Politique étrangère et diplomatie : l'Ouzbékistan

Politique étrangère et diplomatie : l'Ouzbékistan - Actualité - Discussions

Marsh Posté le 16-05-2005 à 20:32:58    

Bonjour à tous,
 
nous avons sous les yeux un exemple que je trouve très malsain du traitement de ces évènements. Il se passe dans un pays lointain une répression digne de Tien An Men, et son traitement par les journaux français me laisse perplexe, pour ne pas dire plus.
 
Vendredi soir, le bilan officiel était de 1 mort. 2 jours plus tard, les journaux rapportaient 300 morts. Aujourd'hui, les chiffres oscillent entre 500 et 600 morts.
 
Aujourd'hui, il n'y a plus qu'une manchette sur le site du journal Le Monde. Le site de Libération et le Figaro rappellent les positions prises par le Foreign Office, qui me semble etre le seul a avoir clairement condamné l'attitude des autorités Ouzbèques.
 
Mais la diplomatie reprend le pouvoir, remarquez l'admirable rond de jambe fait aux Etats Unis : http://www.fco.gov.uk/servlet/Fron [...] 5138315666
 
Et surtout j'ai du mal à comprendre les réactions officielles françaises : http://www.france.diplomatie.fr/ac [...] ?ART=49302
 
et donc plutôt l'absence de réactions. La diplomatie consiste apparemment simplement à ne fâcher personne. Plus que les journaux encore, qui sont après tout commerciaux qu'ils le veuillent ou non, j'ai du mal à admettre que la France ne se montre pas aussi claire que les anglais sur la pratique du pouvoir en Ouzbékistan. Ma traduction est : "nous n'en avons officiellement rien à battre, ne faites pas tant de bruit"
 
Pensez vous que c'est une façon normale de parler de tels évènements ? A quoi la diplomatie doit elle servir dans des cas pareils ?


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La ligne droite n'est en aucun cas le plus court chemin entre deux points. Sauf, bien sûr, si les deux points sont bien alignés l'un en face de l'autre
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Marsh Posté le 16-05-2005 à 20:32:58   

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Marsh Posté le 16-05-2005 à 20:34:30    

Prozac a écrit :

La diplomatie consiste apparemment simplement à ne fâcher personne.


C'est la definition [:spamafote]


Message édité par Ciler le 16-05-2005 à 20:34:44

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And I looked, and behold a pale horse: and his name that sat on him was Death, and Hell followed with him. Revelations 6:8
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Marsh Posté le 16-05-2005 à 20:58:40    

Ben justement, dans des cas comme ça, j'ai l'impression qu'un ministère des affaires étrangères ne sert à rien.
 
Pour un pays qui souhaite jouer un rôle sur la scène internationale, championne des droits de l'homme, ça me parait franchement petit.
 
est-ce que quelque chose justifie une telle retenue ?


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Marsh Posté le 16-05-2005 à 21:05:47    

Il y a un paramètre très particulier: ça se passe dans une zone frontalière (frontière dessinée de façon arbitraire par Staline) entre trois pays à la stabilité très relative (Ouzbékistan, Tadijkistan, Kirghiztan) réputée pour être un foyer de l'islamisme radical. L'Islam a été longtemps placé sous tutelle par le pouvoir soviétique et ses successeurs ont tenté de faire de même. Rappelons par ailleurs que l'Ouzbékistan est frontalier de l'Afghanistan.  
 
Donc ni les US, ni la Russie, ni l'EU, ni la Chine (qui n'est pas très loin) n'ont vraiment envie que cela ne débouche sur un pouvoir plus "coranique".
On commence à soupçonner que les révoltes résultent d'autres raisons que le fait de radicaux religieux mais rien n'est moins sure.
Personne n'a envie de prendre de risque dans une région si sensible donc on ferme les yeux.


Message édité par nick_olas le 16-05-2005 à 21:11:41
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Marsh Posté le 16-05-2005 à 21:11:39    

C'est à peu près le sens de la remarque du chef de la diplomatie anglaise qui défend la totale indifférence des Etats Unis : en poussant dans ce sens, la "défense de la démocratie" conduit à fermer les yeux et à laisser un authentique dictateur issue de l'ex URSS agir impunément.
 
Mais de tels évènements ne sont ils pas tout au contraire le milieu idéal pour que les idées radicales trouvent de quoi s'épanouir ? Quelles sensibilités veulent ils épargner en ne protégeant qu'un homme ?


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Marsh Posté le 16-05-2005 à 21:15:48    

Comme d'hab quoi: on fait du court terme en se disant qu'il vaut mieux un pouvoir autoritaire stable avec qui on peut traîter plutôt qu'une tentative de démocratie qui risquerait de ne pas pouvoir s'affirmer et de sombrer en anarchie ou en république islamique trop radicale (du moins aux goûts des grandes puissance).
 
