sujet 19 - venez voter! [topic ecriture] - Arts & Lecture - Discussions
Marsh Posté le 14-04-2005 à 10:46:21
*arglh* j'ai loupé le sujet 18 pour une sombre histoire d'enlèvement par des peluches destinées aux gamins de moins de 4 ans, alors je vais m'empresser de me rattraper sur celui-ci
Marsh Posté le 14-04-2005 à 11:17:17
Sujet <n°19> - E-NyaR a écrit : Un tour..Deux tour.. Une dernière pression sur la poignée de la porte pour vérifier si elle est bien fermée. "En route, Tirésias". Je sens que mon fidèle compagnon tire doucement sur la laisse pour m'indiquer qu'il a compris. Je fais 5 pas sur la droite puis je sens un relachement dans la laisse indiquant qu'on est devant l'escalier et ses trois paliers séparé de vingt-trois marches chacun. A la quatorzième marche menant au rez-de-chaussé, un relachement dans la laisse m'indique que Tirésias s'est arrêté. Au battement de sa queue contre mes cuisses je devine que notre chère consierge est train de balayer les escaliers, comme tous les jours à cette heure. - Bonjour Madame Gonzales, comment allez-vous ? - Ah bonjour ! Excusez moi, je ne vous avais pas vu. - Moi si, répondis-je avec un sourire accompagné d'un *Wouf* amical de Tirésias. Je finis de descendre les marches me menant au rez-de-chaussé. Un peu plus loin, je sens sous mes pieds l'épais paillasson qui est devant la porte d'entrée. Je tends ma main et appuie sur le bouton d'ouverture de la porte alors que Tirésias tire sur la corde attachée à la poignée de la lourde porte. Nous voilà dehors. Le soleil caresse mon visage de sa douce chaleur. Une belle journée en perspective. - Allez Tirésias, direction le marchand de journaux. A partir de maintenant, c'est Tirésias le maître à bord. Il sait m'indiquer d'une simple pression sur son harnais la direction à suivre, les obstacles à éviter, quand je dois attendre à un feu, quand je peux passer... En quelques instants nous sommes au marchand de journaux comme me l'indique l'odeur du papier journal et de l'encre si caractéristiques de l'endroit. - Bonjour Monsieur, que puis-je pour vous ? - Bonjour, je voudrais Le Monde et un carnet de timbre s'il-vous plait. - Vous trouverez Le Monde à l'entrée à dr... oh excusez-moi je n'avais pas vu votre chien. Je vais vous le chercher. - Y'a pas de mal. - Tenez voici, ça fera sept euros dix s'il vous plait. Je prends mon porte-monnaie, et sors un billet de dix euros - ceux qui sont pliés en quatre légèrement en V. - Voici votre monnaie. Le commerçant me pose les pièces dans la main. Une grosse pièce de deux Euros, une autre une peu plus petite avec des crénelures différentes de cinquante cents et deux de vingt cents. Le compte y est. - Merci ! - Euh, si je peux me permettre, pourquoi vous achetez le journal ? - C'est pas pour moi, mais pour mon chien ! lui répondis-je avant de partir en imaginant la tête qu'il fait. A croire que les progrès de la technologie et la reconnaissance de caractère associée à une boîte vocale ne sont pas arrivé jusqu'à ce brave commerçant. |
edit : corrections de quelques fautes de frappe.
Marsh Posté le 14-04-2005 à 11:18:48
Et ben, t'étais en manque pour nous écrire un texte aussi rapidement?
Marsh Posté le 14-04-2005 à 12:22:38
ReplyMarsh Posté le 14-04-2005 à 12:36:33
je participe aussi mais j'ai decidé de faire moins vite ce coup ci... histoire de faire un peu meilleur...peut être
et je me refuse a lire le texte des autres avant de pondre le mien.
je sais pas vous mais moi ça risque de me gener pour ecrire apres..
Marsh Posté le 14-04-2005 à 12:38:15
ganesha06 a écrit : je participe aussi mais j'ai decidé de faire moins vite ce coup ci... histoire de faire un peu meilleur...peut être |
Tout à fait, je trouve qu'il faut mieux éviter de lire les textes des autres avant. A moins d'avoir une idée déjà bien avancée de ce sur quoi on veut écrire.
Ca me fait penser que j'ai eu tort de lire le texte de e-nyar, qui est très bon, soit dit en passant.
Marsh Posté le 14-04-2005 à 14:31:17
Merci pour tous vos commentaires
Effectivement ça me manquait énormement de pas pouvoir écrire sur les derniers sujets. D'un autre côté ça tombait pas plus mal étant donné que j'étais quelque peu submergé de travail et que je n'aurais pas eut le temps d'écrire un texte correct (en fait tout cette histoire de teletubbies n'est qu'une vile manigance ayant pour but de cacher mon manque d'inspiration sur les sujets précédents )
Marsh Posté le 14-04-2005 à 22:19:07
tant pis pour ma décision de prendre plus de temps...
