démocratie, que je ne partage pas. Je pensais que le poids de ces deux partis était la résultante d'un rapport de force électoral à une période donnée. Ils seraient donc incontournables, forts d’une légitimité s'inscrivant en dehors du choix des français ? De fait, ces deux partis qui désirent garder le monopole méritent une leçon, une bonne gifle centriste. Non seulement les propositions de Bayrou me paraissent les plus pertinentes compte tenue de la situation du pays, mais il faut aussi renier le jeu de l'UM et du PS pour leur apprendre l'humilité.
 
La Ségolénitude du PS
 
Bien sûr, j’aurais voulu voter PS. J’aurai souhaité que la gauche plurielle se reconstruise et propose, au bout de cinq ans, un projet neuf, fort, décomplexé, rassemblé. J’aurai voulu une gauche généreuse et unifiée ( je ne parle même pas de la gauche antilibérale, qui n’a d’ambition assumée que de faire tribune ). J’avais écrit à Lionel Jospin pour qu’il se représente il y a un an - ce qu’il a tenté de faire. Puis, cet automne, lors des primaires, j’aurais préféré que DSK soit élu. Même si mon choix était déjà fait, j’aurais sans doute hésité, rebattu les cartes. Mais en ratant cette occasion de se moderniser et en désignant Ségolène ( qui n’est qu’une rustine médiatique ), le PS paraît impuissant, fracturé, incapable d’incarner une réponse claire et efficace face à l’UMP. Alors on nous prétexte un « vote de raison » en perdant totalement de vue la ligne politique du 22 Juin 2006
Aujourd’hui j'ai honte du niveau d'argumentation déployé par les dirigeants et les militants socialistes. Plus je les écoute, plus je suis sidéré par leur mauvaise foi, qui semble être devenue leur arme préférée. Pourquoi se battre s’ils sont si forts et sûrs d’eux ? Certains vont même jusqu’à défendre Ségolène en public tout en avouant en coulisse qu’ils vont voter Bayrou. Quand je vois le niveau de la campagne socialiste, il est évident que Ségolène n'incarne plus le changement qui la portait à la victoire l’an passé, qu’elle en décourage beaucoup. Il y aurait fort à dire sur cette dernière, et sur son « désir d’avenir », mais là n’est pas le propos de ce papier. Néanmoins, comment faire fi d’une telle candidate pour se prononcer uniquement en faveur d’un parti engoncé dans sa doctrine archaïque et dépassé - par les évènements, et par le sens de l’histoire ?
 
Je fais partie de ces sympathisants qui regrettent que le socialisme se soit embourgeoisé. Il n'a plus la pêche, il n'a plus la flamme. Il s'est rendu complice des puissants, il ne comprend plus le peuple, qui d’ailleurs s’est très vite approprié le message de François Bayrou, pourtant enseveli par les deux grandes forces. Alors certes il reste beaucoup de gens de valeur au PS, que je voudrais voir gouverner. Mais quand ils veulent parler des problèmes concrets ( par exemple les financements avec Besson ), ils sont réduits au silence par tous ceux qui n'aspirent qu'à conquérir leur place par la démagogie. Nombre d’entre eux sont déjà en train de penser à la refonte du parti après l’échec de la dame des sondages, et nous jouent la comédie de la gauche rassemblée, main dans la main pour cacher la misère et les contradictions idéologiques pourtant flagrantes. On aurait presque envie de rire si ce n’était aussi pathétique
 
Pas étonnant, devant ce triste spectacle d’un parti en quête de lui-même, que Bayrou prenne la relève dans l’esprit de certains fidèles de la gauche, déçus – le mot est faible - désabusés. Les gens veulent désormais affirmer un choix clair, et celui de Ségolène ne l’est pas. D’ailleurs, pourquoi donc Bayrou fait-il autant de reproches au programme de Sarkozy, qu’il dit être à l’opposé du sien, et très peu sur celui de Ségolène, qu’il dit ne pas bien connaître ? Serait-ce un signe vers l’électorat de gauche, un geste subliminal, après voir évoqué la possibilité de prendre un premier ministre de gauche ? Je ne voudrais pas extrapoler, mais pour moi c’est clair : non seulement il veut détruire les barrières imposées par la gauche et la droite, mais il veut aussi très ouvertement se rapprocher de la gauche. DSK et Cohn-Bendit semblent l’avoir bien compris. D’aucuns, surnommés « Spartacus » ou les « Gracques » semblent aussi partager ce point de vue…

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Marsh Posté le 16-04-2007 à 00:06:16   

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Marsh Posté le 16-04-2007 à 00:08:24    

Bayrou de droite ?
 