Même si on doit soutenir la démocratie, on ne peut pas non plus l'imposer de l'extérieur.  
On n'a qu'à envoyer l'OSCE aux prochaines élections (comprenne qui pourra :whistle: ), on saura alors si les Ouzbeks veulent la démocratie, maintenant contre un pouvoir pareil ce sera plus dur que contre un Koutchma :/


Message édité par nick_olas le 16-05-2005 à 21:20:31
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Marsh Posté le 16-05-2005 à 21:23:38    

Ils ont du pétrole les ouzbek ?
J'imagine que non pour qu'on en parle aussi peu  :D


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Friedrich Nietzsche : Le christianisme et l'alcool, les deux plus grands agents de corruption
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Marsh Posté le 16-05-2005 à 21:26:55    

Si un peu je pense.
edit: je cherche, j'ai déjà trouvé ça : Uzbekistan is now the world's third largest cotton exporter, a major producer of gold and natural gas, http://en.wikipedia.org/wiki/Uzbekistan
Il y a du pétrole en Ouzbékistan http://www.senat.fr/rap/r97-412/r97-41221.html


Message édité par nick_olas le 16-05-2005 à 21:35:05
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Marsh Posté le 16-05-2005 à 21:50:53    

En regardant la situation géographique de l'Ouzbekistan, on comprend tout de suite pourquoi aucune "grande puissance" n'a envie de voir ce pays plonger dans l'instabilité:
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/7/78/Uz-map.png
Pays limitrophes: Afghanistan, Turkmenistan, Tadjikistan, Kazakhstan, Kirghizistan
à moins de 500km à vol d'oiseau (ou de missile): Chine, Iran, Pakistan.
 
Les Etats-Unis ont pu y installer une base militaire depuis l'intervention en Afghanistan. Sans oublier que peu de démocraties étaient très critiques vis-à-vis des talibans avant le 11 septembre 2001.


Message édité par coolapaddy le 16-05-2005 à 21:53:42
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Marsh Posté le 16-05-2005 à 21:55:01    

L'Ouzbekistan est effectivement un important producteur de gaz. Mais je ne pense pas que ce soit ses ressources naturelles qui jouent dans les réactions à ces évènements.
 
La diplomatie française s'est adjugée la première place pour critiquer la méthode américaine pour imposer par la force la "démocratie", avec plein de guillemets autour.
 
Je ne sais pas ce que peut réellement apporter une réaction comme celle des anglais, mais elle me parait plus réaliste et moins vide que la réaction française (entre autres). Font ils plus de mal que de bien à réagir un peu à chaud ?
 
Quant à la présence d'observateurs internationaux, finalement pourquoi pas ? C'est invasif pour de tels régimes, mais serait-ce impossible ?  
 
Je ne connais pas assez ce pays pour pouvoir estimer du type de régime qui pourrait en ressortir.


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Marsh Posté le 16-05-2005 à 21:55:01   

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Marsh Posté le 16-05-2005 à 22:06:21    

Prozac a écrit :

La diplomatie française s'est adjugée la première place pour critiquer la méthode américaine pour imposer par la force la "démocratie", avec plein de guillemets autour.


ça c'est l'image que vos médias vous donnent ;) Les russes n'y sont pas allé de main morte ces derniers mois :o
 
Le but initial de la diplomatie (au sens strict), c'est d'obtenir en discutant ce qu'on pourrait aussi obtenir par la force (mais la diplomatie est moins coûteuse).
Chaque diplomatie déssert avant tout les intérêts de son pays. Point. Maintenant effectivement ce serait bien qu'elles s'occupent de calmer le jeu dans l'unique intérêt des Ouzbeks... on peut rêver :sarcastic:


Message édité par nick_olas le 16-05-2005 à 22:07:08
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Marsh Posté le 16-05-2005 à 22:15:08    

Bon apparement, l'OSCE s'est déjà interessé d'assez près aux conditions de scrutins là bas, mais le maitre des lieux s'est balance royalement.
 
Un article que je trouve plutôt bien sur FIgaro : http://www.lefigaro.fr/internation [...] G0094.html
 
Il se termine sur des questions plutôt que des affirmations, ce qui me semble être un signe d'intelligence.


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Marsh Posté le 16-05-2005 à 22:21:41    

nick_olas a écrit :

ça c'est l'image que vos médias vous donnent ;) Les russes n'y sont pas allé de main morte ces derniers mois :o
 
Le but initial de la diplomatie (au sens strict), c'est d'obtenir en discutant ce qu'on pourrait aussi obtenir par la force (mais la diplomatie est moins coûteuse).
Chaque diplomatie déssert avant tout les intérêts de son pays. Point. Maintenant effectivement ce serait bien qu'elles s'occupent de calmer le jeu dans l'unique intérêt des Ouzbeks... on peut rêver :sarcastic:


 
Je suis bien conscient de l'aspect très hypocrite de la plupart des politiques étrangères.  
 
