Pourquoi je vais voter Bayrou - Politique - Discussions
Marsh Posté le 16-04-2007 à 00:08:24
Bayrou de droite ?
On laura remarqué ces derniers mois - étrangement depuis quil monte dans les sondages et devient de plus en plus crédible aux yeux des français, donc dangereux - lun des principaux buts de ses adversaires, à court darguments, est de mettre absolument une étiquette "droite" ou « centre mou » sur Bayrou, de le taxer « dimmobilisme ». C'est tout. Rien sur les idées, aucune critique sur le contenu du programme UDF. Royal, hésitante, nous déploie son statut de « femme de gauche" comme unique programme, et personne ne semble sen offusquer véritablement. C'est un peu léger, mais apparemment même les journalistes s'y laissent prendre. Cela demande moins de réflexion, et ça semble dailleurs suffisant pour convaincre une partie de la gauche traditionnelle et des féministes.
Or donc, Bayrou serait un homme de droite ( certains tolèrent néanmoins lappellation « centre droit » ). Il faut donc que je revienne un instant sur ce point, qui prend des proportions démesurées mais il faut bien un argument de façade pour descendre un programme que lon ne connaît pas - et que je donne ma vision des choses. Je ne suis pas de droite ( contrairement à ce que certains mont assené, estimant décrédibiliser mon point de vue sur ce seul affront ) mais je ne vois pas en quoi ce serait une tare que lui le soit. Ce qui mintéresse, ce sont les faits, et pas ceux dil y a 5 ou 10 ans. Beaucoup des mesures quil avance auraient pu être prises par la gauche, ou vont dans le même sens, et cest pour moi lessentiel.
Quand il propose deux « emplois francs » ( des emplois sans charges ), je trouve que cest clairement une proposition de gauche. Quand il propose délargir les 35 heures et daugmenter les heures supplémentaires de 35% jusquà 39 heures, je trouve que cest une proposition de gauche. Quand il propose de rabaisser lassiette de lISF pour éviter les niches fiscales, les expatriations, je trouve que cest une idée de gauche. Quand il propose quaucun enfant nentre en 6ème sans savoir lire et écrire, je trouve que cest une proposition de gauche. Quand il propose dajouter une allocation au salaire dun chômeur qui retrouve un emploi, je trouve que cest une idée de gauche. Lorsquil propose de supprimer la caution dun logement pour la remplacer par une assurance de 5 euros par mois, je trouve que cest une proposition de gauche. Quand il propose de baisser drastiquement le train de vie de létat, je trouve que cest une proposition de gauche. Quand il veut inscrire dans la constitution linterdiction de voter un budget en déficit, je sais bien que c'est pas très social, mais je trouve que cest une proposition de gauche. Quand il propose de régulariser les sans-papiers au cas par cas, et de donner le droit de vote ( aux élections locales ) aux immigrés installés depuis plus de dix ans, je trouve que cest une idée de gauche. Quand il propose de soumettre les grandes réformes ( comme pour les retraites ou le service civique ) au référendum, je trouve que cest une idée de gauche. Quand il propose de doubler le budget de la justice, ou celui de léducation nationale, je trouve que ce sont des propositions de gauche. Quand il propose de taxer les énergies fossiles et de lutter pour lenvironnement, par des économies dénergie, en misant sur le développement durable, je trouve que cest un positionnement de gauche. Et lorsquil propose de réformer les institutions, de supprimer lENA, dintroduire la proportionnelle au Parlement, je trouve que ce sont des propositions de gauche. Et ce ne sont que quelques exemples.
Alors, je me trompe peut-être, mais jaimerais quon me le démontre raisonnablement, arguments à lappui, et pas en me serinant à longueur de temps quil est de droite et quil nappliquera jamais son programme. Dailleurs, lon pourrait tout autant prouver, en prenant deux ou trois détail dans son programme, que Ségolène est de droite ( plus dassistanat, des camps militaires pour les délinquants, l'ordre juste, ou l'Ordre Nouveau ?)