Il faut que je le mette en ligne. Si je passe trop de temps a faire des corrections cela ne va plus ressembler a rien. alors voiçi mon petit texte
Sujet <n°19> - <ganesha06> a écrit : <"Allez viens zoulou,on sort" Trois jours qu'il pleut, mais ce matin sur la terrasse, le soleil a réchauffé ma peau, il fait beau aujourd'hui. Zoulou est content je l'entends qui frappe de la queue contre le mur, il sait que nous sortons pour plus de temps que les jours précédents. "Huum... où donc ai-je mis ce reçu?" Je vais en profiter pour aller à la Poste, j'ai reçu un colis. J'effleure le coin du mur du bout des doigts, je tourne dans l'entrée, le guéridon est juste là devant, voilà je le touche, si je me souviens bien j'ai posé le papier à droite, c'est bon, il est là. Je me dirige vers la porte, j'attrape la laisse accrochée sur le coté, zoulou est déjà a mes pieds, le cou tendu vers moi. Délicatement je cherche sa tête et lui passe le collier. Nous sommes fin près. L'ascenseur descend rapidement les sept étages. Après avoir tiré la lourde porte de l'entrée, nous voilà dehors. Sur la gauche il y a un accès handicapé, nous passons toujours par-là. Laissons les marches pour les autres. J'avance doucement pour permettre à zoulou d'appréhender ce que mes yeux ne peuvent voir. Je connais la route jusqu'à la Poste, mais il est là pour m'empêcher de buter dans tout ce qui se trouverait sur le chemin. Il ne me lâche pas d'une semelle. C'est une belle journée de printemps, les odeurs de la nature se font plus présentes, nous avons dépassé l'eucalyptus, il embaume le quartier, si j'y pense au retours j'essaierais de ramasser des calices pour en mettre dans la maison. Nous marchons sur le trottoir, je sens le harnais qui tire sur la gauche, je le suis, je n'ai aucune idée de ce que nous avons contourné mais je lui fais confiance. Il y a beaucoup de bruit, des voitures, des scooters, ceux là se reconnaissent de loin... Les gens semblent presses il ne se rendent peut être pas vraiment compte que le printemps est là. Tiens! une odeur de musc entêtant "Bonjour Madame Noemie ! Grand soleil aujourd'hui n'est ce pas ?" ( holà elle en a vraiment trop mis cette fois j'en ai le cur qui tangue ) Plus loin zoulou ralenti et s'arrête," qu'est ce qu'il y a mon chien ?" Une odeur fraîche me chatouille les narines... Rayon de soleil ! C'est le parfum de la petite Julie, je ne l'avais pas vu mais Zoulou l'adore. "Bonjour Julie où vas-tu comme ça ?" "A la piscine j'ai un cours de natation"... Il faudra que je me décide à y aller bientôt; j'aime beaucoup la sensation de l'eau qui glisse le long de mon corps lorsque je nage. Mais c'est difficile; je ne peux pas emmener mon chien, je dois me faire accompagner, je suis attachée à mon indépendance et je n'aime pas me séparer de Zoulou. Bon nous voilà presque arrivés, il ne reste qu'une rue à traverser, je m'arrête sur le bord, zoulou se met en travers de mes jambes pour m'empêcher d'avancer. Je n'entends plus de voiture mais le chien ne bouge pas. Enfin il se décide, je le suis. Il n'y a pas grand monde à la poste, je récupère mon colis, dommage que zoulou ne sache pas lire. Je demande de qui il vient, c'est de mon grand-père, j'attendrais d'être a la maison pour louvrir. Le retours se passe sans que nous ne rencontrions personne, j'ai les poches pleines de calices d'eucalyptus. Finalement je décide de m'arreter dans le parc, il fait bon profiter du soleil. Je m'installe sur un banc, zoulou assis a mes pieds. Il pose la tête sur mes genoux, c'est un instant de repos pour lui aussi. Je lui gratte le cou, il a le poil doux, et ma main s'attarde à le caresser. Des enfants jouent, ils s'interpellent, s'esclaffent pour un rien. Je me plais à les imaginer; un garçon brun, une jolie petite blonde et sa sur, un quatrième qui pousse le tourniquet. Un peu plus loin, le bruit d'une balançoire; un bambin poussé par sa mère? Je me sens bien dans ce parc au milieu des enfants, ça me change de la nuit dans laquelle je vis. Ce n'est pas que j'en souffre vraiment, je me suis habituée depuis dix ans que la lumière s'est éteinte. Mais aujourd'hui grâce à la vie qui règne ici, les rideaux se soulèvent et un peu de jour s'immisce autours de moi. Je sens la brise sur mon visage, les oliviers bruissent en un long frisson, je prends conscience qu'il ne fait pas chaud. Le vent s'est levé. J'en fait autant, et Zoulou et moi nous dirigeons tranquillement vers la maison. Une fois rentrée, je range mes affaires, toujours au même endroit pour ne pas m'y perdre. Je dispose mon eucalyptus sur le radiateur du salon qui chauffe encore. J'entends Zoulou qui se couche, il pousse un soupir de satisfaction. Assise dans le canapé, j'ouvre le colis de mon grand-père, à l'odeur je reconnais aussitôt; du chocolat ! Je m'en doutais : je viens d'une famille de chocolatiers. Je les prends délicatement, je les sens autant que ce que je les mange. Cette odeur m'accompagne depuis ma plus tendre enfance. L'arôme du praliné, le velouté du chocolat au lait, celui, un peu plus soutenu du chocolat noir me font savourer cet "or", comme d'autres dégusteraient du caviar. Je donne un "Délicieux" a Zoulou qui "par l'odeur alléché" s'était manifesté en poussant ma main de sa truffe humide. Je n'ai rien de raisonnable et je crois que je vais tout finir ce soir, tant pis, de toutes façons demain j'ai programmé une séance de course a pied. Nous serons trois cette fois; Zoulou et moi, ainsi qu'un charmant jeune homme rencontré a la salle de sport il y a deux mois. En attendant je me cale dans mon fauteuil, le chien couché sur mes pieds, la boite de chocolat pas loin et le dernier Stephen King, édité en braille, sur les genoux. > |
... et maintenant je vais lire E-nyar
Marsh Posté le 15-04-2005 à 09:08:03
ganesha06 a écrit : tant pis pour ma décision de prendre plus de temps... |
Oouin
Je me demande si ce n'est pas encore mieux... Beaucoup de détails, tous les sens sont là, j'adore. Non seulement ça s'annonce hyper dur pour les votes, mais ça risque de l'être encore plus pour l'écriture.
Par contre il me manque un truc dans ces premiers textes: une idée originale. Voilà deux fort jolis textes bien descriptifs, mais, à mon goût, ils sont trop "réels". Mais bon, bravo quand même.
Marsh Posté le 15-04-2005 à 09:32:14
Moktar1er a écrit : Oouin |
J'ai pas encore lu le texte de ganesha mais je te fais confiance sur l'avis et je confirme, il nous faudra nous démarquer pour assurer!
Marsh Posté le 15-04-2005 à 09:39:31
ganesha06 a écrit : ... et maintenant je vais lire E-nyar |
tu es arrivé à utiliser les 5 sens, bravo . J'avais pas mal réfléchit pour insérer le goût dans mon texte, mais cela risquait d'être soit un peu long, soit incongru et j'ai finalement laissé tomber l'idée. En fait je me suis laissé indconsciement enfermer par l'intitulé du sujet qui demandait ce que "voit un aveugle" et je n'ai pas cherché à utiliser les 5 sens dans leur ensemble.
