Syrie - Damas tombée, les islamistes au pouvoir, Assad à Moscou - Actualité - Discussions
Marsh Posté le 21-03-2011 à 20:33:41
Citation : Des milliers de personnes défilent dans le sud de la Syrie |
http://www.7sur7.be/7s7/fr/9478/Re [...] yrie.dhtml
Etonnant que les medias ne parlent pas de la Syrie. C'est pourtant un gros morceau dans la region...
Marsh Posté le 21-03-2011 à 20:40:28
viennent d'en parler sur France 2
Marsh Posté le 21-03-2011 à 23:06:07
Enfin, on parle de la Syrie. J'ai eu du mal à chopper des infos, tout est en Arabe et vu que je ne comprends pas cette langue hélas (j'ai toujours regretté de ne pas avoir pu l'apprendre à l'école), c'est difficile de comprendre
Marsh Posté le 22-03-2011 à 00:33:38
vivement les révoltes à Dubaï !
Marsh Posté le 23-03-2011 à 12:23:11
Citation : Les protestataires continuent d'exiger plus de libertés, la fin de la corruption et de meilleurs salaires. |
http://www.lefigaro.fr/internation [...] la-rue.php
Marsh Posté le 24-03-2011 à 13:42:55
DAMAS - Plus de 20.000 personnes ont participé jeudi à des funérailles à Deraa dans le sud de la Syrie, théâtre de protestations sans précédent contre le pouvoir où une centaine de manifestants ont été tués la veille par des tirs de la police, selon des militants des droits de l'Homme.
Les manifestants qui se dirigeaient de la Mosquée al-Omari vers le cimetière, scandaient: "Par notre âme et notre sang, nous nous sacrifierons pour toi, martyr".
Au moins une centaine de personnes ont été tuées la veille à Deraa, noyau de la contestation en Syrie qui a débordé dans des villes voisines, ont indiqué à l'AFP à Nicosie des militants des droits de l'Homme et des témoins.
"Il y a sûrement plus de cent morts et la ville a besoin d'une semaine pour enterrer ses martyrs", a affirmé Ayman al Assouad, militant des droits de l'Homme, joint au téléphone par l'AFP à Deraa depuis Nicosie.
M. Al-Assouad a accusé les forces de l'ordre d'"avoir utilisé des balles réelles" contre des manifestants qui participaient mercredi à des funérailles dans cette ville.
Un autre militant des droits de l'Homme a affirmé que le nombre des tués à Deraa et dans les localités voisines "dépassait les 150 morts".
Selon lui, "plusieurs personnes tuées étaient venues des villages voisins de Deraa pour participer aux funérailles".
Un précédent bilan fourni mercredi par des militants des droits de l'Homme et des témoins faisait état de quinze morts dans cette ville tribale de quelque 75.000 habitants à 120 km au sud de Damas en proie à des protestations depuis le 18 mars.
Les autorités ont imputé mercredi les heurts à un "gang armé", l'accusant d'avoir tué quatre personnes et "d'emmagasiner des armes dans la mosquée" al-Omari à Deraa. Elles ont aussi dénoncé "des parties étrangères qui continuent de propager des mensonges sur Deraa" et affirmé que des messages SMS, envoyés pour la plupart d'Israël, appellent les Syriens à provoquer des troubles.
Un mouvement de contestation sans précédent a débuté le 15 mars en Syrie à la suite d'un appel via une page Facebook intitulée "la révolution syrienne contre Bachar al-Assad 2011", à des manifestations pour "une Syrie sans tyrannie, sans loi d'urgence ni tribunaux d'exception".
De petites manifestations ont été dispersées dans la capitale, puis le mouvement s'est étendu au Sud.
Les Etats-Unis se sont déclarés "alarmés" par "la violence et les arrestations arbitraires", alors que le chef de l'ONU Ban Ki-moon a condamné la violence contre "des manifestants pacifiques".
Le président Bachar al-Assad, arrivé au pouvoir en 2000 après le décès de son père, n'est pas intervenu publiquement depuis le début des manifestations lancées.
(©AFP / 24 mars 2011 13h16)
http://www.google.com/hostednews/a [...] 853f29.871
Marsh Posté le 24-03-2011 à 22:56:52
Citation : Syrie : « Les soldats du Président tirent sur nous à balles réelles » |
http://www.rue89.com/2011/03/24/sy [...] les-196823
VIDEO
Marsh Posté le 25-03-2011 à 11:00:24
Citation : Appel à manifester en Syrie après une semaine de répression |
http://www.liberation.fr/monde/010 [...] repression
Marsh Posté le 25-03-2011 à 11:08:55
Dit-il en n'arrêtant pas de citer des médias
Dommage que ce soit toi qui ait lancé le sujet, c'est très léger. Et les évènements y ont commencé fin janvier, pas fin mars.
Marsh Posté le 25-03-2011 à 11:17:44
Drapal.