Le programme de François Bayrou, selon moi bien plus à gauche que celui de la candidate désignée, est très proche de ce qu'auraient pu écrire un Rocard ou un Delors libérés du carcan imposé par l'électorat socialiste. La seule différence réside dans létiquette politique qui leur est associée : mais le centre gauche et le centre droit ne sont pas opposés, ils devraient avoir comme objectif de se rassembler et duvrer ensemble. Cest ce que propose Bayrou. Il a le courage de vouloir faire exploser les barrières partisanes pour mieux penser la politique moderne. De récents exemples en Allemagne, en Italie, en Autriche, en Hollande, lui donnent raison. Les français ne sont pas idiots, ils savent bien ( même ceux de gauche qui votent pour lui, et ils sont nombreux ) que Bayrou est un libéral modéré. Et alors ? Dans quel monde vivons nous ? La Chine fait du business et l'URSS est morte. Il est temps d'ouvrir les yeux et de rénover notre société. Pour ma part, je préférerai toujours un libéral modéré - qui tend vers le social - à un ultralibéral qui tend vers le fascisme. Et je ne suis certainement pas le seul...
Bref, je ne suis pas de droite, sauf si lon considère que le chômage est de gauche, le travail de droite, la dépense de gauche, et la rigueur budgétaire de droite. Auquel cas j'assume d'être de droite et de voter pour un candidat qui propose un programme politique social, humaniste et juste. La politique que je veux voir vivre au grand jour ( et non au grand soir
)
Bayrou du centre
Ce qui est frappant chez les détracteurs de Bayrou c'est que pour les militants de gauche il est à droite et pour les militants de droite il est à gauche. N'est ce pas la meilleure preuve qu'il est au centre ? Si l'on admet que le paysage politique a dérivé a droite ces dernières années, Bayrou semble alors avoir logiquement dérivé à gauche, et il la dailleurs prouvé maintes fois. Remarquez dailleurs que ce « procès » sur le coté droitier de Bayrou est tout relatif et purement lié à la géographie politique franco-française : avec son positionnement et son programme, François Bayrou serait considéré comme de gauche par la plupart des européens : anglais, italiens, espagnols, scandinaves, allemands, etc
Il se retrouve logiquement ambassadeur de la social-démocratie française
Nous n'allons pas voter pour lUDF et son histoire, mais pour le "projet d'espoir" de Bayrou, le seul qui veut et peut mettre fin à la guerre fratricide des partis. Nous navons plus les moyens ni le temps de subir une nouvelle désillusion de type PS/UMP, il est temps de nous mettre au travail et de réformer dans l'union. La France na pas besoin de solutions de droite ou de gauche, mais de solutions tout court. Il est temps que la vie politique française se moralise et quon sorte de la « république des copains et des coquins ». Nous avons aujourdhui une chance unique de sortir du marasme droite/gauche et dobliger les gens de tous bord à travailler ensemble dans lintérêt du pays. Les français commencent enfin à entrevoir que l'on peut travailler ensemble sans opposer une moitié de France à l'autre. Je suis fier de cette évolution, de cette orientation qui me semble être la seule valable.
Ce que jaime dans le projet de gouvernance de Bayrou, cest que pour une fois on ne va pas se moquer et refuser une idée sous prétexte quelle est dun clan opposé : on va létudier, et si elle est vraiment bonne, tout faire pour la réaliser. On peut supposer que des mesures qui seraient trop "de droite" ou "de gauche" seraient beaucoup plus discutées que d'autres, sur lesquelles tout le monde s'accorderait. Mais sur les questions vitales et urgentes pour notre pays, la vision commune peut faire avancer le pays. Au nom de quoi lenvironnement, la dette, le chômage, léducation nationale, la recherche, la justice, seraient davantage des sujets de gauche ou de droite ? Le consensus existe déjà sur bien des points, alors pourquoi ne pas le mettre en uvre ? Quest-ce qui peut empêcher les politiques de se retrouver sur un constat et une solution commune, hormis les étiquettes et les rivalités claniques ?
