Existe t il une dictature de la pensée?

Existe t il une dictature de la pensée? - Société - Discussions

Marsh Posté le 09-04-2004 à 12:56:19    

On parle souvent aujourd'hui de "politiquement correct". Apparement venu des états unis, ce mouvement (si c'en est un) apparait comme un ensemble de facons de penser et d'agir qui respectent les tabous et préjugés de groupes de pression plus ou moins forts ( féminins, raciaux, ecolo, homo etc). Il interdit certaines expressions de langage ( nain= personne de petite taille, pédé= gai etc) et crée des shémas de pensée (ecolo, antifasciste, anti macho, pro gay, anticonformiste -mdr  :lol: - etc).
 
D'une manière générale, les idées défendues par cette mouvance seraient légitimes car fondées sur la tolérance 100%. Or ce qui parait paradoxal c'est que sous couvert de cette prétendue défense de tabous, le phénomène ne cesse d'en creer d'autres: celui qui condamne la violence dans les cités est un raciste obscur, celui qui est contre l'adoption homo est un dangereux réactionnaire homophobe, celui qui fait une blague sur les juifs est un antisémite prêt à se faire exploser en israël  :heink: .
 
En marge des interdictions posées par la loi, qui condamne à juste titre les propos racistes etc on assiste au devellopement d'une certaine morale progressiste qui crache son venin sur les aspects d'une morale "passée", plus traditionnelle, et qui ne se justifie que par la soit disant tolérance qui l'anime. Mais au final on peut avoir l'impression que l'individu politiquement correct est aussi persuadé de la légitimité de ses valeurs que le réactionnaire fasciste ne l'est des siennes: tout aussi intolérant il fait le beau jeu de partis comme le fn qui peut hurler au complot et à la persecution.
 
Peut-on, au nom de la tolérance absolue, se permettre d'intolérance? Qu'en est il de la liberté de penser et de s'exprimer?
 
Je pense que les beaux discours sur la tolérance peuvent se réveler aussi dangereux que le fanatisme: tout tolérer c'est aussi tout dévaloriser. Et ceux qui se fondent sur cette tolérance pour créditer leur propos le pensent aussi puisqu'ils ne tolèrent pas les discours qui ne vont pas dans leur sens. La tolérance ne peut pas être la valeur suprême et n'est tolérable que si elle présuppose des principes juridiques et moraux determinés. Et ceux qui se fondent sur une soit disant tolérance, ouverture d'esprit, respect des autres pour faire taire ceux qui ne vont pas dans leur sens participent bien souvent à l'etouffement de l'esprit critique et contribuent à la regression sociale plus qu'autre chose.
 
Ces questions sont la toile de fond de nombreux sujets postés. Pensez vous qu'il existe une nouvelle dictature de la pensée (un genre de nouvelle morale analogue à la morale religieuse )? En même temps, si l'on ne peut pas tout dire, si l'on ne peut pas rire de tout etc (ce qui est justifiable) comment trouver l'equilibre sans mettre en péril l'esprit critique et la liberté de pensée? :na:  
 

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Marsh Posté le 09-04-2004 à 12:56:19   

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Marsh Posté le 09-04-2004 à 13:03:51    

ah tiens sympa ce topic, je pensais en faire un identique il y a peu. Pour moi, le "politiquement correct" est une vrai plaie, une dérive paradoxale à intolerance.
Comme l'humour caustique harakiri-anarcho-années70 manque de nos jours !!! Quand on voit le bordel amené par nos medias pour de pauvres petites declarations pseudo-provocatrices... quel institutionnalisation de l'enculage de mouches :/

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Marsh Posté le 09-04-2004 à 13:06:08    

La cohésion sociale c'est le dialogue, la censure et le protectionnisme à outrance c'est le monologue des sourds.

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Marsh Posté le 09-04-2004 à 13:07:36    

kuikuikui a écrit :

On parle souvent aujourd'hui de "politiquement correct". Apparement venu des états unis, ce mouvement (si c'en est un) apparait comme un ensemble de facons de penser et d'agir qui respectent les tabous et préjugés de groupes de pression plus ou moins forts ( féminins, raciaux, ecolo, homo etc). Il interdit certaines expressions de langage ( nain= personne de petite taille, pédé= gai etc) et crée des shémas de pensée (ecolo, antifasciste, anti macho, pro gay, anticonformiste -mdr  :lol: - etc).
 