Dans ce cas présent, la stabilité de la région me semble encore plus menacée par la liberté et meme l'impunité qui serait laissée à Karimov que par autre chose.
 
Il est peut être déjà trop tard, si les mouvement radicaux ont eu le temps de s'implanter, je n'en sais rien.
 
Il y a une contradiction assez flagrante avec les leçons dispensées par France pour l'Irak. J'étais assez en ligne avec les positions frnaçaises de l'époque, alors je me sens un peu serré aux entournures aujourd'hui.
 
Edit : Nick_Olas, tu n'es pas français ?


Message édité par Prozac le 16-05-2005 à 22:22:36

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La ligne droite n'est en aucun cas le plus court chemin entre deux points. Sauf, bien sûr, si les deux points sont bien alignés l'un en face de l'autre
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Marsh Posté le 16-05-2005 à 22:27:17    

Ne le prends pas mal mais ça m'étonnerait qu'avant l'invasion de l'Irak des diplomates français n'aient pas discutés, ne serait-ce qu'à titre informel, des retombées pour la France en cas de soutient ou de position neutre :o
La diplomatie "humaniste" ce sont de belles idées généreuses, contradictoires et de grands principes qu'on alignent/montent au gré des besoins du moment. Ni plus, ni moins.
 
Attention, tout n'est pas "noir". On ne soutient pas des dictatures par plaisir mais par intérêt/nécessité. Il y a des gens très bien parmis les diplomates mais on ne peut pas imposer à tout le monde sa vision d'une société civile et démocratique.
 
Edit: non ;)


Message édité par nick_olas le 16-05-2005 à 22:33:38
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Marsh Posté le 16-05-2005 à 23:07:03    

nick_olas a écrit :

Ne le prends pas mal mais ça m'étonnerait qu'avant l'invasion de l'Irak des diplomates français n'aient pas discutés, ne serait-ce qu'à titre informel, des retombées pour la France en cas de soutient ou de position neutre :o
La diplomatie "humaniste" ce sont de belles idées généreuses, contradictoires et de grands principes qu'on alignent/montent au gré des besoins du moment. Ni plus, ni moins.
 
Attention, tout n'est pas "noir". On ne soutient pas des dictatures par plaisir mais par intérêt/nécessité. Il y a des gens très bien parmis les diplomates mais on ne peut pas imposer à tout le monde sa vision d'une société civile et démocratique.
 
Edit: non ;)


 
Je ne dis absolument pas le contraire. Mais si la stabilité du pays sert à la prospérité de la région et des pays qui traitent avec elle, le choix diplomatique de laisser la région entre les mains d'un tel homme en affichant un mépris si évident des populations me parait le plus mauvais choix pour assurer une cohabitation fructueuse.  
 
C'est la plus grande porte ouverte à ce que l'on a condamné pour etre la porte ouverte aux extrémismes, religieux entre autres. Comment assurer la stabilité de cette région de manière durable si celle ci ne tient qu'à un homme, tandis que le reste du pays ne verra dans les pays extérieurs que des complices, des collaborateurs ? Comme du l'as dit, c'est du court terme. Et le moyen terme me parait d'autant plus explosif et dangereux.
 


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Marsh Posté le 17-05-2005 à 00:25:52    

C'est plus compliqué. La stabilité du pays sert à enrichir et asseoir le pouvoir de ceux qui sont aux commandes (politiciens/hauts fonctionnaires/cadres des sociétés publiques/buisnessmen locaux/mafiosi, pas toujours évident de les distinguer autrement que par leur carte de visite). Elle sert aussi à la prospérité des autres groupes dirigeants des pays voisins : echanges commerciaux classiques et traffics en tous genres.
 
Ce n'est pas un "choix" qu'ont les puissances de décider si demain elles vont démettre tel ou tel politicien dans tel pays. Ou du moins, ça ne devrait pas l'être. Chaque état est souverain. Il y a certes le conseil de sécurité de l'ONU mais bon, c'est un autre débat.  
 
Un tel homme, dans la région, c'est plutôt la règle. D'ailleurs ils se connaissent tous, ils étaient tous camarades dirigeants au parti jusqu'en 1991. C'est un gage supplémentaire de "stabilité" qu'ils ait été formés à la même école et qu'ils partagent tous nombres de fondamentaux dans une région aussi riche et diversifiée culturellement parlant.
 
Certains cyniques diraient même qu'a quelques rares exceptions dans l'ensemble des anciens pays se trouvant de l'autre coté de l'ancien rideau de fer les seuls capables de diriger sont issus des rangs du parti (regardez les présidents Polonais ou Croates). Heureusement ça change.
 