Marsh Posté le 25-03-2011 à 13:20:15
C'est quand même pas de veine. On venait tout juste d'apprendre à bien orthographier Libye, et on nous fout la Syrie dans les pattes
Les Syriens sont très courageux. Ils n'ont pas oublié Hama :
Citation : Le massacre de Hama résulte de la répression du pouvoir syrien d'Hafez el-Assad contre les insurgés de la ville de Hama en février 1982. On estime entre 25 et 50 000 le nombre de victimes lors de la répression de cette insurrection, soutenue par les Frères musulmans, qui avaient initié dans les années précédentes une lutte armée contre le régime baasiste. Le 2 février 1982, la population de Hama, à majorité sunnite, menée par 150 officiers s'insurge contre le pouvoir en place, suite à l'arrestation d'imams fondamentalistes. L'armée syrienne réplique en assiégeant et bombardant 27 jours durant la ville et pratique la politique de la terre brûlée, un tiers de la ville - comptant de nombreux joyaux architecturaux – est alors détruit. Elle se livre aussi à des massacres dans les colonnes de réfugiés quittant la ville, torturant et exécutant les opposants politiques avérés ou supposés. Ces événements n'ont pas été, ou peu, relayés dans la presse occidentale, et n'ont pas soulevé l'indignation à l'étranger, car ils ont été occultés par la fermeture du pays et par la guerre du Liban. La répression a été décrite étant la « le plus meurtrier acte isolé par un gouvernement arabe contre son propre peuple dans le Moyen-Orient moderne. » |
>> http://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Hama
Marsh Posté le 25-03-2011 à 13:27:22
Marsh Posté le 25-03-2011 à 15:22:55
Selon certaines sources la famille d'Assad se serait barré, mais rien de confirmé pour le moment...
Marsh Posté le 25-03-2011 à 15:31:16
Sources
Marsh Posté le 25-03-2011 à 15:35:39
ReplyMarsh Posté le 25-03-2011 à 15:39:48
dlm75 a écrit : http://twitter.com/redcedars |
http://www.youtube.com/watch?v=w_pfMahJ8a0
en effet çà bouge là bas
Marsh Posté le 25-03-2011 à 15:40:51
La conseillère de Bachar qui affirme sans rire que puisque les évènements se déroulent sur le sol Syrien, seule la télévision syrienne dit la vérité à leur propos
Marsh Posté le 25-03-2011 à 15:56:51
Source AFP
Le président français Nicolas Sarkozy a appelé vendredi à l'arrêt des violences contre les manifestants en Syrie, jugeant qu'aucune démocratie ne pouvait accepter des tirs contre des protestataires pacifiques. "Nous disons notre plus grande préoccupation sur la montée de la violence" en Syrie, a dit M. Sarkozy au cours d'un sommet des dirigeants de l'UE à Bruxelles.
"La France appelle à ce qu'il n'y ait pas de violence contre des populations civiles qui manifestent ; c'est leur droit de manifester", a-t-il souligné. "Chaque dirigeant, et notamment (chaque) dirigeant arabe, doit comprendre que la réaction de la communauté internationale et de l'Europe sera désormais chaque fois la même", a-t-il dit. "Dans toute démocratie il y a des manifestations et il peut y avoir des violences. Mais dans aucune démocratie on ne peut accepter que l'armée soit engagée à tirer à balles réelles sur des manifestants", a-t-il ajouté. "Cette position ne variera pas quels que soient les pays concernés", a-t-il insisté.
La Syrie est le théâtre depuis le 15 mars d'un mouvement de protestation contre le régime, notamment dans le sud du pays. La répression violente des manifestations a fait plus d'une centaine de morts selon des militants des droits de l'homme et des dizaines de personnes ont été arrêtées dans ce pays gouverné d'une main de fer depuis 40 ans par le régime baassiste où la moindre velléité démocratique est immédiatement matée.
http://www.lepoint.fr/monde/sarkoz [...] 174_24.php
Il veut aussi attaquer la Syrie...
Marsh Posté le 25-03-2011 à 16:21:50
Digotage a écrit : Il veut aussi attaquer la Syrie... |
C'est un peu facile. S'il y a un soulèvement en Syrie, à la Libyenne, et une intervention internationale derrière,ça ne sera en aucun cas une "attaque contre la Syrie". Et nous n'en sommes pas encore là.
Marsh Posté le 25-03-2011 à 16:49:58
mini-mousaille a écrit : vivement les révoltes à Dubaï ! |
Les EAU pour l'instant c'est calme. C'est même eux qui interviennent (Libye).
Marsh Posté le 25-03-2011 à 19:43:54
cocto81 a écrit : |
et à Bahrein
Marsh Posté le 25-03-2011 à 22:14:00
http://www.youtube.com/watch?v=PzdaUCbTUbs
attention bain de sang
Marsh Posté le 26-03-2011 à 00:08:21
On est dans les normes des dictatures arabes
Marsh Posté le 26-03-2011 à 00:25:13
LooSHA a écrit : C'est quand même pas de veine. On venait tout juste d'apprendre à bien orthographier Libye, et on nous fout la Syrie dans les pattes
|
t'as pas fini de râler ?
Marsh Posté le 26-03-2011 à 07:21:35
LooSHA a écrit : |
C'est koi ton problème ?!?!
Si ce topic te plais pas va voir ailleurs...
En plus tu te contredis, les medias commence tout juste a en parler alors que tu dis toi même que cela a commencé fin janvier , bref...
Change ton pseudo , je te conseil grincheux
Marsh Posté le 26-03-2011 à 15:05:01
Non, les médias en parlent depuis plus longtemps. Ceux que tu consultes en parlent depuis quelques jours, juste avant que tu ne crées ce fil quoi
Marsh Posté le 27-03-2011 à 10:21:00
Seulement 1 page concernant la Syrie?
Si elle tombe, ce qui ne saurait tarder, c'est quand même une pièce majeur sur l'échiquier au Proche-Orient qui tombe..j'imagine que les libanais regardent avec intérêt ce qui est en train de se passer.