D'une manière générale, les idées défendues par cette mouvance seraient légitimes car fondées sur la tolérance 100%. Or ce qui parait paradoxal c'est que sous couvert de cette prétendue défense de tabous, le phénomène ne cesse d'en creer d'autres: celui qui condamne la violence dans les cités est un raciste obscur, celui qui est contre l'adoption homo est un dangereux réactionnaire homophobe, celui qui fait une blague sur les juifs est un antisémite prêt à se faire exploser en israël  :heink: .
 
En marge des interdictions posées par la loi, qui condamne à juste titre les propos racistes etc on assiste au devellopement d'une certaine morale progressiste qui crache son venin sur les aspects d'une morale "passée", plus traditionnelle, et qui ne se justifie que par la soit disant tolérance qui l'anime. Mais au final on peut avoir l'impression que l'individu politiquement correct est aussi persuadé de la légitimité de ses valeurs que le réactionnaire fasciste ne l'est des siennes: tout aussi intolérant il fait le beau jeu de partis comme le fn qui peut hurler au complot et à la persecution.
 
Peut-on, au nom de la tolérance absolue, se permettre d'intolérance? Qu'en est il de la liberté de penser et de s'exprimer?
 
Je pense que les beaux discours sur la tolérance peuvent se réveler aussi dangereux que le fanatisme: tout tolérer c'est aussi tout dévaloriser. Et ceux qui se fondent sur cette tolérance pour créditer leur propos le pensent aussi puisqu'ils ne tolèrent pas les discours qui ne vont pas dans leur sens. La tolérance ne peut pas être la valeur suprême et n'est tolérable que si elle présuppose des principes juridiques et moraux determinés. Et ceux qui se fondent sur une soit disant tolérance, ouverture d'esprit, respect des autres pour faire taire ceux qui ne vont pas dans leur sens participent bien souvent à l'etouffement de l'esprit critique et contribuent à la regression sociale plus qu'autre chose.
 
Ces questions sont la toile de fond de nombreux sujets postés. Pensez vous qu'il existe une nouvelle dictature de la pensée (un genre de nouvelle morale analogue à la morale religieuse )? En même temps, si l'on ne peut pas tout dire, si l'on ne peut pas rire de tout etc (ce qui est justifiable) comment trouver l'equilibre sans mettre en péril l'esprit critique et la liberté de pensée? :na:  
 
 

Entièrement d'accord avec toi, notamment avec ce que j'ai mis en gras et qui est fort bien dit :jap:
 
La tolérance ultime, c'est la négation des valeurs, car avoir des valeurs suppose justement de ne pas tout tolérer. Mais ce mot ("valeur" ) est galvaudé, dès qu'on l'emploie on pense à "Familles de France"... :pfff:
 
 
 
Par ailleurs, le règne du politiquement correct est-il nouveau ? Tu sembles penser que oui, pour ma part je serais plus modéré.
Si d'un côté j'ai l'impression que le politiquement correct actuel s'inscrit dans la continuité de ce qui a toujours existé, d'un autre côté j'ai le sentiment qu'avant, on osait s'engager plus, la polémique n'était pas vue comme une défaite de la tolérance. Bref, j'ai l'impression que la société se sclérose et se névrose, on ose de moins en moins se dire les trucs clairement.


Message édité par Profil supprimé le 09-04-2004 à 13:08:45
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Marsh Posté le 09-04-2004 à 13:09:03    

je pense d'ailleurs que cela ne va pas s'arranger, les USA d'aujourdhui sont la France de demain : on aura dans qq années du trash-TV absolument immoral et à coté du super puritanisme/moralisateur/conservateur. Je plains les comiques de demain...

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Marsh Posté le 09-04-2004 à 13:11:33    

C'est grace à cette forme de dictature qu'on nous parles aujourd'hui de vote obligatoire... La liberté ça doit pas être au programme du politiquement correct! D'autant que ça semble arranger tous nos politiques car ils éspèrent tous que les voix ainsi extorquées leur reviendront personnellement.

Reply

Marsh Posté le 09-04-2004 à 13:11:44    

Marvel a écrit :

je pense d'ailleurs que cela ne va pas s'arranger, les USA d'aujourdhui sont la France de demain : on aura dans qq années du trash-TV absolument immoral et à coté du super puritanisme/moralisateur/conservateur. Je plains les comiques de demain...


 
C'est toute l'ironie du politiquement correct : le (vrai) porno entre 22h et minuit c'est sale, mais le porno soft à 20h façon télé-réalité c'est propre.