Les partis divisent, les valeurs rassemblent
Contrairement à tous les autres, Bayrou tend la main vers l'autre pour travailler ensemble. Il veut briser et dépasser les barrières pour le bien de tous. Il met son ambition au second plan, alors que Ségo, Sarko ou Le Pen ne représentent queux-mêmes et nont comme seule volonté que daccéder au pouvoir pour leur seule gloire. Il propose une majorité inédite, différente, qui passe par-dessus les clivages habituels, pour rassembler ceux qui sont daccords sur lessentiel. Il nest opposé ni à la gauche ni à la droite, mais au déclin du pays. Il est en conflit avec les différents partis sur leurs doctrines et leurs disciplines égoïstes, mais pas avec une partie de leurs valeurs, quil veut réunir. Il propose une gouvernance qui rassemble, et qui ressemble à ce que désirent les français, une liberté rarement offerte de faire un choix de bon sens pour lavenir.
La France a raté Lecanuet, raté Chaban, raté Barre, raté Delors, raté Rocard, raté Jospin, raté DSK. Cette fois-ci, le pays peut soffrir l'occasion d'une vraie alternative social démocrate. Bayrou la compris. Son gouvernement d'union nationale est une chance de souder la vraie famille sociale démocrate française, qui selon moi va de Montebourg à Borloo, en passant par Kouchner, DSK, Peillon, Lepage, et les nouveaux ralliés Begag, Goulard, etc... Tout militant gaulliste qui aurait souhaité voter Dupont-Aignan se retrouvera dailleurs davantage dans la vision de Bayrou que dans celle du précédent ministre de lIntérieur. Une fois lélection passée, déverrouillés de leur automatismes de campagne, des personnalités aussi différentes - sur le papier que - DSK ( qui souhaitait établir une passerelle avec Bayrou avant de se faire redresser les oreilles par la nouvelle Jeanne dArc ) ou Borloo ( qui a mis un bon mois avant de se prononcer en faveur de Sarkozy, preuve quil y avait matière à réflexion ) pourraient se résoudre eux aussi à rejoindre le camp Bayrou, une fois lélection passée, déverrouillés de leur automatismes de campagne. Quoiquil en soit, et malgré ce que jentends de toutes parts, Bayrou naura aucun problème a former un gouvernement qui aille dans son sens. Etre élu président est certes très compliqué, mais le plus dur sera non pas de trouver des ministres, mais plutôt de choisir parmi toutes les possibilités, de faire le tri...
La dernière critique en date affirme que Bayrou naurait pas de majorité aux législatives, et que son projet de réunification se transformerait en coalition stérile. Cest à mon avis faire peu de cas du choix du peuple, qui donnera à coup sûr la majorité au gouvernement. Lorsquune nouvelle époque politique souvre, ce choix des français est vécu par les responsables comme un ordre, un appel. Quand il dit « voilà notre chemin à tous, on a en assez de vos guerres entre partis qui paralysent le pays, on veut que vous travailliez ensemble pour le bien commun », tous les responsables français entendent ce message fort. Cest cela qui permet les grands changements, si on a un minimum de foi en notre démocratie, ou si on veut la faire revivre.
Mon grand père
Je dois aussi évoquer une autre raison plus personnelle, enfin, disons, très personnelle, qui mamène aujourdhui à ce choix.
En 2002, avant les élections, jinterrogeais mon grand père sur ses intentions de vote, et il me répondait « Je vais voter Bayrou ». A lépoque, à fond pour Jospin, javais trouvé ça ridicule, pour moi Bayrou cétait la marionnette des Guignols, un mec de droite, donc un imbécile qui ne pouvait pas correspondre à ma vision de la chose politique. Javais donc balayé dun soupir dédaigneux la réponse de mon papy adoré, et je le considérais comme un vieil homme certes passé au travers des rancoeurs et des peurs amenant au vote FN, mais quand même loin de mes positions.