Marsh Posté le 27-03-2011 à 10:31:49
ReplyMarsh Posté le 27-03-2011 à 11:53:52
no_gods a écrit : Seulement 1 page concernant la Syrie? Si elle tombe, ce qui ne saurait tarder, c'est quand même une pièce majeur sur l'échiquier au Proche-Orient qui tombe..j'imagine que les libanais regardent avec intérêt ce qui est en train de se passer. |
Tout a fait. La Syrie est un gros morceau dans la région. Si bachar tombe c'est toute la géopolitique de la région qui va être remis a plat. De plus l'Iran risque de se trouver isolé.
Faut pas oublié que c'est la minorité chiite qui est pouvoir en Syrie, et ce sont eux avec l'aide de l'Iran qui foutent la merde au moyen orient en finançant et armant le Hamas et le hezbollah.
Si la Syrie tombe, il se peut qu'enfin les palestiniens et les libanais puissent voir le bout du tunnel. Mais a mon avis on va pas tardé a entendre les Iraniens montrer les dents pour venir en aide a Bachar. Les ricains aussi mais pour la raison inverse.
Marsh Posté le 27-03-2011 à 12:39:58
http://www.youtube.com/watch?v=0iF [...] r_embedded
Marsh Posté le 27-03-2011 à 18:19:08
http://www.irna.ir/NewsShow.aspx?NID=30312464
selon Irna (Iran), SANA (agence de presse syrienne) publie l'interview d'un syrien qui avoue qu'il est allé en Israël et qu'on lui a demandé de faire des photos et des vidéos des manifestations
Oh les méchants
Marsh Posté le 27-03-2011 à 18:43:02
L'état d'urgence en vigueur depuis 1963 bientôt abrogé ?
Citation : Au pouvoir depuis 2000, à la suite de son père, le président syrien a promis de s'adresser "très bientôt" à son peuple, alors que le pays est secoué par une contestation sans précédent, réprimée dans le sang. Il aurait décidé d'abroger la loi d'urgence qui impose de nombreuses restrictions de libertés. |
Marsh Posté le 27-03-2011 à 20:45:25
Juste pour ton information, c'était "la merde au moyen orient" bien avant la création des groupes que tu cites, donc ton raisonnement ne tient pas.
C'est important de bien poser la chronologie des évènements pour comprendre pourquoi on en est là. Les mouvements que tu cites ont été créé suite à l'occupation israëlienne. Force est de constater qu'aucun pays ne prends ses responsabilités vis à vis d'israel, donc je vois pas comment on peut reprocher aux populations locales de vouloir résister à cette occupation.
Marsh Posté le 27-03-2011 à 20:57:07
mikha31 a écrit : |
Le problème c'est que les palestiniens n'ont justement pas leur destin en main et sont manipulés par l'Iran/Syrie , et tous ceux qui intérêt au statuquo. J'estime que le Hamas et hezbollah ont fait bien plus de mal a leur population qu' Israël avec une politique jusqu’au boutiste suicidaire.
Quant on a pas les moyens de défier militairement ou physiquement son adverse , on agit intelligemment au lieu de foncer dans la tas tout en sachant qu'on va(le peuple) se prendre une branler
Marsh Posté le 27-03-2011 à 21:53:40
Je suis d'accord avec ta dernière phrase, il faut avoir les moyens de résister et le faire intelligemment sachant qu'elle n'est pas forcément militaire, tout dépend de la situation.
Par contre, je suis pas du tout du même avis sur le reste. Je vais prendre l'exemple du hezbollah vu que c'est celui que je connais en partie et que j'ai un peu vécu. Le mouvement s'est créé dans les années 80 suite à l'invasion israëlienne du liban. Les israëliens ont occupé le Liban jusqu'en mai 2000 et ce sont les pertes infligés aux israëliens par le Hezbollah qui ont permis le retrait des troupes d'occupation de la majeure partie du Liban.
Sans cette résistance, le Liban serait toujours occupé aujourd'hui et je pense que rien que pour ça, chaque libanais qui connaît un peu son histoire a un minimum de reconnaissance objective envers le partie. Outre la libération d'une partie du pays, le Hezbollah s'est énormément investi socialement auprès des populations du sud (pas seulement chiites) par le financement d'hopitaux, écoles... Régions qui avaient été complètement délaissées par le gouvernement plus occupé à s'enrichir et creuser la dette du pays.
Par rapport à la libération de mai 2000, c'est aussi la seule fois dans l'histoire où israël a été défait militairement et où l'occupé n'a eu aucune concession à faire.
Maintenant, comme tu l'as dit, il faut agir intelligemment et je suis complètement d'accord que la solution militaire n'est pas la seule. Le problème, c'est qu'aucune autre solution n'a permis de faire évoluer la situation de façon juste et équitable.
Pour conclure, le Hezbollah à travers Nasrallah a de nombreuses fois indiqué qu'il était ouvert au dialogue sur comment obtenir une solution juste et équitable mais jusqu'à présent personne n'a pu présenter un projet viable pour trouver cette solution.
Marsh Posté le 27-03-2011 à 22:33:20
mikha31 a écrit : |
financement avec les deniers iraniens
volés aux Iraniens
précisons
Marsh Posté le 21-03-2011 à 00:01:19
Averissement modération
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Réveillons-nous, ils sont devenus fous !
...Il ne sert à rien d’invoquer les valeurs de la morale, naturelle ou religieuse, le droit international et la légalité onusienne, voire la simple décence, face à des agresseurs sans foi ni loi. On ne peut attendre d’Etats qui s’érigent en gendarmes de la planète tout en se comportant comme des régimes voyous une quelconque logique. Il est paradoxal, après tout ce temps, ces horreurs, ces massacres, ces actes de sauvagerie, cette barbarie, que l’on trouve encore dans le grand Occident « démocratique » tant de défenseurs de l’indéfendable, tant d’admirateurs des djihadistes présentés comme démocrates ou « modérés ». Les intellectuels sont piégés par leur aveuglement initial, les médias sont plombés par l’omerta, les politiques sont otages de leur doxa néoconservatrice, dans l’Hexagone comme dans tout le monde judéo-chrétien.