Marsh Posté le 15-04-2005 à 09:45:31
Mario_ a écrit : J'ai pas encore lu le texte de ganesha mais je te fais confiance sur l'avis et je confirme, il nous faudra nous démarquer pour assurer! |
Le problème c'est que le sujet ce veut forcement très descriptif, la difficulté étant assez élevée car on a pas le droit d'utiliser la vision pour décrire l'environnement (alors que c'est le sens le plus utilisé dans ce type d'exercice).
En ce qui me concerne je trouve que c'est un excellent exercice même si j'ai eut beaucoup de mal à construire mon texte et trouver l'idée. Ce que j'ai fait c'est d'abord penser à un parcours banal que fait une personne qui aurait ça vision, ensuite j'ai essayé de remplacer la vision par d'autres sens.
Marsh Posté le 15-04-2005 à 13:13:46
Pas pris le temps de relire, n'hésitez pas à me signaler les erreurs.
Peut-être un peu long et un poil HS.
Sujet n°19 - Mario_ a écrit : - Oh, bonjour Estelle, nous ne t'attendions pas si tôt. - Oui, on va dire que j'étais un peu impatiente! - Comme je te comprends. Entre donc, je vais t'y amener tout de suite. - Merci. Nous longeâmes ce long couloir que je connaissais si bien, je manquai de courrir tant mon excitation était grande, manquant de trébucher à deux reprises sur des coins de moquette mal fixés. La maison tombait en ruine depuis ma dernière venue, il y a 5 ans. Nous ressortîmes par derrière et l'odeur si caractéristique des chiens emplit mes narines et fit battre mon coeur plus fort. Françoise me prit la main et m'emmena à travers les allées de leur chenil. Je sentais mon coeur battre à tout rompre alors que j'allais à droite puis à gauche pour enfin sentir mon accompagnatrice exercer une pression plus forte sur mon poignet pour me signifier l'arrêt complet. Elle me fit tourner sur ma droite, sa main lâcha la mienne et glissa dans sa poche. J'entendis le bruit d'un trousseau sur lequel on cherche la bonne clé, puis cette clé glisser dans la serrure, tourner avec le pêne et la porte se déverrouiller, le tout dans un temps qui me parut une éternité. J'entrai dans le compartiment, m'accroupis et tendis la main. Je le sentis s'approcher, renifler ma main et lui donner quelques coups de langue. Puis, rassuré, il se rapprocha de moi et vint faire plus longuement connaissance avec le reste de ma personne. - Salut, Safran... Enchantée de te connaître, dis-je en souriant. Je sentis instantanément que ce chien était déjà fou de moi et la réciproque était vraie. Je fondais déjà littéralement sous sa joie non dissimulée à me découvrir. Il avait le poil soyeux et court. Un beau spécimen de labrador - Tiens, à toi de lui attacher son harnais. Il faut qu'il s'habitue, dit Françoise en me posant sa main portant le harnais sur l'épaule droite pour que je puisse la repérer. Je m'exécutai et accrochai enfin la laisse au cou de Safran. - Tu as amené tout ce qu'il te faut pour ton séjour ici? - Oui. C'est une semaine, c'est cela? - En effet. Maintenant que c'est pris en charge, c'est plus facile pour tout le monde. Autant en profiter. - C'est vrai. - Suis-moi, je vais te montrer ta chambre. Safran, tu me suis? Françoise avait quelques pas d'avance sur nous et Safran me guida ainsi sur ses talons jusqu'à ce qui serait ma chambre durant cette semaine. Elle nous laissa et je défis ma bagages tandis que Safran était couché près de la fenêtre. Durant cette semaine, je devrais apprendre à ne faire qu'un avec lui. Cela semblait si bien parti que je sentis que cela serait un pur plaisir. J'avais toujours eu ce feeling avec mes chiens, nous avions toujours eu ce déclic dès la rencontre qui faisait que nous ne faisions plus qu'un par la suite. Ce harnais me permettait de voir par les yeux de Safran, même si je n'étais pas sûr de la signification exacte de ce mot. Lors de ma dernière venue, j'étais venue récupérer Vaerone, qui fut ma fidèle compagne durant 5 années avant de mourir prématurément devant moi à un carrefour à cause d'un chauffard ne respectant pas les feux rouges. Lors de ce triste accident, j'avais tout d'abord senti la laisse me donner un peu de mou puis je fus projetée quelques mètres sur le côté. Le conducteur, lui, s'est arrêté, s'est approché prudemment de moi. Je sentis son haleine chargée en alcool et en tabac alors qu'il se penchait vers moi, doucement... Puis il s'est relevé très vite en lançant un "Merde" sonore et est vite reparti après avoir vérifié qu'il n'y avait pas de témoin. Si seulement j'avais pu relever sa plaque d'immatriculation ce jour-là. A la suite de ce drame personnel et de l'hospitalisation qui a suivi, je ne suis plus sortie de chez moi durant trois semaines complètes avant de me décider enfin à rappeler Françoise, qui s'avéra très compréhensive et me parla tout de suite de Safran. Sortie de mes pensées et de mes souvenirs, je partis dans le bois derrière le jardin avec Safran. Il était curieux et je sentais qu'il aurait eu envie de s'arrêter pour sentir chaque arbre. Mais il était consciencieux et avançait, je ne sentais aucune traction forte dans le poignet et pouvais profiter des senteurs du printemps qui renaissait dans la région. Safran s'arrêta un court instant pour regarder sur sa droite et grogner très légèrement. Un animal, sans doute. Je fus confortée dans mon hypothèse en entendant le départ et la course rapide de ce qui semlait être un chevreuil. Un labrador a beau être un chien-guide, il n'en est pas moins un chasseur. Lorsque nous arrivâmes à une clairière, que je pus repérer en sentant la chaleur du soleil sur mon front, je m'assis quelques instants et lâchai Safran afin qu'il puisse gambader à loisir. |
EDIT : quelques corrections orthographiques et grammaticales
Marsh Posté le 15-04-2005 à 23:07:32
retrouve moi le C.. qui a tue le chien!!!!
suis emotive moi faut pas dire des choses pareilles !!
sans rire... c une bonne idee la rencontre avec le chien
Mais on se lâche là... on fait les commentaires avant de voter!! lol
Marsh Posté le 18-04-2005 à 09:29:01
Mario_ a écrit : Pas pris le temps de relire, n'hésitez pas à me signaler les erreurs. |
C'est moins descriptif que les premiers textes, donc tout de suite on a l'impression qu'il manque quelque chose, un "trop peu" en quelque sorte. Par contre tu te démarques par l'originalité de l'idée, celle de la rencontre avec le chien. J'aime bien.