Reply

Marsh Posté le 09-04-2004 à 14:34:40    

michounette a écrit :

Entièrement d'accord avec toi, notamment avec ce que j'ai mis en gras et qui est fort bien dit :jap:
 
La tolérance ultime, c'est la négation des valeurs, car avoir des valeurs suppose justement de ne pas tout tolérer. Mais ce mot ("valeur" ) est galvaudé, dès qu'on l'emploie on pense à "Familles de France"... :pfff:
 
 
 
Par ailleurs, le règne du politiquement correct est-il nouveau ? Tu sembles penser que oui, pour ma part je serais plus modéré.
Si d'un côté j'ai l'impression que le politiquement correct actuel s'inscrit dans la continuité de ce qui a toujours existé, d'un autre côté j'ai le sentiment qu'avant, on osait s'engager plus, la polémique n'était pas vue comme une défaite de la tolérance. Bref, j'ai l'impression que la société se sclérose et se névrose, on ose de moins en moins se dire les trucs clairement.


 
Bien content que tu soulève ce problème des "valeurs", trés lié au sujet. C'est vrai qu'aujourd'hui on a tendance à associer cette notion à "famille de france", et j'en ai fait l'expérience sur ce forum..
Pourtant chacun a sa valeur, puisqu'une valeur peut se définir comme une norme permettant de juger si une réalité est bonne ou mauvaise (c-a-d utile ou inutile, belle ou vilaine, morale ou immorale etc)comme un principe sain, qui tient la route. Ainsi l' anarchiste révolutionnaire a ses valeurs, qui diffèrent de celles défendues par le traditionnaliste catholique, mais qui existent également.
 
Si l'on prend les valeurs auxquelles on croit au sérieux, on rentrera en conflit avec ceux qui ont d'autres principes (sans valeur a nos yeux )D'ou dilemne: si l'individu continue à dire que ses valeurs sont supérieures il prétend detenir la vérité ( difficille en matière d'ethique)et devient donc intolérant. Mais si il se refuse à accorder à ses valeurs plus de crédit qu'a celles des autres il risque de les devaloriser.( tout tolerer c'est donc dévaloriser puisqu'on discredite ses propres valeurs, qu'on est prêt a voir fouler du pied, mais également les valeurs d'autrui qu'on ne prend pas au sérieux )L'exemple de la loi sur la laicité soulève cette question: les valeurs de l'ecole républicaine sont elles compatibles avec les valeurs de ceux et celles qui sont pour le port du voile?
 
Faire preuve de tolérance serait donc appliquer un principe avec un raisonnement et sans raideur mais sans s'asseoir sur ses idéaux. Sinon la tolérance devient indifferentisme.(La tolérance ne doit pas exclure la critique pour résumer.)
 
Mais dans le même temps la valeur entretient un rapport avec la verité: la valeur qui reste un ideal n'est pas un véritable principe d'action et n'a donc pas de valeur . Donc une valeur véritable doit être une vérité valable, et parler d'une vérité de la valeur n'a de sens que si on envisage la vérité comme le résultat d'une pratique, comme ce qui s'est révélé vrai, non comme un dogme impersonnel et préconçu (ce qui est souvent le cas tant chez le tradi catho que chez le terroriste ou encore l'individu politiquement correct)  
 
Quant au mouvement politiquement correct, qui a pour moi comme valeur principale la tolérance 100%, laquelle ne peut être une valeur véritable, je ne saurais dire si c'est nouveau. Je constate juste que c'est une forme de censure, une sorte de nouvelle morale qui prétend detenir la vérité au même titre que des intégristes. Ok avec la fin du post.

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Marsh Posté le 09-04-2004 à 14:38:58    

kuikuikui a écrit :

La tolérance ne peut pas être la valeur suprême et n'est tolérable que si elle présuppose des principes juridiques et moraux determinés.
 


ben oui mais voilà le problème ou le danger aussi.

Reply

Marsh Posté le 09-04-2004 à 14:54:09    

justeleblanc a écrit :


ben oui mais voilà le problème ou le danger aussi.


 
c'est pas un problème, on ne pourra jamais interdire des pensées différentes et variées: c'est ca le problème pour toi?  
 
Avoir des principes moraux ne rime pas avec reactionnaire fasciste. L' anarchiste révolutionnaire a des principes moraux. Le politiquement correct n'en a pas: lui c'est la tolérance 100% son principe moral. Et comme j'ai essayé de le démontrer plus haut c'est pas une valeur suprême.
 
Avoir des principes ne veut pas dire intolérance.