Pourquoi un tel acharnement, une telle obstination dans le mensonge ? C’est que la Syrie est depuis longtemps dans le collimateur de l’Amérique, de la Grande-Bretagne et d’Israël. La Syrie historique est le centre de gravité du Proche-Orient, le lieu de naissance des trois religions révélées, le cœur battant de l’arabisme, symbole de l’islam moderne et tolérant, siège des premiers califes : un héritage très lourd à assumer, mais qui a assuré à ce « phare de l’Orient » un prestige indéniable auprès des Arabes et une aura de sympathie chez les Musulmans.
Tolérante, multiconfessionnelle, moderne, républicaine, forte de son identité et de sa conscience historique, elle représente ce que les extrémistes de tout bord exècrent par-dessus tout.
Depuis son indépendance et la création d’Israël, la Syrie n’a cessé d’apporter un soutien indéfectible à la cause palestinienne et est toujours apparue comme un Etat rebelle à l’ordre israélo-atlantique. Face au délabrement du monde arabe, la Syrie s’est inscrite dans l’axe de la résistance et elle résiste. Son armée nationale a tenu le coup seule contre tous durant quatre ans, puis, aidée de ses alliés, a entamé la reconquête, s’affirmant au passage comme le principal artisan de l’éradication de Da’esh, malgré les mensonges et prétentions des usurpateurs fanfarons. L’Etat syrien contrôle désormais les quatre cinquièmes du territoire national, ayant mis en échec, par sa résilience, les plans des agresseurs.
Pour ceux-ci, la Syrie de 2018, après tant de batailles et tant d’essais non transformés, constitue une réalité impensable et intolérable. Il faut donc la faire disparaître de la carte, ne serait-ce qu’en l’ignorant. Il convient pour cela de délégitimer l’Etat, présenté systématiquement comme un « régime », ses institutions, sa constitution, son gouvernement, diaboliser son Président, ignorer les volontés de son peuple, les succès de son armée en les attribuant à ses alliés, voire à ses ennemis.
Il faut dénier au Président et à son entourage tout pouvoir, tout rôle à venir, tout droit de véto, et faire en sorte qu’il ne puisse y avoir de solution politique « syrienne » issue d’un dialogue national, sous l’égide de ses alliés et de ses amis. Il faut au contraire que son sort soit décidé par ses ennemis, par la « communauté internationale » aux aguets, par trois Etats représentant 470 millions de personnes soit 6 à 7% de l’humanité, lesquels pestent de ne plus pouvoir imposer leur loi au Conseil de Sécurité
Décidément, le monde est tombé sur la tête puisqu’il n’y a plus de légalité internationale, plus de respect du droit onusien, censé être la bible des diplomates. Les faux gendarmes du monde qui en sont les fauteurs de désordre, les cambrioleurs qui crient au vol, les violeurs de la légalité qui crient au viol, les agresseurs qui s’indignent des agressions de l’armée syrienne, les pratiquants d’ingérences illégales qui s’indignent de l’intervention légale des alliés et partenaires de l’Etat, tout ce beau monde s’agite et manœuvre au grand jour....
...Exit les comparses et les forces écran, voilà que les commanditaires et les parrains véritables ont jeté le masque et s’emploient à réaliser ouvertement ce qu’ils ont échoué à faire par procuration durant sept ans. Israël au Sud, l’Amérique et ses affidés européens au nord–est en appui des forces kurdes portées aux nues, la Turquie au nord-ouest contre les projets des Kurdes et tous contre Bachar al-Assad. Le prétexte de la lutte contre Da’esh et le terrorisme apparaît maintenant pour ce qu’il était, une fumisterie que défendent les ennemis de la Syrie légale et à laquelle ne croient plus que les imbéciles.
Jean-Yves Le Drian exige (sic) « le retrait de tous ceux qui n’ont rien à faire en Syrie ». Il ose. Devinez qui sont pour lui ceux qui n’ont rien à faire en Syrie ? Oui, vous avez gagné : l’Iran, le nouveau diable à la mode, le Hezbollah terreur d’Israël, la Russie, les forces « chiites » d’Irak.
Vous savez donc quels sont les pays qui ont à y faire : les trois obsédés du bombardement humanitaire, ceux qui possèdent des armes de destruction massive, violent systématiquement le droit international, soutiennent le terrorisme quand ils ne l’ont pas créé, ceux qui souhaitent piller tranquillement les ressources pétrolières et gazières de la Syrie et de la région : en d’autres mots, l’Amérique et ses fidèles. Pour faire bon poids bonne mesure, ajoutons Israël, ami des « révolutions arabes » qui détruisent les Etats du même nom, la Saoudie, grande démocratie devant l’éternel et spécialiste en constitutions, en droits de l’homme et de la femme, et en tolérance religieuse, la Turquie membre éminent de l’OTAN, ennemie des turcs des montagnes, mais amie des séparatistes kurdes de Syrie ou d’Irak et soutien des djihadistes, le Qatar à condition qu’il continue à acheter tout et n’importe quoi dans notre pays en difficulté....