Marsh Posté le 18-04-2005 à 23:52:43
Voilà mon texte après une semaine de galère
Sujet n°19 - meroee a écrit : Les loups se jetèrent sur nous. L'un d'eux me projetta contre le sol à proximité du feu de bois et ma manche s'embrasa. A travers les flammes j'aperçus les trois hommes de mon père qui fuyaient. Alors que je tentais d'éteindre ma chemise avec un peu de neige et me préparais à me relever, l'animal revint à la charge et me donna un violent coup de griffe. Une douleur fulgurante me traversa le visage et je me protégeai d'un second coup mais rien ne vint. Le loup poussa un cri déchirant avant de retomber sur moi de tout son poids. Mon père le dégagea vivement avant de me hurler "sauves-toi qu'est ce que tu attends". Paralysé par la peur et par la douleur, j'essayais de me diriger vers la voix mais il vociféra de plus belle "Mais cours imbécile, on ne va quand même pas y rester tous les deux". Effrayé par une violence que je ne lui connaissais pas, je parvins à me relever et me mis à courir à l'aveuglette. La forêt était dense et les branches basses me fouettaient le visage. J'entendis encore quelques instant mon père me crier de fuir, puis plus rien. Loin du campement, le froid était dur et mordant. Je courais. L'air glacé me brulait les poumons tandis qu'un liquide tiède et visqueux coulait de mes yeux et séchait sur mon visage. Perdu au milieu de la forêt, aveugle, je perçus un mouvement près de moi. J'essayai d'avancer plus vite mais des buissons entravaient mes pas et freinaient ma progression. A bout de forces je me laissai glisser à terre et j'attendis. Contre toute attente c'est Chenil, le plus jeune chien du traineau qui vint à ma rencontre. Je m'agrippai à son pelage et le laissai me guider. La neige me brûlait les mains au fur et à mesure de ma lente progression et mes oreilles bourdonnaient désagréablement. Mais la tiédeur du chien me réconfortait et m'encourageait à avancer. Je fis une halte après quelques minutes, épuisé par l'effort. Le chien resta près de moi alors que je faisais fondre de la neige dans mes mains gercées pour en récuperer quelques gouttes d'eau. Le breuvage avait un arrière gout de résine et je dus en prendre trois pleines poignées pour me désaltérer. Autour de moi, la forêt résonnait, les sapins et épiceas grinçaient et se démenaient au rythme du vent. Un peu plus loin, une chouette fit entendre son hululement sinistre. Je repris ensuite ma progression à un rythme plus soutenu et je senti bientôt le bois sec et rapeux du traineau sous mes doigts engourdis. Je me hissai à son bord, Chenil sur mes genoux et je donnai un coup sec pour signifier le départ. Le traineau s'ébranla tandis que le froid me glaçait les membres en traversant ma chemise déchirée. Le traineau filait vite sur le sol gelé en émettant un sifflement suraigu et monotone. Je repensai alors à mon père, luttant seul contre les loups pour que je survive et les larmes me vinrent. Mes yeux me brulèrent atrocement et je déchirai un lambeau de ma chemise déjà amoindrie pour les couvrir. Les chiens donnaient leurs dernières forces dans cette course ultime et leur respiration hachée me parvenait. Chenil veillait sur moi, partageant même la faible chaleur qui émanait de son corps. Nous arrivâmes enfin dans un environnement familier. Une chaleur douceâtre émanait des maisons et le murmure du hameau grandissait. "Mon dieu!!!". A demi-inconscient j'identifiai les cris de ma tante Caroline qui se précipitait vers moi. Elle me serra fort contre elle. Le contact fut douloureux tant mes membres étaient gelés et meurtris. Quelqu'un m'arracha de ses bras et je reconnus Josh à l'odeur de vieux tabac. Il me porta jusqu'à son auberge où une bonne odeur de tarte chaude envahissait le salon. Les discussions habituelles s'étaient tues à mon arrivée. Josh m'avait déposé dans le grand fauteuil qui faisait l'angle de la pièce avant de me recouvrir d'un édredon épais. Un pincement me ramena à la réalité. "Attention je vais t'enlever le bandeau pour voir comment est ta blessure". Je portai une main à mon visage et je ressentis quelques tiraillements alors que le sang coagulé se décrochait de ma peau. Quand Josh eut enlevé le morceau de tissu, je vis une grande lumière puis plus rien. La pièce se fit encore plus silencieuse et il me serra dans ses bras. Chenil jappait bruyamment et j'eus un violent frisson. J'ai toujours eu peur du noir. |
Un peu trop long peut être
Marsh Posté le 19-04-2005 à 09:09:09
meroee a écrit : Voilà mon texte après une semaine de galère |
Je n'ai pas trouvé ça trop long Excellente idée, il y a de la narration et un sujet "hors commun", j'aime bien
En ce qui me concerne, j'ai à peu près rassemblé mes idées, mon texte ne devrait pas tarder.