On l’aura remarqué ces derniers mois - étrangement depuis qu’il monte dans les sondages et devient de plus en plus crédible aux yeux des français, donc dangereux - l’un des principaux buts de ses adversaires, à court d’arguments, est de mettre absolument une étiquette "droite" ou « centre mou » sur Bayrou, de le taxer « d’immobilisme ». C’'est tout. Rien sur les idées, aucune critique sur le contenu du programme UDF. Royal, hésitante, nous déploie son statut de « femme de gauche" comme unique programme, et personne ne semble s’en offusquer véritablement. C'est un peu léger, mais apparemment même les journalistes s'y laissent prendre. Cela demande moins de réflexion, et ça semble d’ailleurs suffisant pour convaincre une partie de la gauche traditionnelle et des féministes.  
 
Or donc, Bayrou serait un homme de droite ( certains tolèrent néanmoins l’appellation « centre droit » ). Il faut donc que je revienne un instant sur ce point, qui prend des proportions démesurées – mais il faut bien un argument de façade pour descendre un programme que l’on ne connaît pas - et que je donne ma vision des choses. Je ne suis pas de droite ( contrairement à ce que certains m’ont assené, estimant décrédibiliser mon point de vue sur ce seul affront ) mais je ne vois pas en quoi ce serait une tare que lui le soit. Ce qui m’intéresse, ce sont les faits, et pas ceux d’il y a 5 ou 10 ans. Beaucoup des mesures qu’il avance auraient pu être prises par la gauche, ou vont dans le même sens, et c’est pour moi l’essentiel.
 
Quand il propose deux « emplois francs » ( des emplois sans charges ), je trouve que c’est clairement une proposition de gauche. Quand il propose d’élargir les 35 heures et d’augmenter les heures supplémentaires de 35% jusqu’à 39 heures, je trouve que c’est une proposition de gauche. Quand il propose de rabaisser l’assiette de l’ISF pour éviter les niches fiscales, les expatriations, je trouve que c’est une idée de gauche. Quand il propose qu’aucun enfant n’entre en 6ème sans savoir lire et écrire, je trouve que c’est une proposition de gauche. Quand il propose d’ajouter une allocation au salaire d’un chômeur qui retrouve un emploi, je trouve que c’est une idée de gauche. Lorsqu’il propose de supprimer la caution d’un logement pour la remplacer par une assurance de 5 euros par mois, je trouve que c’est une proposition de gauche. Quand il propose de baisser drastiquement le train de vie de l’état, je trouve que c’est une proposition de gauche. Quand il veut inscrire dans la constitution l’interdiction de voter un budget en déficit, je sais bien que c'est pas très social, mais je trouve que c’est une proposition de gauche. Quand il propose de régulariser les sans-papiers au cas par cas, et de donner le droit de vote ( aux élections locales ) aux immigrés installés depuis plus de dix ans, je trouve que c’est une idée de gauche. Quand il propose de soumettre les grandes réformes ( comme pour les retraites ou le service civique ) au référendum, je trouve que c’est une idée de gauche. Quand il propose de doubler le budget de la justice, ou celui de l’éducation nationale, je trouve que ce sont des propositions de gauche. Quand il propose de taxer les énergies fossiles et de lutter pour l’environnement, par des économies d’énergie, en misant sur le développement durable, je trouve que c’est un positionnement de gauche. Et lorsqu’il propose de réformer les institutions, de supprimer l’ENA, d’introduire la proportionnelle au Parlement, je trouve que ce sont des propositions de gauche. Et ce ne sont que quelques exemples.
 