Reply

Marsh Posté le 09-04-2004 à 14:54:09   

Reply

Marsh Posté le 09-04-2004 à 14:58:24    

justeleblanc a écrit :


ben oui mais voilà le problème ou le danger aussi.

Personnellement, je pense que le danger est plus grand, actuellement, de voir sa pensée diluée dans le politiquement correct et le je-m'en-foutisme mou que de la voir embrigadée dans un dogme, une idéologie prête-à-consommer.
 
A la limite, je préfèrerais que ce soit l'excès inverse, l'excès de principes. Au moins, lorsqu'il y a des principes trop rigides, on a quelque chose contre quoi se rebeller.
 
Actuellement, le drame, c'est qu'on n'a plus rien à quoi s'opposer, tout est mou, fade, non engagé. Y a qu'à voir le bonheur dans lequel se sont déroulées les manif anti-Le Pen en avril 2002 : les gens étaient réellement heureux, contents d'avoir enfin un épouvantail contre lequel manifester !

Reply

Marsh Posté le 09-04-2004 à 15:22:33    

michounette a écrit :

Personnellement, je pense que le danger est plus grand, actuellement, de voir sa pensée diluée dans le politiquement correct et le je-m'en-foutisme mou que de la voir embrigadée dans un dogme, une idéologie prête-à-consommer.
 
A la limite, je préfèrerais que ce soit l'excès inverse, l'excès de principes. Au moins, lorsqu'il y a des principes trop rigides, on a quelque chose contre quoi se rebeller.
 
Actuellement, le drame, c'est qu'on n'a plus rien à quoi s'opposer, tout est mou, fade, non engagé. Y a qu'à voir le bonheur dans lequel se sont déroulées les manif anti-Le Pen en avril 2002 : les gens étaient réellement heureux, contents d'avoir enfin un épouvantail contre lequel manifester !


 
Bien d'accord qu'il y a un manque de principes (quels qu'ils soient) aujourd'hui. Mais ca fait peur quand on parle de principes de nos jours. Un peu comme quand on parle de valeurs. Pourquoi l'image militaire-catho-reac surgit quand on évoque ces mots? Peur de répression? :na:  
 
Pas d'accord pour un excès de principes rigides: c'est la voie de l'intolérance.
 

Reply

Marsh Posté le 09-04-2004 à 15:40:55    

justeleblanc a écrit :


ben oui mais voilà le problème ou le danger aussi.


 
Avoir des principes en soi n'est pas un problème à mon avis, et donnent une base de dicussion (nous n'avons pas tous les même principes, on peut donc échanger - en théorie).
 
Maintenant, c'est la volonté d'application forcenée de ces principes, à tout et à tous, qui peut être dangereuse.
 
Et effectivement, à mon avis, comme cela a été dit plus haut (à plusieurs reprises), je suis d'accord pour penser que l'excés de tolérance est une forme d'intolérance, qui vient se superposer à une certaine auto-censure, une anti-liberté d'expression.
 
Le problème dans ce genre de débat est que l'on assimile rapidement toute contestation du politiquement correct à un extrémisme politique.
 
Je pense que de nos jours, Desproges ou Coluche se feraient houspiller, ostraciser par les tenants de la pensée "molle" et consensuelle d'aujourd'hui. :cry:  
cf l'affaire Dieudonné
(entendons-nous bien, je ne le compare pas à Coluche ou Pierre Desproges, il a du chemin à faire avant de les égaler).


Message édité par raoul_volfoni le 09-04-2004 à 15:41:26
Reply

Marsh Posté le 09-04-2004 à 15:48:45    

houlà j'avais pas vu qu'il y avait des réponses :d
ce qui me gene dans les " principes moraux determinés " c'est qui'ils soient déterminés justement, par qui par quoi ? le fait de les fixer déjà me pose problème, de quel droit ? le " bon sens " ?  
je ne dis pas qu'à l'inverse le politiquement correct soit la solution, mais je pense que chaque principe va à l'encontre d'un autre, de quelqu'un d'autre...
alors pour reprendre un exemple, si ça ne me choque  pas d'entendre pédé pour homo ( c'est juste des mots ) je suis très choqué d'entendre des insultes " espèces de pédé " contre quelqu'un d'effiminé ou craintif ou je ne sais quoi...