Marsh Posté le 19-04-2005 à 10:52:19
Sujet 19 - moktar1er a écrit : Le réveil se met à chanter, "bibibibip bibibibip bibibibip bibibibip", c'est le signal, la journée va commencer. Premier mouvement, celui des draps, je les sens glisser sur moi, la douceur du coton sur ma peau, le bruit caractéristique du tissu. Un corps s'anime à mes côtés, les ressorts dansent, sa main sur mes bras, mes épaules, mon torse, ses lèvres sur mon front, et c'est le plus doux des sons que jentends alors: "Bonjour mon chéri. Je vais préparer le café.". Je lentends se lever, ses pas sur le parquet "tap... tap... tap... tap...", elle se dirige d'abord à gauche; elle va ouvrir la fenêtre et les volets. C'est le bruit de la poignée, des gonds, du bois qui travaille. C'est l'air qui s'engouffre, frais, sec, je le sens sur mon visage, ces odeurs du matin, de la rosée, de l'herbe, c'est vert. Elle va sur ma droite maintenant, "tap... tap... tap... tap...", je la suis de l'oreille, le couloir, la cuisine. Les percussions attaquent, les bols sur la table, les tiroirs qui claquent, c'est l'introduction, avant le solo de la cafetière qui, tout en chantant, embaumera bientôt toute la maison de cette odeur particulière, l'odeur du matin, des petits déjeuners, de l'enfance, des souvenirs. Mon ouïe m'indique qu'elle est partie dans la salle de bain: d'abord le bruit de la porte, puis celui de la douche, une sorte de mélange entre le sifflement et le bruit électronique. Bon, il va tout de même falloir que je me lève, même si l'envie de rester au chaud sous les draps se fait forte. Je soulève la couette, adieu chaleur, bonjour fraîcheur. Toute ma peau frissonne à l'unisson, me demandant de me hâter, m'invitant à me précipiter sur la plus proche source de chaleur disponible. Comme tous les jours, je choisirai la salle de bain. Je connais le chemin par coeur, je ne me sers même plus de mes mains pour trouver mes repères comme dans les premiers jours ici, après que nous ayons déménagé. Mon épaule heurte le montant de la porte, une brève mais vive douleur me réveille pour de bon, décidément, ce matin la douche me fera le plus grand bien. Je sais qu'elle est là d'ailleurs, je la reconnais, je lentends bouger, s'essuyer, s'affairer pour se faire plus belle encore. Le bruit des flacons "pok", parfum "tchit tchit tchit", déodorant "pschiiiiiiiiiiiiiiiiit", tout de suite suivi par ces odeurs, fraîches, printanières, de bouquet, rose et blanc, de verdure, de feuilles, d'agrumes et de lavande. C'est un tour de France, du monde des senteurs. Une fois sous la douche, je sais que le mitigeur est bien réglé, je n'ai qu'à choisir le débit, et me voilà sous une pluie d'orage, un été, chaude, bienfaitrice, les gouttes glissant sur mon corps, réchauffant ma peau, mes muscles qui se dégourdissent, mes mains, mes doigts, mes sens se réveillent. Une fois terminé je saisis le drap de bain et m'enveloppe, j'ai des images en tête de bébé en serviette au saut du bain. Me voici dans la cuisine, j'avance prudemment, cherchant le bord de la table de mes mains; des gestes brusques risquent de tout faire voler. A l'odeur je dirai que le café est toujours dans l'appareil, par contre les tartines sont grillées et sur la table. Je m'assoie, elle me rempli mon bol, la chaleur et la vapeur viennent caresser mon visage, l'odeur chatouille mes narines, mon ventre gargouille immédiatement en réponse à cet appel au festin. Elle pose les tartines beurrées sur ma droite, j'essaie d'en attraper une sans mettre mes doigts dessus, la trempe dans mon bol et l'engouffre dans ma bouche. Mes dents attaquent, broient, croquent, mes oreilles bourdonnent de croustillant, ma langue happe chaque goût ainsi mélangé, le sucré et la force du café, le doux et le suave du beurre, le croustillant et le fumé du pain grillé. "Croque croque croque croque" est accompagné par la cuillère, "ding ding ding", de ma femme dans sa tasse. De retour au salon, je me love dans un moelleux fauteuil, qui a le don d'envelopper mon corps, attrape la télécommande, allume la chaîne, et lance mezzo forte un vieux Dire Straits. "The Telegraph Road", sa douce introduction à la flûte et au piano, l'attaque de la guitare, les montées en puissance et les discrets solos de piano. Je la laisse préparer le panier pique nique, je sais que je ne pourrai que la déranger de toutes façons. Mes oreilles lui tiennent compagnie, jentends le ballet des couteaux, des tiroirs, du papier alu. "On y va?" me lance t'elle. "J'arrive ma chérie !". Une fois dehors, je sais qu'il faut marcher un centaine de mètres sur le trottoir pour arriver au parc. Tout de suite l'odeur des pots d'échappement me pique le nez. Le bruit de la circulation c'est le cur de la ville, et il bat fort là. Il fait beau, très beau, je sens la lumière et la chaleur du soleil sur mon visage. Parfois très présente, puis plus discrète quand un nuage passe. J'imagine les arbres verts, j'entends déjà les oiseaux dans leurs branches, les piaillements des moineaux et les roucoulements des pigeons. Même si ma femme est à mes cotés, je tiens à me déplacer seul, avec ma canne. Celle-ci, immense baguette de chef d'orchestre, bat la mesure. "Tap... tap... tap... tap...", j'avance, assez content de mon rythme d'ailleurs, "tap... tap... tap... tap...", ma femme me parle, je lui réponds, "tap... tap... poc!": je m'arrête, analyse du bout de ma canne l'objet intrus: une borne. Cela devient de plus en plus pénible pour se déplacer en ville, enfin, reprenons, "tap... tap... tap... tap...". Au jugé, je sais que nous approchons du parc. Le temps de marche déjà, puis un autre air sur mon visage, plus doux, chargés en odeurs vertes, moins piquantes, moins grises que celles de la ville. Je suis heureux, je sais que la journée va être belle, c'est mon corps, tout chargé de ce que m'apportent mes sens, qui me le dit. |
Un poil long et pas d'originalité sur le sujet... J'ai essayé de me rattraper sur le mise en forme.
Marsh Posté le 22-04-2005 à 23:21:02
Plus beaucoup de temps pour écrire!!!
Pour le prochain sujet y'a un thème qui vous tente en particulier?
Je peux en imposer un sinon ça dérange pas.
Marsh Posté le 23-04-2005 à 09:22:04
meroee a écrit : Plus beaucoup de temps pour écrire!!! |
Pour le prochain sujet, je propose (je viens de le trouver, je n'ai pas rajouté dans l'index):
Citation : Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants... Et après? |
Autrement dit, la vie quotidienne de deux héros de conte.
Marsh Posté le 23-04-2005 à 22:59:13
Moi ça me va. Je lance le sujet dans une minute de toutes façons.
Marsh Posté le 23-04-2005 à 23:10:08
Voilà le nouveau sujet est ici:
http://forum.hardware.fr/hardwaref [...] 3366-1.htm
Marsh Posté le 23-04-2005 à 23:37:12
Bon vous pouvez voter!
Oui j'ouvre les votes maintenant parce que j'ai besoin de sommeil mais si quelqu'un veut encore poster d'ici demain matin ça me pose pas de problèmes.
A propos n'oubliez pas de voter aussi pour les sujets précédents!!