Alors, je me trompe peut-être, mais j’aimerais qu’on me le démontre raisonnablement, arguments à l’appui, et pas en me serinant à longueur de temps qu’il est de droite et qu’il n’appliquera jamais son programme. D’ailleurs, l’on pourrait tout autant prouver, en prenant deux ou trois détail dans son programme, que Ségolène est de droite (  plus d’assistanat, des camps militaires pour les délinquants, l'ordre juste, ou l'Ordre Nouveau ?)  
 
Le programme de François Bayrou, selon moi bien plus à gauche que celui de la candidate désignée, est très proche de ce qu'auraient pu écrire un Rocard ou un Delors libérés du carcan imposé par l'électorat socialiste. La seule différence réside dans l’étiquette politique qui leur est associée : mais le centre gauche et le centre droit ne sont pas opposés, ils devraient avoir comme objectif de se rassembler et d’œuvrer ensemble. C’est ce que propose Bayrou. Il a le courage de vouloir faire exploser les barrières partisanes pour mieux penser la politique moderne. De récents exemples en Allemagne, en Italie, en Autriche, en Hollande, lui donnent raison. Les français ne sont pas idiots, ils savent bien ( même ceux de gauche qui votent pour lui, et ils sont nombreux ) que Bayrou est un libéral modéré. Et alors ? Dans quel monde vivons nous ? La Chine fait du business et l'URSS est morte. Il est temps d'ouvrir les yeux et de rénover notre société. Pour ma part, je préférerai toujours un libéral modéré - qui tend vers le social - à un ultralibéral – qui tend vers le fascisme. Et je ne suis certainement pas le seul...
 
Bref, je ne suis pas de droite, sauf si l’on considère que le chômage est de gauche, le travail de droite, la dépense de gauche, et la rigueur budgétaire de droite. Auquel cas j'assume d'être de droite et de voter pour un candidat qui propose un programme politique social, humaniste et juste. La politique que je veux voir vivre au grand jour ( et non au grand soir… )
 
Bayrou du centre
 
Ce qui est frappant chez les détracteurs de Bayrou c'est que pour les militants de gauche il est à droite et pour les militants de droite il est à gauche. N'est ce pas la meilleure preuve qu'il est au centre ? Si l'on admet que le paysage politique a dérivé a droite ces dernières années, Bayrou semble alors avoir logiquement dérivé à gauche, et il l’a d’ailleurs prouvé maintes fois. Remarquez d’ailleurs que ce « procès » sur le coté droitier de Bayrou est tout relatif et purement lié à la géographie politique franco-française : avec son positionnement et son programme, François Bayrou serait considéré comme de gauche par la plupart des européens : anglais, italiens, espagnols, scandinaves, allemands, etc…
Il se retrouve logiquement ambassadeur de la social-démocratie française
 
Nous n'allons pas voter pour l’UDF et son histoire, mais pour le "projet d'espoir" de Bayrou, le seul qui veut et peut mettre fin à la guerre fratricide des partis. Nous n’avons plus les moyens ni le temps de subir une nouvelle désillusion de type PS/UMP, il est temps de nous mettre au travail et de réformer dans l'union. La France n’a pas besoin de solutions de droite ou de gauche, mais de solutions tout court. Il est temps que la vie politique française se moralise et qu’on sorte de la « république des copains et des coquins ». Nous avons aujourd’hui une chance unique de sortir du marasme droite/gauche et d’obliger les gens de tous bord à travailler ensemble dans l’intérêt du pays. Les français commencent enfin à entrevoir que l'on peut travailler ensemble sans opposer une moitié de France à l'autre. Je suis fier de cette évolution, de cette orientation qui me semble être la seule valable.
 