Et puis, après la mort de mon grand père, il y a deux ans, donc pour le débat sur le TCE, je me suis mis à suivre sérieusement les interventions du centriste. Et je my suis totalement retrouvé. Tout ce quil disait était juste, tout ce à quoi il sopposait était infondé et injuste. Lhomme était intéressant et différent, bref, je découvrais quelque chose que je navais pas vu.
Alors si je vote pour François Bayrou ce 22 Avril prochain ( et je lespère aussi le 6 Mai, jour des 95 ans de ma grand-mère, sa veuve ), ce sera pour moi, et aussi pour donner une dernière voix à mon papy adoré
Jespère que je verrai un jour le pays quil voulait voir
Voter Bayrou, et contrer Sarkozy
Pour conclure, ce que je veux, cest contrer Sarkozy et Le Pen, contrer la droite.
Pour toutes ces raisons, ce dimanche de printemps 22 Avril, je vais voter pour François Bayrou et son projet dEspoir, pour la social-démocratie, pour la révolution civique, avec un enthousiasme que je navais encore jamais connu en politique enthousiasme dautant plus fort que le moment est grave et que le risque de voir Sarkozy élu sur un malentendu est toujours aussi fort.
Jespère que vous serez nombreux à partager mon point de vue, ses idées politiques, sa vision, et que nous nous retrouverons tous le 6 Mai pour contrer Sarkozy avec François Bayrou.
Cest tout ce que je souhaite pour notre pays
Sans illusion, mais avec optimisme
Laurent Restencourt
www.paysagesinterieurs.com
Marsh Posté le 16-04-2007 à 00:09:49
SPAM + existence d'un topic Bayrou + nouveau compte > sodogravier.
(et pourtant je voterai sans doute Bayrou)
Marsh Posté le 16-04-2007 à 00:10:14
topoc baille roux déjà ouvert
EDIT: possible moi aussi
Marsh Posté le 16-04-2007 à 00:10:15
Marsh Posté le 16-04-2007 à 00:11:00
Yagmoth a écrit : SPAM + existence d'un topic Bayrou + nouveau compte > Bansodogravier. |
Marsh Posté le 16-04-2007 à 00:13:07
Yagmoth a écrit : SPAM + existence d'un topic Bayrou + nouveau compte > sodogravier. |
Moi aussi car etant de droite et ne voulant pas voter Sarko je choisi la droite plus molle
Patapé, je joke
Marsh Posté le 16-04-2007 à 00:29:29
ouais, ok. On a tous bien compris.
Marsh Posté le 16-04-2007 à 00:06:16
Pourquoi je vais voter BAYROU
Un enjeu de taille
Il est temps de se positionner dans cette campagne pour la présidentielle.
Cela fait déjà plusieurs mois que je discute de cette échéance autour de moi et sur le net, et jai remarqué que beaucoup ignoraient totalement le projet du candidat centriste, ce qui ma causé beaucoup de polémiques et de discussions houleuses. Ma volonté, partisane, et convaincue par ce projet, sest bien souvent heurtée au scepticisme, au dédain, à lironie, au dénigrement, mais rarement à de vrais arguments concrets et tangibles, basés sur les idées et les mesures. Alors quil était encore à 5% dans les sondages, en Septembre 2006, personne ne limaginait monter aussi haut. Aujourdhui cette opportunité semble enfin possible, et beaucoup hésitent encore, tétanisés par le souvenir de 2002. Je me permets donc de donner mon opinion, dexprimer ma plus profonde sympathie ( au sens premier du terme ) pour François Bayrou, et de vous communiquer brièvement mon sentiment.
