Le scandale des aides publiques aux sociétés américaines - Actualité - Discussions
Marsh Posté le 26-12-2009 à 18:49:42
cocto81 a écrit : |
Tu sais , ils n'en parlent pas sur TF1 alors à moins de réussir à caser ça là-bas, ce sera toujours un demi-scandale, et dans 2 ans, on te dira que tu es fou, tu as rêvé.
Marsh Posté le 04-11-2009 à 13:42:23
Il y a eu une grand chamboulement à la déconvenue de la crise financière de 2008, qui en fait n'en est pas réellement une, puisqu'on en connaît l'origine, qui est la facilité faite à n'importe quel ménage américain, même non solvable, pour faire une emprunt auprès d'une banque. La facilité imposée par la loi n'a pas disparu et donc la perspectives de futures crises non plus.
On parle beaucoup du complot du 9/11, du niveau des théories soucoupistes, mais celui-là, un méga-complot financier, personne n'y a vu que du feu... et maintenant que c'est fait, et qu'on a fait mine d'y participer, on est bien avancé. En fait les Etats-Unis viennent de signer là un nouveau mode de domination financière et économique sur le reste du monde.
La crise ? Il y'en avait pas réellement en France ou dans le reste de l'Europe. En Asie c'est même le contraire. Le seul problème venait des Etats-Unis et de son impact.
Or qu'ont fait les Américains ? Ils ont aidé massivement leurs banques. Certes, plus ou moins (deux grosses banques ont fait faillite). En réalité ils ont plus prêté à ces banques que fourni des aides.
Mais on n'a rien vu pour la grosse industrie, un point faible de l'industrie américaine.
GM avait 172 milliards de dollars de dettes, s'est mise en faillite, c'est à dire qu'elle n'aura plus rien à rembourse, a reçu environ 50 milliards de dollars d'aides du gouvernement américain, plus les facilités pour licencier qui elle veut la retombée financière implicite. De plus le fait de donner une grosse partie de son capital au syndicat majoritaire du groupe (qui pour le coup on peut se demander quels sont désormais ses intérêts) aucun "travailleur" licencié, spolié de va broncher.
Pour info, GM était à peine plus de deux fois plus gros que PSA, et à peine plus gros qu'un Renault+Nissan.
Quand on pense que la moindre mesurette fleurant l'aide aux constructeurs français, comme celle de 100 millions d'euros pour la voiture hybride de Peugeot, recevait l'ire de Bruxelles.
Or voilà que GM, ayant reçu des aides mirobolantes du panier percé américain (mais c'est vrai que la dette en dollars des US c'est tout le reste du monde qui paie), renait de ses cendres avec une trésorerie de guerre de 40 milliards de dollars ! C'est magique.
Et puis il nous annonce après les 6 milliards d'euros récus de la part de l'Allemagne pour "vendre dans de bonnes conditions" Opel, que la vente n'est plus d'actualité.
Ca parait trop gros pour être vrai, pourtant c'est la pure réalité.
Pour résumer, on vient de contribuer par la dette contractée par les Etats-Unis en dollars, NOTRE monnaie internationale, à un investissement massif dans GM, une entreprise non détenue par des Français, ni même des Européens, ne fabriquant quasiment rien sur le territoire français, mais en concurrence en France même, en Europe surtout avec les constructeurs Français produisant essentiellement en France et détenue par des français (et payant au passage leurs impôts en France). Pendant ce temps que de problèmes juridiques pour qu'EDF pénètre le marché, alors que le résultat est totalement dans l'intérêt des américains qui n'ont plus d'expérience dans le nucléaire civil. C'est au point que le nouveau PDG d'EDF doute de la rentabilité de l'opération qu'il a payé cher pour un contrôle très hypothétique.
Ca expliquerait peut-être pourquoi les Etats-Unis n'ont eu de cesse de grossir la crise, en réalité une crisounette générée par leurs lois de discrimination positive pour le crédit, et puis ont entretenu le spectacle. En réalité les banques qui ont fait faillite permettent de détendre un milieu trop concurrentiel, et n'ont pas de véritable impact économique si ce n'est rendre plus fortes à l'international celles qui restent. Le tout générant juste une perte temporaire de confiance en bourse, probablement aussi le temps que quelques opérations initiées en haut lieu puissent se faire.
Bref, en Europe, on s'est bien fait entuber ! Parce qu'en Asie ils participent à ce financement, en attendent un retour sur investissement, un jour ou l'autre, quand le yuan deviendra la monnaie internationale.
Je n'ai rien vu de précis dans ce domaine sur le forum, ni même sur le net et surtout on voit la crise comme un phénomène météo ou la fin du capitalisme ou je ne sait quoi, mais absolument pas dans cette perspective qui me semble pourtant évidente.
On pourrait rajouter que les Etats-Unis ne cessent de baisser en puissance rapportée à l'habitant depuis la 2e guerre mondiale, et ils ont usé de tous les artifices possibles, comme un seul homme, pour se maintenir en tête, et ça a marché à chaque fois.
Il faut comprendre ce qu'ils sont en train de nous faire maintenant : l'emprunt d'Etat sans limites pour subventionner leur suprématie militaire et industrielle. C'est assez simple : dans cette compétition on ne peut pas faire le poids puisque tout se fait en dollars, pour nous aussi si on veut aller au-delà d'un certain niveau décent, qu'eux peuvent se permettre de dépasser. La règle dans ce cas c'est que lorsque la France emprunte c'est à leur bénéfice et quand les Etats-Unis empruntent c'est à notre dépens.
La limite bien sûr du système c'est l'effondrement dans le confiance du dollar. Or ça impliquerait une économie en retard sur le reste du monde, une infériorité militaire etc. Il n'en est rien grâce justement à l'emprunt d'Etat en dollars. Pour faire face les autre pays doivent soit emprunter aussi, soit prêter aux Etats-Unis s'ils sont excédentaires, le tout participant au renforcement du pouvoir du dollar.
Ce serait intéressant de connaître les avis d'expert en finances et en droit international, car l'affaire GM me semble absolument scandaleuse, et visiblement personne ne bronche. On peut imaginer Boeing et d'autres grosses sociétés US dans le même sac à magouilles, pendant que les Européens se battent pour quelques euros de subventions, qui d'ailleurs coûteraient effectivement aux contribuables.