Reply

Marsh Posté le 09-04-2004 à 16:00:19    

justeleblanc a écrit :

houlà j'avais pas vu qu'il y avait des réponses :d
ce qui me gene dans les " principes moraux determinés " c'est qui'ils soient déterminés justement, par qui par quoi ? le fait de les fixer déjà me pose problème, de quel droit ? le " bon sens " ?  
je ne dis pas qu'à l'inverse le politiquement correct soit la solution, mais je pense que chaque principe va à l'encontre d'un autre, de quelqu'un d'autre...
alors pour reprendre un exemple, si ça ne me choque  pas d'entendre pédé pour homo ( c'est juste des mots ) je suis très choqué d'entendre des insultes " espèces de pédé " contre quelqu'un d'effiminé ou craintif ou je ne sais quoi...
 


 
D'accord, mais dans ton exemple, on dépasse le simple politiquement correct pour tomber dans l'injure (en tout cas dans l'esprit de celui qui la lance). Refuser la 'dictature de la pensée' - pour reprendre le titre du topic - ne signifie pas tout accepter.
Comme souvent, je pense qu'il faut trouver une demi-mesure entre la censure des idées, sous prétexte qu'elles POURRAIENT choquer, et le laisser faire complet.

Reply

Marsh Posté le 09-04-2004 à 16:01:34    

La Pensée unique, le dada de Jean-François Kahn, ca faisait longtemps :D

Reply

Marsh Posté le 09-04-2004 à 16:04:13    

El Tristo a écrit :

La Pensée unique, le dada de Jean-François Kahn, ca faisait longtemps :D


 
Lui (JFK), c'est l'hôpital qui se fout de la charité, parce qu'il est mouillé dans le problème.
A ce sujet, j'ai bcp aimé le bouquin 'Les Nouveaux Chiens de Garde' de Serge Halimi (sur les médias).
 
Et puis le fait qu'un sujet revienne souvent signifie peut-être qu'il est d'actualité, non ? :ange:


Message édité par raoul_volfoni le 09-04-2004 à 16:04:31
Reply

Marsh Posté le 09-04-2004 à 16:07:12    

raoul_volfoni a écrit :


 
Avoir des principes en soi n'est pas un problème à mon avis, et donnent une base de dicussion (nous n'avons pas tous les même principes, on peut donc échanger - en théorie).
 
Maintenant, c'est la volonté d'application forcenée de ces principes, à tout et à tous, qui peut être dangereuse.
 
Et effectivement, à mon avis, comme cela a été dit plus haut (à plusieurs reprises), je suis d'accord pour penser que l'excés de tolérance est une forme d'intolérance, qui vient se superposer à une certaine auto-censure, une anti-liberté d'expression.
 
Le problème dans ce genre de débat est que l'on assimile rapidement toute contestation du politiquement correct à un extrémisme politique.
 
Je pense que de nos jours, Desproges ou Coluche se feraient houspiller, ostraciser par les tenants de la pensée "molle" et consensuelle d'aujourd'hui. :cry:  
cf l'affaire Dieudonné
(entendons-nous bien, je ne le compare pas à Coluche ou Pierre Desproges, il a du chemin à faire avant de les égaler).


 
Tout à fait d'accord, c'est bien le problème. Le fn par exemple se sert de l'intolérance des nouveaux censeurs pour dire que c'est un parti opprimé. Genre "c"est pas moi l'intolérant c'est les autres" C'est pour ca que je dis que le politiquement correct, cette nouvelle morale, fait le beau jeu du fn. Si on est categorié fasciste dès que l'on prone une certaine valeur familiale, la frontière entre ce qui est extrème et ce qui ne l'est pas devient floue et finalement l'electeur ne saisit plus le mal a voter extrème. :heink:  
 
Et pour les comiques, je pense aussi que l'humour passe ou ne passe pas selon l' intolérance qui peut leur être reprochée: semoun peut verser dans l'humour sur les fours crématoires et les juifs sans qu'on puisse le suspecter d'intolérance puisqu'il est juif. Dieudonné ne peut pas à moins qu'il ne soit trés fort comme coluche. Mais je pense aussi que coluche se ferait condamner par la nouvelle morale aujourd'hui.