NB : Je ne pense pas être un naïf qui croit que tout va changer avec Bayrou, mais je suis convaincu par son projet, enthousiaste et optimiste : jai envie de voir ce projet se concrétiser. Il se peut donc que vous rencontriez dans les lignes qui suivent des gros mots comme « espoir », « humanisme », « respect », « démocratie », etc
Un jeu pour certains
La question se pose avec acuité, intérieurement, intimement, parce que lenjeu est de taille, et que chacun souhaite le changement, après cinq ans dune politique outrancière et monarchique. Beaucoup ont le sentiment que le pays va de plus en plus mal, quon est au bord dune crise majeure voire que nous y sommes déjà et que la radicalisation frappe à la porte. Beaucoup sinquiètent pour leur avenir, leur situation personnelle, professionnelle, familiale, et parfois même sinquiètent du devenir de notre pays, de notre avenir commun, de la mondialisation. Certains encore nont pas très bien compris le refus de participer à lEurope manifesté un 29 Mai 2005, et une autre moitié se demande si le fait davoir voté Non leur servira un jour à quelque chose, à quelque amélioration. En bref, les gens cherchent à résoudre une énigme qui leur semble aussi proche que lointaine : qui faut-il élire le 6 Mai pour participer raisonnablement à la destinée de la France, à son essor, et surtout : comment contrer Sarkozy ?
Aussi, on est en droit de se demander si cette élection à venir nous apportera une réponse concrète, ou si encore une fois ce ne sera quune entourloupe de plus, qui servira à donner le pouvoir à ceux qui lont déjà. A cette question, jai ma propre réponse, et je pense que chacun la aussi. On se formule à peu près tous le même constat : le prochain président aura le même pouvoir que ses prédécesseurs, il en fera ce que bon lui semble, sans se soucier un seul instant du peuple et de ses problèmes, si ce nest devant les micros et les caméras de télévision, lors de grands et beaux discours pour séduire et appâter le chaland, pour apaiser les foules et leur dicter sa loi. Le prochain président fera bonne figure, parlera au cur des français, yeux dans les yeux, sourire inclus, et nous protègera paternellement ( ou maternellement ), alors quen coulisse se tisseront toujours les mêmes combines politico financières, les mêmes entreprises de profit
Le prochain président, oui, mais peut-être pas celui que je soutiens.
Un choix crucial pour dautres
Lorsquon me demande quels sont les raisons qui me poussent à voter Bayrou, je réponds par deux questions : quel est le candidat qui vous semble le plus honnête, le plus sincère, et quel est celui qui vous semble le plus crédible ? Cest je crois les deux principales questions à résoudre. Au-delà de la campagne avec ses éternelles divagations médiatiques et son flou artistique sur la teneur politique réelle et des différents projets, ou programmes, il faut bien admettre que cest une personne que lon va élire, et que cest delle que va dépendre lavenir de beaucoup daspects de notre vie quotidienne, et de notre avenir. Il sagit donc de bien doser, de mesurer chaque élément et de ne pas faire derreur.
Pour moi un candidat un éventuel président de la république - doit faire preuve dune honnêteté et dune force intérieure imparables, en plus de correspondre à nos attentes et notre sensibilité. Il faut être sûr de ses aptitudes à gouverner, et ne pas douter un instant de ce quil fera une fois élu, car la tentation de changer de cap est grande. Selon moi, François Bayrou expose un diagnostic lucide et précis sur létat du pays, il nous propose des solutions à dimension humaine, la réponse sociale que la France attend depuis plus de quinze ans, en sappuyant sur un financement qui me semble plus réaliste que ceux de ses rivaux. Il présente, avec une maîtrise parfaite des différents dossiers et un langage simple, sans détours, une vision claire et pragmatique, inédite : louverture, et non la sempiternelle même recette clanique vouée à léchec.
Il est cohérent dans ses idées, ses principes, ses valeurs, et dans sa démarche pour se libérer des contraintes et des voies habituelles. Il a le courage de sattaquer aux pouvoirs politiques, médiatiques et financiers, au risque den pâtir douloureusement, mais il en a lhabitude : il a relevé lUDF depuis 1998 tout en refusant de sacoquiner au grand UMP. Ce nest pas une position pour exister dans cette campagne, cest la finalité dun parcours singulier, qui a appris au sein du pouvoir ce quil fallait changer, sans chercher à se faire une petite place confortable. Il est calme et sérieux, modéré, avec parfois des élans, mais ne cherche jamais à flatter ou à ridiculiser les autres. Il est à lécoute, attentif, ouvert au dialogue et au débat. Homme de culture, douverture, de fidélités, de franchise, on sent chez lui un profond respect pour les hommes, la terre, les croyances, ce qui fait la vie dans sa diversité. Il est celui qui peut enfin rendre le pays plus intelligent et plus généreux. Cela ne fait aucun doute, et ça compte beaucoup.