Michel Raimbaud
Ancien ambassadeur
Professeur et conférencier
https://www.iveris.eu/list/tribunes [...] enus_fous_
Mieux comprendre la complexité de la guerre civile syrienne
SOURCE LESCRISES.FR
Ce billet vise à vous procurer de nombreuses informations “pas (trop) vues dans les médias” pour mieux comprendre le bourbier syrien.
Je suggère aux plus intéressés de se référer d’abord à l’Histoire de la Syrie, puis à celle de la guerre civile syrienne – nous ne reviendrons pas sur leurs sources (ce dernier billet est très bien fait).
I. Les forces en présence
(Source : Wikipedia) Assad a la reconquête des territoires perdus
1. Le gouvernement
Ses forces comprennent l’armée syrienne (320 000 hommes au début du conflit, dont la moitié a aujourd’hui déserté, principalement des sunnites, qui n’y ont jamais occupé de postes à responsabilité), des milices pro-gouvernementales non officielles (généralement issues de la communauté alaouite), quelques milliers de soldats iraniens (la Syrie et l’Iran sont alliés depuis des décennies), des troupes du Hezbollah (la milice libanaise chiite pro-iranienne) et des combattants irakiens chiites.
Cela représente environ 180 000 hommes dans l’armée, plus environ 80 000 miliciens, plus 20 000 autres.
De nombreux cas d’exactions on été rapportés.
2. L’opposition politique
Le Conseil national syrien est une autorité politique de transition créée fin 2011 à Istanbul, en Turquie, pour coordonner l’opposition au régime de Bachar el-Assad. Composé de 400 membres et dominé par les sunnites, le CNS rassemble plus de 30 organisations d’opposants dont les Frères musulmans (qui y sont majoritaires), des libéraux mais aussi des partis kurdes et assyriens. Le 11 novembre 2012, le CNS adhère à la Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution dont il reste la principale composante.
La Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution (ou Coalition nationale syrienne), est une autorité politique de transition créée fin 2012 à Doha, au Qatar. Siégeant au Caire, plus large que le CNS, bien financée et bien reconnue au niveau international, la Coalition engage « les parties signataires à œuvrer pour la chute du régime”. La France fait partie des premiers pays à l’avoir reconnue (début 2012, avec principalement les États-Unis, l’Angleterre et l’Espagne) comme représentant légal du peuple syrien.
Denise Natali, professeur à la National Defense University, estime que la Coalition représente mieux les intérêts de ses soutiens étrangers que ceux des Syriens de l’intérieur, et ne se distingue du CNS que par une allégeance au Qatar et aux autres États du Golfe Persique plutôt qu’à la Turquie.
Selon Raphaël Lefèvre, doctorant en relations internationales à l’université de Cambridge, leur sens politique, leurs alliances et leur discipline, ont « donné aux Frères musulmans un rôle majeur, notamment au sein de l’opposition en exil, dans le Conseil national syrien (CNS) et, aujourd’hui, au sein de la coalition nationale. Alliés objectifs des djihadistes, les Frères musulmans, sans avoir nommément de brigades engagées en Syrie, y auraient également acquis un poids militaire en finançant, armant et entraînant plusieurs groupes dans les régions d’Idleb et d’Alep. Ils sont soutenus par le Qatar, mais surtout par la Turquie.
Pour Fabrice Balanche, directeur du groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient et professeur à l’université Lumière Lyon 2, « la coalition [est] dominée par les Frères musulmans, il n’est guère surprenant de voir à sa tête un de leurs compagnons de route (Mouaz al-Khatib), proche de leur idéologie, qui défend lui aussi l’islam politique ». Haytham Manaa, président du Comité national pour le changement démocratique, rejoint cette analyse et affirme : « Ce modéré, bien qu’il se dise indépendant, ne peut aller dans le sens contraire voulu par les conservateurs islamistes qui ont la mainmise sur cette coalition ».
3. L’Armée syrienne libre (ASL)
Créée mi-2011, l’Armée syrienne libre était la principale force armée opposée au régime de Bachar el-Assad et à l’armée régulière au début de la guerre civile syrienne, avant d’être surpassée par les factions djihadistes et salafistes. Constituée d’anciens officiers de l’armée syrienne, elle se caractérise, pour l’essentiel, par son nationalisme arabe et son objectif démocratique.
En novembre 2011, l’ASL reconnaît l’autorité du Conseil national syrien (CNS) puis à la mi-décembre 2011, un camp de l’ASL est installé en Turquie. Son accès est strictement contrôlé par les Forces armées turques. En 2012, elle annonce son soutien à la nouvelle Coalition nationale des forces de l’opposition et de la révolution.
Le 1er avril 2012, le Conseil national syrien (CNS), lui-même financé par des pays étrangers, annonce qu’il va payer les salaires des membres de l’ASL.
Au printemps 2013, l’ASL gagne du terrain au sud de la Syrie. L’ASL réclame alors des missiles antiaériens à courte portée, des missiles antichars, des mortiers, des munitions, des gilets pare-balles, des masques à gaz et une zone d’exclusion aérienne. Elle affirme peu après avoir obtenu satisfaction en ayant reçu de l’étranger des quantités d’armes « modernes » susceptibles de « changer le cours de la bataille » : il s’agit d’armes antiaériennes et antichars ainsi que de munitions.
En août 2013, Le Figaro révèle que « les premiers contingents syriens formés à la guérilla par les Américains en Jordanie seraient entrés en action depuis la mi-août dans le sud de la Syrie, dans la région de Deraa. Un premier groupe de 300 hommes, sans doute épaulés par des commandos israéliens et jordaniens, ainsi que par des hommes de la CIA, aurait franchi la frontière le 17 août. Un second les aurait rejoints le 19 ».