Reply

Marsh Posté le 09-04-2004 à 16:13:32    

justeleblanc a écrit :

houlà j'avais pas vu qu'il y avait des réponses :d
ce qui me gene dans les " principes moraux determinés " c'est qui'ils soient déterminés justement, par qui par quoi ? le fait de les fixer déjà me pose problème, de quel droit ? le " bon sens " ?  
je ne dis pas qu'à l'inverse le politiquement correct soit la solution, mais je pense que chaque principe va à l'encontre d'un autre, de quelqu'un d'autre...
alors pour reprendre un exemple, si ça ne me choque  pas d'entendre pédé pour homo ( c'est juste des mots ) je suis très choqué d'entendre des insultes " espèces de pédé " contre quelqu'un d'effiminé ou craintif ou je ne sais quoi...
 


 
quand je parlais de "principes moraux determinés" je voulais dire determinés par soi même. Et on se fixe des principes ou des valeurs en fonction de ce que l'on croit être vrai. Au nom du droit a la liberté de pensée si tu veux.
C'est au regard de ses principes que la tolérance peut s'exercer, elle n'est pas la valeur suprême. Le tout tolrérance n'est pas le bien, n'est pas une valeur en soi

Reply

Marsh Posté le 09-04-2004 à 16:15:55    

kuikuikui a écrit :


 
quand je parlais de "principes moraux determinés" je voulais dire determinés par soi même. Et on se fixe des principes ou des valeurs en fonction de ce que l'on croit être vrai. Au nom du droit a la liberté de pensée si tu veux.
C'est au regard de ses principes que la tolérance peut s'exercer, elle n'est pas la valeur suprême. Le tout tolrérance n'est pas le bien, n'est pas une valeur en soi


ah ok j'avais compris différement :)
ah oui donc je suis d'accord, tu parles de ne pas changer d'idées sous prétexte que " ça fait bien " de penser autrement...

Reply

Marsh Posté le 09-04-2004 à 16:17:44    

Topic intéressant.
 
Je pense qu'il existe effectivement une dictature de la pensée ou plutôt une norme, véhiculée par les médias et répandue car beaucoup de gens ont besoin de "croire" en des valeurs plutôt que de "réfléchir" à des valeurs.
 
Cette dictature soft est de toute façon nécessaire à la cohésion sociale.


---------------
"Nous allons reformater les français" © Nicolas Sarkozy
Reply

Marsh Posté le 09-04-2004 à 16:28:20    

kfman a écrit :

Topic intéressant.
 
Je pense qu'il existe effectivement une dictature de la pensée ou plutôt une norme, véhiculée par les médias et répandue car beaucoup de gens ont besoin de "croire" en des valeurs plutôt que de "réfléchir" à des valeurs.
 
Cette dictature soft est de toute façon nécessaire à la cohésion sociale.
 


 
aussi necessaire que l'était la morale catho en france il y a pas si longtemps? Finalement ceux qui critiquent la morale religieuse qui est source d'intolérance et de regression sociale à leur yeux ne font que cautionner à une nouvelle pensée moralisatrice.. Remplacement d'un mal par un autre en gros :sweat:

Reply

Marsh Posté le 09-04-2004 à 16:38:15    

kuikuikui a écrit :


 
aussi necessaire que l'était la morale catho en france il y a pas si longtemps? Finalement ceux qui critiquent la morale religieuse qui est source d'intolérance et de regression sociale à leur yeux ne font que cautionner à une nouvelle pensée moralisatrice.. Remplacement d'un mal par un autre en gros :sweat:  


 
On peut dire ça.
 
En gros, penser différemment que le plus grand nombre, c'est mal...
Le plus grand nombre, c'est d'ailleurs ce qui définit généralement la norme, la morale...
 
Mais bon ça n'empêche pas à titre individuel de penser différemment...


Message édité par kfman le 09-04-2004 à 16:51:00

---------------
"Nous allons reformater les français" © Nicolas Sarkozy
Reply

Marsh Posté le 09-04-2004 à 16:48:30    

[:drap]

Reply

Marsh Posté le 09-04-2004 à 16:52:51    

kfman a écrit :


 
On peut dire ça.
 
En gros, penser différemment que le plus grand nombre, c'est mal...
Le plus grand nombre, c'est d'ailleurs ce qui définit généralement la norme, la morale...
 
Mais bon ça n'empêche à titre individuel de penser différemment...


 
Le plus gand nombre définit la norme c'est évident. Mais va dire que l'homosexualité est anormale aujourd'hui :lol: ! pourtant le plus grand nombre est hétéro. Mais la majorité dit que c'est normal.
Quant à la morale je ne sais pas trop si c'est la loi du plus grand nombre: on parle de morale chrétienne, de morale publique etc..
 
Et justement j'ai peur que ca n'empeche de penser differement d'aller contre le plus grand nombre aujourd'hui. Si le plus grand nombre agite le spectre de l'intolérance dès que l'on tient des propos contraires au "tout tolérance" ou va t-on? Films interdits, censure audiovisuelle, censure politique, etc etc. Ce que la morale chrétienne a fait par le passé peut elle être reproduite à l'inverse par ceux qui la condamne?