Cest aussi lun des rares ( en tout cas le seul parmi les quatre candidats principaux ) à ne pas se focaliser sur ses rivaux, à ne pas lancer des phrases assassines ou ironiques sur tel ou tel fait dactualité, le seul à ne pas passer son temps à chercher à rabaisser et critiquer les principaux candidats des partis dont il dénonce seulement le monopole politico médiatique, les catalogues de promesses et les méthodes trompeuses. Il essaie de rester en retrait de ces mesquineries de saison, qui napportent rien au débat, mais permettent den occulter les fondements, et de dialoguer, de confronter ses idées à celles des autres qui, bien évidemment, sy refusent. Cest pourquoi je me dis quil est sincère, crédible, et puisquen plus il formule une idée politique qui me correspond, jai envie de communiquer cet élan qui me prend.
Voter utile sans conviction, cest sasservir
Depuis plusieurs mois, je discute avec de nombreuses personnes, et à chaque fois on me rétorque que cette fois-ci il faut voter « utile », quil ne faut pas revivre le 21 Avril 2002, quil faut contrer le vote dextrême droite, et donc voter PS, par lintermédiaire de celle que je nomme « la dame des sondages ». Et cest là un argument stupide quil faut tenter de démonter intelligemment.
Quentends-t-on véritablement par voter « utile » ? Il sagirait donc de voter massivement pour le PS, afin que le sieur Le Pen ne passe pas au second tour ? Bien. Il sagirait donc de tout faire pour battre lextrême droite et se retrouver avec un face à face Sarko/Ségo, répondant ainsi docilement aux appels au secours des deux grands partis qui, à lagonie, se mettent à combattre ensemble le candidat UDF qui commence à menacer sérieusement leur monopole, en évoquant le spectre du 21 Avril 2002 ? De fait, tous les votes de gauche reportés seraient majoritaires et la dame lemporterait ? Bien. Cest rassurant de le croire, et cest vrai que lidée nest pas désagréable, pour tous ceux qui se situent de ce côté de la barrière politique ( dont je fais partie, mais jy reviendrai ), et si le vote de gauche se retrouvait majoritaire, ce dont on ne peut jurer aujourdhui.
Maintenant, essayons délargir le concept de vote « utile ». Ne serait-il pas plus judicieux de voter sans arrière pensée - librement, sans se préoccuper du mode de scrutin bipartite, sans se soucier de linfluence des sondages et des médias, qui nous dictent nos choix et nos actes pour éviter cet état de fait et uniquement voter selon nos idées, nos espoirs et nos attentes ? De voter avant tout pour soi, et non pour satisfaire les ambitions dune candidate uniquement obnubilée par son sort ? Voter utile, ne serait-ce pas aussi voter constructif et imaginer que Bayrou lemporterait plus facilement face à Sarkozy que la candidate socialiste au second tour ? Choisir un candidat ou une candidate par défaut, cest faire le jeu de ceux quon veut contrer, et surtout ne pas choisir le candidat qui propose un vrai changement salutaire.
J'entends depuis deux mois les ténors de l'UMP et du PS nous expliquer doctement quil ne saurait y avoir dautre choix queux, sinon malheureux. C'est une conception particulière de la démocratie, que je ne partage pas. Je pensais que le poids de ces deux partis était la résultante d'un rapport de force électoral à une période donnée. Ils seraient donc incontournables, forts dune légitimité s'inscrivant en dehors du choix des français ? De fait, ces deux partis qui désirent garder le monopole méritent une leçon, une bonne gifle centriste. Non seulement les propositions de Bayrou me paraissent les plus pertinentes compte tenue de la situation du pays, mais il faut aussi renier le jeu de l'UM et du PS pour leur apprendre l'humilité.