Marsh Posté le 23-04-2005 à 23:48:23
Sujet 19 - Shooter a écrit : Il me semblait que cela faisait des siècles que je nageais dans un océan de douleur. Elle venait et refluait, caressait ma peau, léchait tous mes sens de sa langue acide et rapeuse. Ce fût la douleur qui me réveilla. Sourde. Lancinante. Elle taraudait le fond de mes yeux. Je gémis. J'entendis la voix du docteur qui demandait à l'infirmière d'augmenter la dose de morphine dans mon goutte-à-goutte. La douleur s'éloigna rapidement. Je me réveillais pour de bon. Je gardais les yeux fermés. Je ne voulais pas les ouvrir tout de suite. J'avais attendu ce moment depuis si longtemps. Je sentais le drap rêche du lit d'hôpital sous mon dos. Je tendis la main sur le rebord du lit, et immédiatement mon chien se leva de son panier pour venir me lêcher les doigts. Je m'éclaircis la gorge, m'adressant au docteur : - Alors ? - Alors, tout va bien. L'opération est un succès. Vous pouvez ouvrir les yeux. - Mais... que va-t-il se passer ? - Le processeur neural va s'activer, la liaison avec le processeur de Lucky va s'établir, et vous verrez ce que votre chien voit. C'est aussi simple que ça. - Et pour la douleur ? - Malheureusement, le nerf optique a été gravement endommagé lors de votre accident, et l'opération n'a rien fait pour arranger les choses. La douleur va devenir votre meilleure amie, et vous allez vous ruiner en anti-douleurs. Enfin, vous allez nous ruiner, dites merci à votre assurance maladie. J'esquissais un sourire. Toujours un mot rassurant. C'est pour ça que j'aimais le docteur Trent. Il était franc, direct, inutile de s'embarrasser de chichis avec lui. J'inspirais profondément. J'ouvris les yeux. Rien ne se passa. J'étais toujours dans le noir. Puis, un voile gris se leva devant mes yeux. Enfin, devant les yeux de mon chien. L'image du bas de mon lit d'hopital, avec ma main en gros plan, m'apparut soudain. Je sursautais. Ma vision bascula, et mon visage apparu. Je voulu détourner les yeux, ne pas voir mon visage balafré par l'explosion qui avait failli m'ôter la vie. Mais mon image ne disparu pas, je me vis au contraire en train de tourner la tête. Je levais mes deux mains comme pour me protéger et fermais violemment les yeux. Ma vision mis un court instant à s'estomper. - Calmez-vous, me dit le docteur Trent. Vous allez vous habituer à votre nouveau don. Vous devez travailler avec votre chien pour que celui-ci devienne une véritable extension de vous-même Ca va prendre du temps. Mais vous finirez par vous y habituer. Je m'étais recroquevillé en position fétale, les mains tétanisées sur le drap du lit. - Vous m'avez rendu la vue, docteur, dis-je entre mes dents serrées. Mais vous ne me rendrez jamais mon visage. - Non, en effet. Vous m'en voyez désolé. Mais vous étiez prévenu. - Vous n'êtes qu'un enfoiré. Vous avez raison, mais vous n'êtes qu'un enfoiré. Je me détendis, me rallongeais sur le dos dans mon lit. Mes paupières s'ouvrirent. Le voile se releva. J'eu du mal à interpréter ma vision. Je voyais les pieds du lit, les pieds de Trent et ceux de l'infirmière et.... des poils ? Il me fallu un moment pour comprendre que Lucky était tout simplement roulé en boule au pied du lit ! Je me redressais, luttant contre la sensation de vertige que me procurait le décalage entre ma vue et mes autres sens. Lucky m'entendit m'agiter et se releva, et le monde sembla basculer autour de moi. Je poussai un cri et failli tomber du lit, mais l'infirmière me rattrapa prestement. La chambre s'agitait comme le chien contournait le lit pour me rejoindre. Je posais les pieds par terre et je les vis atterrir sur le carrelage en face de moi. L'euphorie commençait doucement à me gagner. - Hé hé ! c'est génial ! Prenant appui sur le bras de l'infirmière, je me levais doucement. Je me vis en train de le faire lorsque Lucky leva ses yeux vers moi. La vision fugace de mon visage failli de nouveau avoir raison de ma résolution, mais je serrai le bras de l'infirmière un peu plus fort. La pauvre. Elle eut un bleu au bras pendant 6 jours. - Lucky ? Lucky ! allez, mon chien, on va se promener, passe devant. Obéissant comme tout bon chien d'aveugle, Lucky se mit à côté de moi et commença à marcher. J'avais à présent une bonne vue de la porte de ma chambre et du couloir au-delà, quoique le point de vue fût quelque peu étrange : c'est comme si j'avais perdu 50 bons centimètres ! Je fis un pas en avant, puis un autre, encore un. - C'est définitif ? demandais-je au docteur. Ma vue restera comme ça de façon permanente ? - Oui, répondit-il. Si vous et votre chien prenez bien vos anti-suppresseurs, alors les greffons électroniques ne seront pas rejetés par vos corps. Tant que vous restez à moins de 10 mètres de Lucky, vous verrez ce qu'il voit. - Est-ce que mes autres sens seront aussi affectés ? aurai-je un jour l'odorat d'un chien ? - Tout est possible ! vous êtes le premier, John. Le processeur a été conçu pour agir sur les centres de la vue, mais qui sait ? le cerveau humain reste une terre pleine de mystères. - Merci, docteur, merci. Allez, Lucky, allons découvrir le vaste monde. Je franchis la porte de ma chambre, savourant ma renaissance. |
Marsh Posté le 23-04-2005 à 23:50:10
Et ben, 12 minutes
Chapeau!