En septembre 2013, des groupes appartenant à l’ASL affirment, de concert avec treize des groupes rebelles islamistes les plus puissants en Syrie et dont l’ASL était proche, qu’aucune organisation basée à l’étranger, y compris la Coalition nationale, ne saurait les représenter : ils forment alors une alliance avec les djihadistes du Front al-Nosra. De nouveaux groupes de l’ASL font défection en octobre.
En décembre 2013, l’ASL perd le contrôle de ses bureaux, à Bab Al-Hawa, près de la frontière turque, ainsi que de plusieurs entrepôts. Ces sites, qui abritent du matériel fourni par des pays alliés (notamment par les États-Unis), passent sous le contrôle du Front islamique.
En juin 2014, le gouvernement de la Coalition nationale syrienne dissout le Conseil supérieur militaire de l’Armée syrienne libre et défère ses membres devant le comité de contrôle financier et administratif du gouvernement pour qu’ils fassent l’objet d’une enquête.
Les groupes djihadistes Front al-Nosra et Ahrar al-Sham prêtent main forte aux rebelles de l’ASL contre les troupes du régime syrien et se sont avérés d’une grande utilité pour ces derniers lors de la bataille d’Alep.
Le financement et l’armement extérieurs de l’ASL semblent venir principalement de pays du Golfe arabique comme l’Arabie saoudite, le Qatar, d’autres pays comme la Turquie et quelques pays occidentaux. Elle dispose également de l’aide d’agents de la CIA opérant à partir de la Turquie.
En avril 2013, le secrétaire d’État John Kerry annonce le doublement de l’assistance directe aux rebelles syriens et la livraison d’équipements militaires défensifs, le montant total de l’aide américaine atteignant ainsi 250 millions de dollars. En juin 2014, Barack Obama annonce son intention de débloquer 500 millions de dollars pour « entraîner et équiper » l’opposition modérée armée en Syrie, après enquête sur les groupes bénéficiaires.
En septembre 2013, François Hollande annonce que la France va finalement fournir des armes à l’ASL « dans un cadre contrôlé » et « élargi avec un ensemble de pays ». En décembre 2013, la France indique que contrairement aux États-Unis et au Royaume-Uni, elle maintient « ses livraisons d’aide militaire non létale » à la suite de la perte des bureaux et de plusieurs entrepôts de l’ASL. Plusieurs livraisons ont ainsi eu lieu au cours de l’année 2013, comprenant notamment des mitrailleuses de calibre 12,7 mm, des lance-roquettes, des gilets pare-balles, des jumelles de vision nocturne et des moyens de communication. Les livraisons sont toujours en cours à l’été 2014.
Des combattants ont été à plusieurs reprises convaincus de crimes de guerre.
En mars 2013, le chercheur suédois Aron Lund publie un article dans lequel il proclame que l’Armée syrienne libre n’existe pas en tant que telle, mais fut à l’origine « a branding operation » (une opération de nom de marque), avançant que la plupart des brigades se sont réclamées de l’ASL sans être réellement sous son commandement et que le nom d’Armée syrienne libre sert davantage à distinguer les brigades non-idéologiques des groupes djihadistes. Il affirme par ailleurs que les premiers commandants étaient sous tutelle turque, sans possibilité de fonctionner en toute autonomie.
Selon l’universitaire Thomas Pierret : « Le problème est que la situation est très variable d’une région à l’autre : dans certaines zones, l’ASL est une coquille vide, dans d’autres, comme à Damas, elle est structurée et serait sûrement en capacité de prendre la main si la situation le permettait ». Malik al-Kurdi, le second du général Riad el Asaad, déclare en août 2013 :
« L’ASL n’est plus qu’un nom. Certaines katibas [unités de combattants] s’en revendiquent, mais cela ne veut pas dire qu’elles suivent l’état-major. [...] les groupes, même sous la bannière de l’ASL, font ce que bon leur chante. En outre, beaucoup d’entre eux quittent publiquement ou non l’ASL pour rallier les groupes dits islamistes »
En décembre 2013, l’universitaire Fabrice Balanche indique : « L’ASL n’a jamais vraiment existé. Il y a eu un état-major composé d’une cinquantaine de généraux déserteurs, majoritairement réfugiés en Turquie. On parlait d’armée organisée, ce n’était rien de tout cela, c’était du vent ». En février 2014, Le Monde affirme : « Plusieurs brigades, islamistes et non islamistes, continuent [...] de se réclamer de l’ASL, qui désigne désormais plus la rébellion qu’une coalition bien structurée ». Pour Frédéric Pichon, chercheur et spécialiste de la Syrie, l’ASL n’existe pas et a toujours entretenu des liens étroits avec salafistes et djihadistes ; il précise qu’elle collabore également avec Al Qaïda.
Les effectifs de l’ASL (principalement des civils ayant pris les armes) sont estimés à :
15 000 hommes fin 2011,
40 000 hommes début 2012,
100 000 hommes mi-2012,
140 000 hommes en avril 2013,
50 000 hommes fin 2013
15 000 hommes dispersés en 2014
4. Le Front islamique
Le Front islamique est formé en novembre 2013 à la suite de l’alliance de groupes rebelles islamistes. Sa création aurait été financée par la Turquie, le Qatar et l’Arabie saoudite. Le mouvement rassemble des brigades salafistes ou proches des Frères musulmans.
Dans une déclaration publiée lors de sa création, le Front islamique annonce que son objectif est de créer un état islamique dirigé par une choura et établir la charia comme base du droit. Il affirme que dans cet état, les minorités religieuses et ethniques seraient protégées. Il rejette la démocratie et le nationalisme kurde.