Reply

Marsh Posté le 09-04-2004 à 16:55:52    

kuikuikui a écrit :


 
Le plus gand nombre définit la norme c'est évident. Mais va dire que l'homosexualité est anormale aujourd'hui :lol: ! pourtant le plus grand nombre est hétéro. Mais la majorité dit que c'est normal.
 
 
 


je ne sais pas si la majorité dit que c'est normal mais plutôt si la majorité s'en fout maintenant, et c'est peut-être ça la tolérance...

Reply

Marsh Posté le 09-04-2004 à 17:03:10    

justeleblanc a écrit :


je ne sais pas si la majorité dit que c'est normal mais plutôt si la majorité s'en fout maintenant, et c'est peut-être ça la tolérance...


 
+1
Certes l'homosexualité n'est pas la norme, mais un grand pas en avant sera franchi quand effectivement on pourra en parler comme un sujet comme un autre...
En ce moment, on aurait plutôt tendance à sur-protéger le sujet de l'homosexualité. C'est peut-être une conséquence normale de toutes les années de mise à l'écart, 'ghetto-isation', etc...
 
Je pense - j'espère - qu'avec le temps, la situation se stabilisera et que l'on n'aura plus d'extrême, dans un sens ou dans l'autre.

Reply

Marsh Posté le 09-04-2004 à 17:06:04    

Le "politiquement correct" est plutôt au niveau des idées exprimées où la ça ne pardonne pas...
 
Vu la pensée individualiste en vigueur, c'est toujours plus facile de critiquer les autres que de se remettre en question (raisonnement extensible au niveau d'un groupe).
 
Ca permet en plus de diviser la société en clans (comprendre communautés) débiles...
 
Ne pas oublier le vieil adage "Diviser pour mieux régner"... Il y a juste à ouvrir les yeux...


---------------
"Nous allons reformater les français" © Nicolas Sarkozy
Reply

Marsh Posté le 09-04-2004 à 17:15:25    

raoul_volfoni a écrit :


 
+1
Certes l'homosexualité n'est pas la norme, mais un grand pas en avant sera franchi quand effectivement on pourra en parler comme un sujet comme un autre...
En ce moment, on aurait plutôt tendance à sur-protéger le sujet de l'homosexualité. C'est peut-être une conséquence normale de toutes les années de mise à l'écart, 'ghetto-isation', etc...
 
Je pense - j'espère - qu'avec le temps, la situation se stabilisera et que l'on n'aura plus d'extrême, dans un sens ou dans l'autre.


 
perso je m'en fout, je suis juste contre l'adoption homo et je me suis fait traiter d'homophobe reactionnaire fasciste alors que j'avancais des arguments plausibles.
 
Mais je suis d'accord, on surprotège, au même titre que les juifs etc.. Sous pretexte d'une intolérance passée, on ne tolère plus la moindre plaisanterie, le moindre propos qui n'est pas dans le sens de la minorité ou du tabou passé sans hurler au fascisme. :heink:  
 
 C'est la le problème: sous couvert d'une intolérance passée on en crée une nouvelle, une nouvelle censure tout aussi démesurée qui a ses tabous etc.Mais en quoi cela va t il changer positivement les choses? Je repète que pour moi cette surprotection sert le fn, ne contribue en aucun cas au devoir de mémoire ni ne sert la cause homo(car finit par emmerder les gens)

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Marsh Posté le 09-04-2004 à 17:17:23    

kuikuikui a écrit :


 
perso je m'en fout, je suis juste contre l'adoption homo et je me suis fait traiter d'homophobe reactionnaire fasciste alors que j'avancais des arguments plausibles.
 
Mais je suis d'accord, on surprotège, au même titre que les juifs etc.. Sous pretexte d'une intolérance passée, on ne tolère plus la moindre plaisanterie, le moindre propos qui n'est pas dans le sens de la minorité ou du tabou passé sans hurler au fascisme. :heink:  
 
 C'est la le problème: sous couvert d'une intolérance passée on en crée une nouvelle, une nouvelle censure tout aussi démesurée qui a ses tabous etc.Mais en quoi cela va t il changer positivement les choses? Je repète que pour moi cette surprotection sert le fn, ne contribue en aucun cas au devoir de mémoire ni ne sert la cause homo(car finit par emmerder les gens)  


 
précision: la nouvelle censure n'est pas aussi demesurée que le genocide juif ou persecutions homo etc
 
juste aussi demesurée que la morale passée

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Marsh Posté le 10-04-2004 à 22:44:48    

L'intolérance dessert elle l'analyse historique? le frontiste refait l'histoire à son avantage, le politiquement correct aussi, non ?
 