Marsh Posté le 24-04-2005 à 11:20:30
ReplyMarsh Posté le 24-04-2005 à 17:10:00
Sujet 19 - nicky_rr a écrit : Le 15 mai 94, le jour où ma vie a changée, une nouvelle naissance dans un monde nouveau. Une banale opération chirurgicale qui devait guérir ma myopie pour les trente ans à venir avant de devenir presbyte à cause de l'âge. Un chirurgien qui n'a pas bien désinfecté ses instruments va me plonger dans les ténèbres pour le reste de mon existence. On pourrait penser que j'en veuille à ce praticien indélicat. En fait depuis je n'ai plus besoin de travailler, son assurance me verse une pension à vie. Bien sûr les premiers temps ont été difficiles, il a fallu s'habituer à percevoir le monde autrement. A se repérer aux sons, aux irrégularités du trottoir sur lesquelles ont vient se heurter. Quand on voit on ne se rend pas compte de tous ces détails, chaque rue a sa musique, en fonction de la circulation qui y règne, du type de maisons etc. Il a fallu aussi que je me procure un chien spécialement dressé. Moi qui n'aimais pas les canidés j'ai adopté un labrador crème (c'est comme ça qu'on me l'a vendu je n'ai pas pu vérifier). Ce dimanche 24 avril 2005 on se ballade avec Chippie comme depuis 10 ans. Maintenant je n'ai plus besoin du gros harnais métallique, une simple laisse tressée suffit pour qu'elle me dirige. En fait je connais le chemin par cur, j'enjambe mon portail et je suis le trottoir par la droite, le vent tiède des premières journées ensoleillées s'engouffre dans la rue et vient fouetter mon visage. Mes oreilles sifflent et les rumeurs habituelles qui montent des cafés qui bordent la chaussée sont comme anesthésiées. L'odeur du salon de thé qui fait le coin est transportée jusqu'à mes narines, le maître pâtissier doit être en train de réaliser un nappage au chocolat noir et fleur d'oranger. Au retour je sais déjà ce que je commanderai lorsque je ferai ma halte dominicale à la terrasse du "bonheur des anges". Je suis un aveugle plutôt doué et il m'arrive de passer pour une personne en parfaite possession de ses yeux pendant un certain temps avant que l'on ne remarque mon infirmité. En fait tout le monde est infirme, tout le monde ne le sait pas c'est tout. Personne ne sait comme moi reconnaître les trottoirs de Paris à leur texture, au son que produisent mes chaussures en frappant le sol. Peu de gens perçoivent les odeurs caractéristiques de chaque quartier. J'ai appris ça avec Chippie, des fois je la laisse aller là où elle veut, et contrairement à avant où je flânais en choisissant des rues pour leur beauté, je me suis aperçu que l'on suivait des odeurs. Le gravier des allées du parc crissait sous mes Nike, le soleil venait par touches asperger mon visage à travers le bruissement des feuilles. Une douleur violente dans l'épaule gauche, je viens de heurter quelqu'un..... - Excusez moi je ne regardais pas où j'allais, j'étais perdu dans mes pensées... - Il n'y a pas de mal, je suis aussi responsable que vous. La voix était douce, posée, d'une féminité bouleversante. On ne le sait pas, mais la voix est souvent plus représentative d'une personne que son physique. On remarque tout de suite le caractère profond d'une personne aux intonations qu'elle met dans ses phrases. De même il est difficile de dissimuler un mensonge à quelqu'un qui écoute vraiment. Je n'avais encore jamais entendu de voix aussi libre et entraînante que celle-ci. Il faut absolument que j'arrive à engager la conversation, à la retenir au maximum pour pouvoir faire connaissance. Un museau vient frôler ma jambe.... elle a un chien! - Il est à vous? - Oui, il s'appelle Nelson. Je caresse sa tête et reconnaît immédiatement les joues et les oreilles caractéristiques des labradors. Afin me faire pardonner pour l'accident de tout à l'heure je lui propose de remplir un constat à l'amiable autour d'une glace. Elle accepte. Je sens même une pointe de rougeur dans son ton. Nous marchons en entraînant Chippie et Nelson sur nos pas. Nous nous installons à une table du glacier ambulant qui gare sa camionnette le long du bassin. Après une heure de discussion je me décide à prendre son visage entre mes mains, il est lisse et doux, bien dessiné je l'attire jusqu'à moi et je goûte à ses lèvres les derniers vestiges du chocolat liégeois. Je m'aperçois que je ne lui ai pas encore avoué ma situation de non voyant. - Il y a une question que je voudrais te poser.... - Oui... - De quelle couleur sont tes yeux? Non pas que ça ait de l'importance, mais je suis aveugle et j'aurais voulu savoir. - Je ne sais pas..... Je ne les ai jamais vu. |
Désolé pour ce retard inqualifiable (à la place du calife ). J'espère qu'il sera pris en compte par nos joyeux critiques littéraires!
C'est promis la prochaine fois je regarderai mieux la date limite
Marsh Posté le 24-04-2005 à 17:13:17
Nicky_rr a écrit : Désolé pour ce retard inqualifiable (à la place du calife ). J'espère qu'il sera pris en compte par nos joyeux critiques littéraires! |
Genre t'étais pas au courant
Je vais pas prendre en compte le retard mais la tentative (râtée, cela va sans dire) d'humour.
Marsh Posté le 24-04-2005 à 17:32:10
Bon ça passe pour cette fois mais que je t'y reprenne plus
Je te rajoute dans la liste
Marsh Posté le 24-04-2005 à 21:36:47
e-nyar: le texte est très sympathique dans l'ensemble. On ressent bien le quotidien d'un aveugle.
ganesha06: Très sympathique aussi même si j'ai moins accroché... Peut-être parce qu'il a le défaut d'être le deuxième texte sur le même modèle (la vie quotidienne d'un aveugle).
meroee: Bien écrit et original mais je n'ai pas trop accroché. D'une part parce que je m'attendais à quelquechose de plus réaliste (les loups n'attaquent pas les hommes à ma connaissance j'espérais donc savoir pourquoi il y avait eu cette attaque) et d'autre part parce que je m'attendais à plus de passages sur les sens.
moktar1er: L'ensemble est très bien écrit, les détails sont très présents. Trop présents peut-être, j'ai eu l'impression d'être un peu submergé, ça en ralentit un peu le rythme. Un paragraphe comme ça plongé dans une histoire, c'est excellent, ceci dit. Ca ressemble un peu aux deux premiers textes mais je trouve que les sens sont mieux exploités.
Shooter: L'idée est très originale et bien rendue. J'émets juste un petit bémol: je suis sceptique ; si je me souviens bien de mes quelques cours de sciences cognitives, il n'y a quasiment aucune chance que ce procédé donne des résultats .
nicky_rr: Pas grand chose à redire, c'est très bien écrit et fort sympathique. J'ai juste trouvé la fin un peu convenue.
|
Marsh Posté le 25-04-2005 à 17:00:11
E-nyar : c'est sympathique et le trait d'humour est pas mal
Mario : j'aime beaucoup l'idee de la rencontre avec le chien, ceci dis, j'ai trouve un peu "difficile" a lire, je n'aime pas trop l'utilisation du passé simple qui, je trouve rend le texte bq plus lourd. (heu.. ne prend pas mal cette remarque venant de moi qui ecris comme une casserole rouillee !!! )
Meroe : d'où sort-tu une imagination pareille? bien mené, bien ecrit, la chute fait froid ds le dos.
