Bien le bonsoir en cette heure tardive !
 
Une question me taraude depuis bien longtemps déjà. Pourquoi à chaque fois qu'il est question de jeux vidéos à l'occasion d'un reportage télévisuel (ou radiophonique d'ailleurs) se sent-on obligé de solliciter un psychiatre afin qu'il nous prodigue sa science ? J'ai 19 ans et je fais partie de cette génération qui n'a rien connu d'autre finalement et même en faisant un effort surhumain d'empathie, j'ai du mal à comprendre cette amalgamme quasi-systématique qui est faite entre le jeu vidéo et le phénomène global de la violence chez les jeunes.
 
Je veux dire ... Nul besoin d'être titulaire d'un master en criminologie pour savoir que le cinéma a été une source d'inspiration intarissable pour bon nombre de tueurs en série mais pourtant jamais on n'a l'idée d'inviter tout un bataillon d'experts psychiatres lorsqu'il s'agit de parler d'un film même terriblement violent et d'une immoralité sans nom !
 
Alors faut-il attendre patiemment que la génération qui "n'a connu que ça" ne monte et n'occupe les places de rédacteurs en chef un peu partout dans le microcosme médiatiqe français ou faut-il au contraire créer des groupes de pression progressistes qui permettraient d'enfin faire vaciller ces odieux réflexes dignes de temps que l'on croyait révolus ?

Parce que justement le jeu video existe depuis peu de temps. Et comme nous vivons dans une société où ce sont les gens relativement âgés qui commandent (qui sont à des postes importants) ces gens ont peur et rejettent ce qu'ils ne comprennent pas. tu sais, dans les années 1950, Elvis Presley était critiqué car il faisait "de la musique de nègre"    Maintenant, le rock est complétement intégré...
 
Comme tu le dis, le jour où ceux qui font l'opinion seront d'une génération sachant ce qu'est un jeu vidéo, les attaques seront beaucoup plus rares.

 
Parce que ça fait vendre : mieux vaut une jeunesse gavée de jeux videos violents qu'une jeunesse qui lit , c'est plus rentable. A chaque fois qu'on invite un psychiatre, les ventes du jeu video en question grimpent en flèche.

 
c'est terrible ce que tu dis

Mais ça de toute façon c'est l'effet GTA ! Plus l'interdit est formel et plus l'attrait en devient grand. Mais je ne comprends pas pourquoi les médias traditionnels n'arrivent pas à assimiler le postulat pourtant communément admis auprès de la communauté de médecins psychiatres que le jeu a justement pour vocation d'offrir à celui qui s'y adonne l'opportunité d'agir tel qu'il ne le fera jamais dans la réalité. Et ce n'est pas propre aux jeux vidéos. Le Monopoly consiste a se mettre dans la peau de celui qu'on a très peu de chance de devenir. Le Cluedo permet au joueur lambda d'adopter les méthodes trépidantes d'un détective que là encore on a peu de chance de devenir. Idem pour le Risk ...
ese-aSH, je crois justement que lorsque mes enfants s'adonneront à ce genre d'expériences, je serai le premier à tenter le coup et à saluer ce qui n'est rien d'autre que la continuité logique de l'innovation qu'a été le jeu vidéo.

Ouais, enfin au Japon et dans la moitié des pays asiatiques remplis de vieux, le jeu vidéo est bien considéré. Il n'y a que là-bas qu'on peut rencontrer des milliers de joueurs pros à 300 000 dollars US par an Et puis bon là-bas le jeu vidéo est une industrie, donc il y a moins de velléités.

Sans doute mais je ne comprends pas pourquoi les médias qui ont justement longtemps endossé un rôle progressiste face aux tentations conservatrices d'un certain nombre de lobbys se font aujourd'hui l'écho de ce genre de réflexes primaires. Hier en regardant Ce soir ou jamais (donc une émission plutôt alternative où on fait l'effort d'inviter les éminences grises de ce pays [à l'opposé des reportages sensationnalistes à la Sept à Huit]), j'ai été sidéré qu'on faisait encore tout pour faire croire par exemple que le clip de Justice (le fameux clip Stress) n'était qu'une des dérives de l'effet GTA à savoir un usage immodéré et décomplexé de la violence.  
 
Les médias ne sont-ils pas là pour tempérer ces réflexes ?

 
Exact. On en fait tout un fromage depuis a peu pres depuis la sortie de Mortal Kombat pour detourner l'attention de vrais problemes. Pour ce qui est des presence des psy je me permet juste de remarquer que ce sont les bons cures des temps modernes.

Et ces petits cons verront Tetris comme de l'archéologie conceptuelle, un truc à peine inimaginable "mais papa, ça existait pas, les vrais jeux videos, à ton époque ?".
 
Enfin bon, pas la peine d'attendre 60 ans pour ça    
 
Tetris, encore un truc de hooligan psychopate serial killer, une apologie de la destruction de murs de briques.

Une menace de rouge communistes pour aliené les occidentaux.

Euh.... tu as dû louper l'époque de "Pulp Fiction" et "Tueurs Nés". Ca a fait l'effet GTA4 dans les médias, voir même pire.

Et pour répondre à ta question: "pourquoi les médias sont-ils frileux", peut-être parce qu'une personne qui joue aux JV ne regarde plus TV (donc perte de part de marché) ?

Il y a surtout une grande difference, c'est le fait que dans un film on ne peut être que spectateur, si on se dit "tiens, celui là est sympa, j'aimerais qu'il s'en sorte", ça n'empêche pas le tueur aux dents vertes de le butter.
Rien de tel dans le jeu video, la décision de tuer est prise par le joueur, pas par le scenariste ou l'acteur, avec en plus un programme qui, generalement, donne des points ou quelconque "bonus" à celui qui tue.
 Il y a donc encouragement manifeste à une attitude criminelle, même si elle n''est que virtuelle.
Il en serait differement si à chaque personne tuée par le joueur il prenait une violente décharge electrique dans le cul.