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Marsh Posté le 15-04-2004 à 18:54:05    

Une dictature de la pensée? Bien sur qu'elle existe!
Qu'est ce qui regne aujourdhui, la loi du plus faible ou la loi du plus fort ?
Réponse: la loi des plus faibles bien sur. celle des plus nombreux.
Qu'est ce qu'un faible? comme vous en avez des questons!
Un faible c'est quelqu'un qui se sent fort en société (entre autre) , qui hurle avec les loups, mais jamais contre les loups.

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Marsh Posté le 15-04-2004 à 19:19:50    

je ne comprends pas l'objet du topic
 
s'agit-il d'ergoter sur la tendance actuelle de la "pensée unique" en terme économico-social (la politique libérale, le medef, le bushisme, "l'echec" de la gauche, le triomphe du marché etc...) ou de philosopher sur la pensée elle-meme ?  
 
ce n'est pas la meme chose...  
 
j'estime pour ma part qu'il ne peut pas y avoir de "dictature de la pensée" celle ci étant par essence autonome
 
 
 

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Marsh Posté le 15-04-2004 à 19:20:54    

Tout est lié...


---------------
"Nous allons reformater les français" © Nicolas Sarkozy
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Marsh Posté le 15-04-2004 à 19:28:00    

kfman a écrit :

Tout est lié...


 
ok

Reply

Marsh Posté le 15-04-2004 à 19:33:54    

allons-nous vers un monde à la Demolition Man (ça c du film :D)
 
http://www.sandra.com/pics/big/demoman/demoman_03.jpg

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Marsh Posté le 15-04-2004 à 19:38:12    

avec lui tout était plus simple...
 
http://theothea.com.free.fr/staline2.jpg
 
c'était le bon temps  [:telzz]

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Marsh Posté le 15-04-2004 à 19:48:32    

"celle ci étant par essence autonome "
C'est à voir, une pensée d'après moi n'a rien d'autonome, se forgeant au contact, au milieu des autres.

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Marsh Posté le 15-04-2004 à 19:49:13    

heuuu je vois pas trop le pb
est-ce un pb que des gens te disent que tu es homophobe ? je pense peronnellement que le refus de l'adotpion d'enfant par les homos est une mesure homophobe. en soi c'est un constat, libre à toi d'être d'accord ou non mais ça en veut pas dit que tu n'as pas le droit de le penser. mais je vais pas faire semblant d'être d'accord avec ou de penser que ça 'na rien à voir avec l'homophobie si ? A un moment donné, ma liberté de penser que cette question releève de l'homophobie n'est pas non illégitime. je en vois pas l'intérêt de ce sujet: oui, il y a un consensus parmi une majorité de la population sur certains sujet et/ou (selon les cas) un consensus parmi al pluspart les "intellectuels", cad des philosphes, des auteurs etc. doit-on empêcher ces gens de penser ce qu'ils pensent ? faut-il étavblir ses quotas de JF Revel ou de Christine Boputin parmi les intellectuels ? je ne pense pas
et surtout appeler ça dictature est très choquant. tu es mal vu les gens qui en sont pas de ton bord certes et après ? tu es arrêté ? battu ? torturé ? interdit-on à Boutin de s'opposer au PACS  à la tribune du Parlement, avec diffusion de son discours à la TV, manifs dans les rues ? Tu as le droit d'avoir un avis mais les autres ont le droit de ne pas être du même. la seule limite posée par la loi est l'incitation à ma haine car elle remet en cause l'existence même de la Société en s'en prenant aux individus est l'aggravation des injures dans les cas similaires. ou est le pb ?
Le FN joue sur l'isolation et alors ? quand un frotniste me dit "les noirs ils puent et volent nos emplois" je dois faire quoi (des collèguesà une époque m'ont dit pas loin de ça) ? dire d'accord pour ne pas être complice de la dictature ? dire "hem, ce n'est pas raciste mais je suis en désaccord" quand je pense que ça l'est ?

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Marsh Posté le 15-04-2004 à 19:50:46    

au fait, sur les valeurs, le pb est que le mot sert très souvent à poser des opinions (donc a priori) comme des arguments. C'est ce qui rend leur réputation sulfureuse.
dire "c'est contraire au valeurs de notre société/de la fammile/etc/" permet souvent de se dispenser d'argumenter plus avant

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Marsh Posté le    

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