Rassemblant 50 000 à 80 000 hommes, le Front islamique est alors le plus important groupe rebelle de Syrie.
5. Le Front al-Nosra / L’armée de la conquête
Le Front Al-Nosra (Jabhat an-Nuṣrah li-Ahl ash-Shām : « Front pour la victoire du peuple du Levant »), est un groupe salafiste djihadiste affilié à Al-Qaïda.
Le Front al-Nosra est initialement une extension en Syrie de l’État islamique d’Irak, mais il s’en sépare en 2013. Depuis janvier 2014, les deux groupes sont en conflit direct.
Le 9 avril 2013, Abou Bakr al-Baghdadi, chef de l’État islamique d’Irak (EII), révèle le parrainage du Front al-Nosra par son organisation, caché jusqu’ici pour des raisons stratégiques et de sécurité. En novembre 2013, Ayman al-Zaouahiri, émir d’Al-Qaïda, annonce finalement que le Front Al-Nosra est bien la seule branche d’Al-Qaïda en Syrie.
Les relations d’al-Nosra avec les autres parties prenantes de la rébellion sont fluctuantes. Le groupe combat généralement aux côtés du Front islamique, de l’ASL et des autres groupes rebelles. Mais sa volonté d’imposer la charia lui a attiré l’hostilité d’une partie des Syriens et d’autres organisations rebelles, qui dénoncent son origine étrangère et estiment qu’elle « a volé la révolution syrienne », pillé des entreprises et imposé son intolérance religieuse.
Le Front est responsable de nombreux attentats-suicides, dont plusieurs explosions meurtrières à Damas en 2011 et 2012.
Les estimations des effectifs du Front al-Nosra varient de 6 000 à 15 000 hommes, incluant des combattants étrangers.
En novembre 2012, Laurent Fabius déclara qu’Al-Nosra “faisait du bon boulot”. Voici l’article savoureux (Source : Le Monde, 13/12/2012, réservé aux abonnés) :
C’est cependant sur le terrain diplomatique que l’opposition syrienne a engrangé cette semaine les résultats les plus probants. Réunis à Marrakech, mercredi, le groupe des “Amis de la Syrie“, qui rassemble plus d’une centaine de pays occidentaux et arabes, organisations internationales et représentants de l’opposition syrienne, a formellement reconnu la Coalition nationale de l’opposition syrienne comme “seule représentante” des Syriens, à la suite de la France, du Royaume-Uni, et des États-Unis.
Présent à Marrakech, le ministre français des Affaires Étrangères, Laurent Fabius, s’est félicité de cette décision : “Créée il y a un mois, la Coalition nationale syrienne, qui réunit l’opposition et que la France a été la première à reconnaître, est aujourd’hui reconnue par plus de cent pays comme la seule représentante légitime du peuple syrien. C’est très important pour le peuple syrien.” “En plus, il y a toute une série de décisions qui ont été prises sur le plan humanitaire avec des apports de fonds importants, notamment de l’Arabie saoudite, qui a offert 100 millions de dollars pour aider la population syrienne“, a précisé le ministre.
“Nous avons eu le témoignage du nouveau président de la Coalition nationale syrienne, qui a beaucoup insisté sur le fait que, dans le futur gouvernement, toutes les communautés syriennes, majoritaires ou minoritaires, seront respectées, a ajouté M. Fabius. C’est un jour important. Il reste encore beaucoup de souffrance et beaucoup de travail pour que M. Bachar Al-Assad “dégage”, comme on dit maintenant. Je pense que c’est un jour d’espoir pour le peuple syrien.”
En revanche, la décision des Etats-Unis de placer Jabhat Al-Nosra, un groupe djihadiste combattant aux côtés des rebelles, sur leur liste des organisations terroristes, a été vivement critiquée par des soutiens de l’opposition. M. Fabius a ainsi estimé, mercredi, que “tous les Arabes étaient vent debout” contre la position américaine, “parce que, sur le terrain, ils font un bon boulot“. “C’était très net, et le président de la Coalition était aussi sur cette ligne“, a ajouté le ministre.
(si quelqu’un peut compléter Wikipedia svp, merci)
(Eh oui, quand les Américains placent un groupe sur la liste des groupes terroristes, l’américanolâtre Fabius critique et préfère écouter ses nouveaux amis syriens – un peu Frères Musulmans sur les bords… Ami lecteur membre des renseignements extérieurs, je compatis, mais ne te suicide pas tout de suite !)
Le 24 mars 2015, le Front al-Nosra, Ahrar al-Sham et d’autres groupes rebelles se rassemblent dans une alliance appelée l’Armée de la conquête, forte d’environ 30 000 hommes, soutenue par l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie, et active principalement dans le gouvernorat d’Idleb. D’après le chercheur Fabrice Balanche, 20 à 25 % de la population syrienne vit alors sur les territoires tenus par le Front al-Nosra et ses alliés.
Le 27 mai 2015, Abou Mohammad Al-Joulani, le chef du Front al-Nosra, accorde une interview à Al Jazeera. Il affirme que le seul objectif de son groupe est la chute du régime de Bachar el-Assad, il dément l’existence du groupe Khorassan et affirme qu’Ayman al-Zaouahiri a donné des ordres pour ne pas lancer d’attaque contre l’Occident depuis la Syrie. Il confirme d’ailleurs son allégeance à ce dernier, voulant ainsi mettre fin aux rumeurs sur une éventuelle rupture entre le Front al-Nosra et Al-Qaïda central. Selon les analystes, le Front al-Nosra cherche alors à donner à l’Occident une image plus présentable et se faire passer comme une force politique légitime en Syrie, notamment en se distinguant de l’extrémisme de l’État islamique vis-à-vis des minorités religieuses chrétiennes et alaouites.