Ce que j’aime dans le projet de gouvernance de Bayrou, c’est que pour une fois on ne va pas se moquer et refuser une idée sous prétexte qu’elle est d’un clan opposé : on va l’étudier, et si elle est vraiment bonne, tout faire pour la réaliser. On peut supposer que des mesures qui seraient trop "de droite" ou "de gauche" seraient beaucoup plus discutées que d'autres, sur lesquelles tout le monde s'accorderait. Mais sur les questions vitales et urgentes pour notre pays, la vision commune peut faire avancer le pays. Au nom de quoi l’environnement, la dette, le chômage, l’éducation nationale, la recherche, la justice,  seraient davantage des sujets de gauche ou de droite ? Le consensus existe déjà sur bien des points, alors pourquoi ne pas le mettre en œuvre ? Qu’est-ce qui peut empêcher les politiques de se retrouver sur un constat et une solution commune, hormis les étiquettes et les rivalités claniques ?  
 
Les partis divisent, les valeurs rassemblent
 
Contrairement à tous les autres, Bayrou tend la main vers l'autre pour travailler ensemble. Il veut briser et dépasser les barrières pour le bien de tous. Il met son ambition au second plan, alors que Ségo, Sarko ou Le Pen ne représentent qu’eux-mêmes et n’ont comme seule volonté que d’accéder au pouvoir pour leur seule gloire. Il propose une majorité inédite, différente, qui passe par-dessus les clivages habituels, pour rassembler ceux qui sont d’accords sur l’essentiel. Il n’est opposé ni à la gauche ni à la droite, mais au déclin du pays. Il est en conflit avec les différents partis sur leurs doctrines et leurs disciplines égoïstes, mais pas avec une partie de leurs valeurs, qu’il veut réunir. Il propose une gouvernance qui rassemble, et qui ressemble à ce que désirent les français, une liberté rarement offerte de faire un choix de bon sens pour l’avenir.  
 
La France a raté Lecanuet, raté Chaban, raté Barre, raté Delors, raté Rocard, raté Jospin, raté DSK. Cette fois-ci, le pays peut s’offrir l'occasion d'une vraie alternative social démocrate. Bayrou l’a compris. Son gouvernement d'union nationale est une chance de souder la vraie famille sociale démocrate française, qui selon moi va de Montebourg à Borloo, en passant par Kouchner, DSK, Peillon, Lepage, et les nouveaux ralliés Begag, Goulard, etc... Tout militant gaulliste qui aurait souhaité voter Dupont-Aignan se retrouvera d’ailleurs davantage dans la vision de Bayrou que dans celle du précédent ministre de l’Intérieur. Une fois l’élection passée, déverrouillés de leur automatismes de campagne, des personnalités aussi différentes - sur le papier que - DSK ( qui souhaitait établir une passerelle avec Bayrou avant de se faire redresser les oreilles par la nouvelle Jeanne d’Arc ) ou Borloo ( qui a mis un bon mois avant de se prononcer en faveur de Sarkozy, preuve qu’il y avait matière à réflexion ) pourraient se résoudre eux aussi à rejoindre le camp Bayrou, une fois l’élection passée, déverrouillés de leur automatismes de campagne. Quoiqu’il en soit, et malgré ce que j’entends de toutes parts, Bayrou n’aura aucun problème a former un gouvernement qui aille dans son sens. Etre élu président est certes très compliqué, mais le plus dur sera non pas de trouver des ministres, mais plutôt de choisir parmi toutes les possibilités, de faire le tri...
 
La dernière critique en date affirme que Bayrou n’aurait pas de majorité aux législatives, et que son projet de réunification se transformerait en coalition stérile. C’est à mon avis faire peu de cas du choix du peuple, qui donnera à coup sûr la majorité au gouvernement. Lorsqu’une nouvelle époque politique s’ouvre, ce choix des français est vécu par les responsables comme un ordre, un appel. Quand il dit « voilà notre chemin à tous, on a en assez de vos guerres entre partis qui paralysent le pays, on veut que vous travailliez ensemble pour le bien commun », tous les responsables français entendent ce message fort. C’est cela qui permet les grands changements, si on a un minimum de foi en notre démocratie, ou si on veut la faire revivre.
 