Moktar1er: A mon gout c'est tres bien ecrit, toute l'histoire coule d'elle meme... il manque peut etre un chien ?
Shooter : Excellente idee, qu'elle soit réalisable ou non nous sommes dans la fiction. j'ai eu un peu de mal au depart mais a la relecture c'est vraiment pas mal.
Nicky_rr : me plait bq. tous les sens sont décris, le style est fluide, l'histoire est mignone. la fin un peu "seche" mais comment faire autrement sans s'embarquer dans des phrases interminables?
c'est vraiment difficicile de faire un choix. A l'écriture, il me semble que tt est bon, les idees aussi. Chez tout le monde il y a quelque chose qui me plait enormement et chez tous un petit truc qui me gène... tout le monde ex aeco
non? bon d'accord!!
|
je ne sais pas pour vous mais, je n'ai pas envie de quiter ce sujet, c'est delicat de repartir sur un autre, j'aurais encore envie de lire sur le meme theme
Marsh Posté le 25-04-2005 à 17:17:20
ganesha06 a écrit : |
Peut-être... Mais moi j'ai utilisé la canne
Marsh Posté le 25-04-2005 à 17:19:08
Moktar1er a écrit : Peut-être... Mais moi j'ai utilisé la canne |
Ouais mais on demandait un chien
Marsh Posté le 25-04-2005 à 17:19:49
ReplyMarsh Posté le 25-04-2005 à 17:21:29
Moktar1er a écrit : Je viens de m'en rendre compte à l'instant |
Bon ben tu sais ce qu'il te reste à faire, dis? Tu réécris tout... pour demain
Marsh Posté le 26-04-2005 à 11:36:11
Mario_ a écrit :
|
merci!
ganesha06 a écrit : Nicky_rr : me plait bq. tous les sens sont décris, le style est fluide, l'histoire est mignone. la fin un peu "seche" mais comment faire autrement sans s'embarquer dans des phrases interminables?
|
Merci aussi!
Désolés à tous les deux pour ma fin un peu sèche (mais je voulais pas tomber dans le mélo après) et un peu convenue.... (moi je m'y attendais pas au début )
Marsh Posté le 04-05-2005 à 11:35:18
e-nyar: Comme d'hab' un texte fort sympathique. Par contre je le trouve un peu court, j'aurais aimé une ballade un peu plus longue. En même temps si ton personnage doit lire le monde en entier ça va bien lui prendre le reste de la journée....
ganesha06: Sur le même thème de la vie quotidienne, j'ai préféré ce texte. Il m'apparait comme plus complet à mon sens....
Mario_: C'est triste pour le premier chien mais cela nous donne l'occasion d'aborder le sujet de l'adoption d'un nouveau compagnon par sa maitresse. C'est une exploitation originale du sujet!
meroee: C'est une bonne idée que d'avoir écrit une aventure et d'avoir utilisé un chien qui ne soit pas d'aveugle. Par contre j'ai l'impression que tu as un peu oublié d'utiliser les sens en cours de route et que tu te ratrapes à la fin pour coller au sujet.
moktar1er: A part si la femme de ton personnage appartient aux "chiennes de garde", il manque un élément à ton récit.... bon par contre j'ai vraiment beaucoup aimé l'ambiance, les descriptions sont précises, le vocabulaire est très varié et évite ainsi le répétitions.
Shooter: L'idée est originale et bien exploitée. Par contre ton texte utilise presque exclusivement la vue, ce qui pour un texte sur les sens perçus par un aveugle peut parraître étrange....
Remarque : D'habitude il y a toujours des textes un peu faibles que l'on peut écarter tout de suite. Ce n'est pas le cas ici. Mais les règles étant ce qu'elles sont, il faut bien finir par faire un choix :
|
Marsh Posté le 09-04-2005 à 22:12:02
Voilà le nouveau sujet!
Sujet n°19 a écrit :
Décrire ce que "voit" un aveugle accompagné d'un chien, utilisation des sens obligatoire.
Pour en savoir plus n'hésitez pas à vous reporter à l'index (des liens sont faits vers les autres topics)
http://forum.hardware.fr/hardwaref [...] 2189-1.htm
Un membre poste un court extrait de roman ou une description de scène, ceux qui le souhaitent peuvent remodeler le sujet à leur idée, avec leur style, en collant ou non de près au sujet de départ (entre 20 et 40 lignes).
Vous pouvez soumettre un texte entre le moment ou le sujet est proposé et le moment ou le vote est ouvert pour ce sujet.
Pour poster, mettez votre texte dans les balises citation :
<votre texte
...
fin du texte>
Enfin, n'oubliez pas que ce topic est avant tout un plaisir s'adressant à des gens amoureux des mots mais pas specialement écrivain ou critique littéraire. C'est ouvert à tous, et dans la bonne humeur
Il faut prendre ce topic comme un atelier plutôt que comme un concours. Le sujet est un point de départ plus qu'une barrière. On le dit concours pour attirer du monde. Mais en fait c'est plus pour s'amuser ensemble autour de l'acte de création... En conséquence ne vous prenez pas la tête. A partir du moment où le sujet vous inspire un texte, quel qu'il soit, il a sa place ici.
Ce topic sera ouvert deux semaines, ce qui porte la date limite au samedi 23 avril (minuit et quelques...).
Les votes se déroulent de la manière suivante:
Pour les votes (pensez à enlever les espaces dans les balises) :
[ fixed]
Auteur n°1 : xxx
Auteur n°2 : yyy
Auteur n°3 : zzz
Remarques : abcd
[ /fixed]
* On ne vote pas pour soi-même (ce n'est pas une règle, simplement une question de courtoisie )
* Pour éviter de donner l'impression de voter au hasard (ce qui ne serait pas respectueux des efforts produits, vous en conviendrez), pensez à laisser une appréciation, même succinte : c'est toujours agréable de savoir "comment" on a été lu.
A chaque vote, le premier reçoit 3 points, le deuxième 2 points et le troisième 1 point.
Participations :
e-nyar
ganesha06
Mario_
meroee
moktar1er
Shooter
nicky_rr
Message édité par meroee le 24-04-2005 à 17:38:37