En septembre 2015, « l’Armée de la conquête », composée du Front al-Nosra et du groupe islamiste Ahrar al-Sham, est touchée par des frappes russes dans les provinces d’Idlib, de Hama, et de Homs.
6. L’État islamique
Né en 2006 en Irak, l’État islamique est une organisation salafiste djihadiste, dirigée par Abou Bakr al-Baghdadi, proclamé calife le 29 juin 2014. Le groupe apparaît en Syrie le 9 avril 2013 sous le nom d’État islamique en Irak et au Levant et prend le nom d’État islamique lorsqu’il proclame l’instauration du califat, mais ses adversaires lui donnent le surnom de « Daech ».
Considéré comme moins corrompu que les autres groupes djihadistes, l’EIIL est aussi le plus extrémiste, il est craint pour sa violence, son intransigeance et son indifférence aux notions occidentales de droits humains. Très impliqué sur les réseaux sociaux, il attire un grand nombre de djihadistes étrangers venus de tout le monde musulman et même d’Occident.
Cependant sa radicalité et ses ambitions lui attirent rapidement l’hostilité des autres groupes rebelles. En janvier 2014, le Front islamique, l’Armée syrienne libre et le Front al-Nosra et plusieurs autres groupes rebelles lui déclarent la guerre.
En 2013 et 2014, les effectifs en Syrie de État islamique sont estimés de 5 000 à 13 000 hommes. Ils augmentent sensiblement à la suite de la proclamation du califat. En 2015, les estimations vont de 20 000 à 80 000 combattants, tant en Syrie qu’en Irak et sans compter le ralliement de nombreux groupes djihadistes à travers tout le monde musulman.
7. Les Kurdes
Les populations kurdes de Syrie occupent, le long de la frontière turque, trois enclaves séparées qui constituent le prolongement naturel des territoires kurdes de Turquie et d’Irak. Historiquement discriminés par le régime et ancrés à une solide identité culturelle, les Kurdes de Syrie ont profité des désordres de la guerre civile pour prendre le contrôle de ces zones qui composent le « Kurdistan syrien »
Le Kurdistan syrien, appelé le Rojava, passe aux mains du Parti de l’union démocratique (PYD), la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Il dispose d’une branche armée, les Unités de protection du peuple (YPG).
Les relations des Kurdes avec les autres parties prenantes au conflit sont fluctuantes : plutôt proches de l’ASL, les YPG entrent en conflit avec des brigades islamistes en juillet 2013. Jouant leur propre carte, les rebelles kurdes concluent parfois des alliances ponctuelles et opportunistes, tantôt avec les forces loyalistes, tantôt avec les rebelles. Hostile au régime de Bachar el-Assad, dont ils souhaitent la chute, les Kurdes du PYD affrontent cependant rarement les forces loyalistes avec lesquelles elles cohabitent dans certaines villes. Les YPG livrent l’essentiel de leurs combats contre les forces djihadistes, et principalement l’État islamique.
En 2015, les effectifs des YPG sont estimés entre 35 000 et 65 000 combattants, dont environ 40% de femmes.
8. Synthèse
On a donc en présence à l’automne 2015 :
le gouvernement (alaouite, chiites) : 180 000 (forces armées) + 100 000,
l’Armée libre syrienne (sunnite, majoritairement Frères musulmans) : 15 000,
le Front islamique (islamistes sunnites durs) : 50 000 à 80 000,
Le Front al-Nosra/ al-Qaïda (terroristes sunnites) : 30 000,
l’État islamique (sunnites dingues) : 20 000 à 100 000,
les Kurdes (sunnites) : environ 35 000 à 65 000.
Les pertes sont estimées à l’automne 2015 :
70 000 soldats tués + 40 000 miliciens
100 000 “rebelles”tués
100 000 civils au moins
II. Cartes
1. Le pays
La Syrie comptait 18 millions d’habitants en 2004. Actuellement, la population serait de 23 millions, y compris les 2 millions de réfugiés à l’extérieur. La population se concentre sur 60% du territoire, les 40% restants n’étant pas propice à l’habitat permanent en raison de l’aridité. La densité dans la zone habitée dépasse les 200 habitants par km², dans la région côtière nous atteignons les 400 habitants par km². Environ 60% de la population réside en zone urbaine (avant la crise).
La Syrie est peuplée par différentes communautés ethniques et confessionnelles. , avec environ 70 % d’Arabes sunnites, 20 % d’Arabes alaouites, 4 % de Kurdes sunnites, 6 % de chrétiens.
La région côtière est dominée par la communauté alaouite (70% des provinces de Lattaquié et Tartous), les sunnites (20%) et les chrétiens (10%) y sont surtout concentrés dans les villes.
Lire cet article pour plus de précisions.
2. Les combats
Voici l’évolution des zones de pouvoir dans le pays :
En 2012 :
En 2013 :
En 2014 :
En 2015 :
(Mises à jour ici etici)
3. Autres cartes
Et en bonus, l’Irak :
L’État islamique en gris :
Une comparaison :
Les frappes russes :
qui semblent avoir été un peu plus efficaces que les dernières américaines…
On se demande bien pourquoi…
15 aout 2018 - Passage de relai du topic de zmed à scOulOu
Message édité par Sgt-D le 11-12-2024 à 09:41:34