Mon grand père
 
Je dois aussi évoquer une autre raison plus personnelle, enfin, disons, très personnelle, qui m’amène aujourd’hui à ce choix.
En 2002, avant les élections, j’interrogeais mon grand père sur ses intentions de vote, et il me répondait « Je vais voter Bayrou ». A l’époque, à fond pour Jospin, j’avais trouvé ça ridicule, pour moi Bayrou c’était la marionnette des Guignols, un mec de droite, donc un imbécile qui ne pouvait pas correspondre à ma vision de la chose politique. J’avais donc balayé d’un soupir dédaigneux la réponse de mon papy adoré, et je le considérais comme un vieil homme certes passé au travers des rancoeurs et des peurs amenant au vote FN, mais quand même loin de mes positions.
Et puis, après la mort de mon grand père, il y a deux ans, donc pour le débat sur le TCE, je me suis mis à suivre sérieusement les interventions du centriste. Et je m’y suis totalement retrouvé. Tout ce qu’il disait était juste, tout ce à quoi il s’opposait était infondé et injuste. L’homme était intéressant et différent, bref, je découvrais quelque chose que je n’avais pas vu.
Alors si je vote pour François Bayrou ce 22 Avril prochain ( et je l’espère aussi le 6 Mai, jour des 95 ans de ma grand-mère, sa veuve ), ce sera pour moi, et aussi pour donner une dernière voix à mon papy adoré…
J’espère que je verrai un jour le pays qu’il voulait voir…
 
Voter Bayrou, et contrer Sarkozy
 
Pour conclure, ce que je veux, c’est contrer Sarkozy et Le Pen, contrer la droite.  
 
Pour toutes ces raisons, ce dimanche de printemps 22 Avril, je vais voter pour François Bayrou et son projet d’Espoir, pour la social-démocratie, pour la révolution civique, avec un enthousiasme que je n’avais encore jamais connu en politique – enthousiasme d’autant plus fort que le moment est grave et  que le risque de voir Sarkozy élu sur un malentendu est toujours aussi fort.
 
J’espère que vous serez nombreux à partager mon point de vue, ses idées politiques, sa vision, et que nous nous retrouverons tous le 6 Mai pour contrer Sarkozy avec François Bayrou.
 
C’est tout ce que je souhaite pour notre pays…
 
Sans illusion, mais avec optimisme
 
 
Laurent Restencourt
www.paysagesinterieurs.com

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Marsh Posté le 16-04-2007 à 00:09:49    

SPAM + existence d'un topic Bayrou + nouveau compte > sodogravier.
 
(et pourtant je voterai sans doute Bayrou)

Reply

Marsh Posté le 16-04-2007 à 00:10:14    

topoc baille roux déjà ouvert
 
EDIT: possible moi aussi


Message édité par Profil supprimé le 16-04-2007 à 00:10:40
Reply

Marsh Posté le 16-04-2007 à 00:10:15    

:cry:  :cry:


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Dsl pour les fautes - ne pas juger est une clé qui change le monde - Mensonge, propagande et manipulation, bienvenue chez les médias.
Reply

Marsh Posté le 16-04-2007 à 00:11:00    

Yagmoth a écrit :

SPAM + existence d'un topic Bayrou + nouveau compte > Bansodogravier.
 
(et pourtant je voterai sans doute Bayrou)


 [:aloy]


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Dans les magasins de lingerie, on ne voit pas de calendriers avec des photos de garage. (JCVD)
Reply

Marsh Posté le 16-04-2007 à 00:12:21    


 
Le ban après le sodogravier je te prie  :o

Reply

Marsh Posté le 16-04-2007 à 00:12:24    

et copier/coller copieux :o

Reply

Marsh Posté le 16-04-2007 à 00:13:07    

Yagmoth a écrit :

SPAM + existence d'un topic Bayrou + nouveau compte > sodogravier.
 
(et pourtant je voterai sans doute Bayrou)


 
Moi aussi car etant de droite et ne voulant pas voter Sarko  je choisi la droite plus molle  :whistle:  
 
Patapé, je joke


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Dsl pour les fautes - ne pas juger est une clé qui change le monde - Mensonge, propagande et manipulation, bienvenue chez les médias.
Reply

Marsh Posté le 16-04-2007 à 00:29:29    

ouais, ok. On a tous bien compris.


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" ...arrêté par les flics avec 4g de sang par litre d'alcool... "
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