La Ségolénitude du PS
Bien sûr, jaurais voulu voter PS. Jaurai souhaité que la gauche plurielle se reconstruise et propose, au bout de cinq ans, un projet neuf, fort, décomplexé, rassemblé. Jaurai voulu une gauche généreuse et unifiée ( je ne parle même pas de la gauche antilibérale, qui na dambition assumée que de faire tribune ). Javais écrit à Lionel Jospin pour quil se représente il y a un an - ce quil a tenté de faire. Puis, cet automne, lors des primaires, jaurais préféré que DSK soit élu. Même si mon choix était déjà fait, jaurais sans doute hésité, rebattu les cartes. Mais en ratant cette occasion de se moderniser et en désignant Ségolène ( qui nest quune rustine médiatique ), le PS paraît impuissant, fracturé, incapable dincarner une réponse claire et efficace face à lUMP. Alors on nous prétexte un « vote de raison » en perdant totalement de vue la ligne politique du 22 Juin 2006
Aujourdhui j'ai honte du niveau d'argumentation déployé par les dirigeants et les militants socialistes. Plus je les écoute, plus je suis sidéré par leur mauvaise foi, qui semble être devenue leur arme préférée. Pourquoi se battre sils sont si forts et sûrs deux ? Certains vont même jusquà défendre Ségolène en public tout en avouant en coulisse quils vont voter Bayrou. Quand je vois le niveau de la campagne socialiste, il est évident que Ségolène n'incarne plus le changement qui la portait à la victoire lan passé, quelle en décourage beaucoup. Il y aurait fort à dire sur cette dernière, et sur son « désir davenir », mais là nest pas le propos de ce papier. Néanmoins, comment faire fi dune telle candidate pour se prononcer uniquement en faveur dun parti engoncé dans sa doctrine archaïque et dépassé - par les évènements, et par le sens de lhistoire ?
Je fais partie de ces sympathisants qui regrettent que le socialisme se soit embourgeoisé. Il n'a plus la pêche, il n'a plus la flamme. Il s'est rendu complice des puissants, il ne comprend plus le peuple, qui dailleurs sest très vite approprié le message de François Bayrou, pourtant enseveli par les deux grandes forces. Alors certes il reste beaucoup de gens de valeur au PS, que je voudrais voir gouverner. Mais quand ils veulent parler des problèmes concrets ( par exemple les financements avec Besson ), ils sont réduits au silence par tous ceux qui n'aspirent qu'à conquérir leur place par la démagogie. Nombre dentre eux sont déjà en train de penser à la refonte du parti après léchec de la dame des sondages, et nous jouent la comédie de la gauche rassemblée, main dans la main pour cacher la misère et les contradictions idéologiques pourtant flagrantes. On aurait presque envie de rire si ce nétait aussi pathétique
Pas étonnant, devant ce triste spectacle dun parti en quête de lui-même, que Bayrou prenne la relève dans lesprit de certains fidèles de la gauche, déçus le mot est faible - désabusés. Les gens veulent désormais affirmer un choix clair, et celui de Ségolène ne lest pas. Dailleurs, pourquoi donc Bayrou fait-il autant de reproches au programme de Sarkozy, quil dit être à lopposé du sien, et très peu sur celui de Ségolène, quil dit ne pas bien connaître ? Serait-ce un signe vers lélectorat de gauche, un geste subliminal, après voir évoqué la possibilité de prendre un premier ministre de gauche ? Je ne voudrais pas extrapoler, mais pour moi cest clair : non seulement il veut détruire les barrières imposées par la gauche et la droite, mais il veut aussi très ouvertement se rapprocher de la gauche. DSK et Cohn-Bendit semblent lavoir bien compris. Daucuns, surnommés « Spartacus » ou les « Gracques » semblent aussi partager ce point de vue