Mais bon, l'Asie centrale ce n'est pas nouveau qu'il y ait de (gros) problèmes, c'est juste qu'on ne s'y intéresse pas trop et que ça en arrangent beaucoup. Beaucoup plus proche de chez nous, aux portes de l'Union Européenne il y a la Transnistrie. Une république autoproclamée en Moldavie qui a obtenu sont indépendance de fait par les armes. C'est une situation surréaliste mais personne n'en parle non plus.
 
La politique étrangère c'est souvent une succession de mauvaises politiques à court terme et les états modernes s'en accomodent très bien. En même temps, l'Ouzbékistan n'existe en temps qu'état indépendant depuis moins de 14 ans. Avant ça il était sous domination soviétique et encore avant tsariste. Comment pourraient-ils en si peu de temps passer à une démocratie ? Les seuls qui connaissent la signification de ce mot sont généralement au pouvoir ou en prison.
 
L'extrêmisme il a été très bien contenu par le pouvoir soviétique pendant des décennies tantôt par la douceur (les imams sunnites et chiites étaient formés dans les mêmes écoles coraniques contrôlées par l'état) tantôt par la force (déportation). On ne change pas une équipe qui gagne.


Message édité par nick_olas le 17-05-2005 à 00:37:56
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Marsh Posté le 18-05-2005 à 19:18:35    

J'ai l'impression qu'après l'Ukraine/Géorgie/Kirgistan voila encore un pays où les USA ont foutu leur merde  :/  
 
 
(allez y incendiez-moi avec la théorie du complot   :ange:  :) )


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-Quel avenir pour la jeunesse ??  -La vieillesse.
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Marsh Posté le 18-05-2005 à 19:31:01    

nick_olas a écrit :

Comme d'hab quoi: on fait du court terme en se disant qu'il vaut mieux un pouvoir autoritaire stable avec qui on peut traîter plutôt qu'une tentative de démocratie qui risquerait de ne pas pouvoir s'affirmer et de sombrer en anarchie ou en république islamique trop radicale (du moins aux goûts des grandes puissance).
 
Même si on doit soutenir la démocratie, on ne peut pas non plus l'imposer de l'extérieur.  


 
 
entre ceux qui veulent imposer des démocraties façon pouvoir militaire dictature , et ceux qui veulent la démocratie religieuse, avec un pouvoir religieux qui est une dictature.
 
la démocratie en prend plein la gueule.


Message édité par Profil supprimé le 18-05-2005 à 19:31:53
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Marsh Posté le 18-05-2005 à 19:50:13    

Justement, le message de la plupart des états qui se sont battus contre la méthode américaine pour imposer un pouvoir favorable en Irak semble avoir changé et ne semble pas tenir le parallèle, se montrant plein de contradictions, entre la ferveur affichée à l'époque et la tiédeur d'aujourd'hui
http://www.france.diplomatie.fr/ac [...] ?ART=49302
 
Bel exercice de langue de bois, de la bonne vieille diplomatie des écoles.
 
Les champions autodéclarés de la démocraties ne montrent pas les conséquences des leçons qu'ils ont données auparavant. Je suis peut être une pauvre victime de désinformation, mais les violations des droits de l'homme et du respect de la vie me semblent assez flagrantes pour y aller plus franchement sans mettre en danger la stabilité de la région.


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Marsh Posté le 18-05-2005 à 21:56:53    

liquid nitrogen a écrit :

J'ai l'impression qu'après l'Ukraine/Géorgie/Kirgistan voila encore un pays où les USA ont foutu leur merde  :/  


On avait un topic intéressant, merci de ne pas le faire sombrer dans l'anti-américanisme primaire. La responsabilité de l'Union Soviétique (voir de la Russie) est écrasante dans ces quatre cas.
 
Prozac: je pense que la tiédeur actuelle est due dans une certaine mesure à l'évaluation de la situation qui prend du temps: obtenir des infos fiables, les recouper, définir une position et réfléchir aux conséquences de cette position ça prend du temps dans les chancelleries.  
Surtout quand on impose un "black out" sur une région comme les ouzbeks l'ont fait.  
Et quelque part, même si beaucoup tardent à réagir parce qu'ils n'en ont pas trop envie (Karimov semble se maintenir donc on ne va pas se fâcher avec...) il vaut mieux aussi que les diplomates savent un minimum de quoi ils parlent avant de poser des actes qui peuvent avoir de lourdes conséquences.


Message édité par nick_olas le 18-05-2005 à 22:04:26
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Marsh Posté le 21-05-2005 à 21:30:23    

Merci nick_olas. Je ne vois pas trop ce que les Etats unis viennent faire là dedans. On les voyait surtout ne rien y faire.
 
Meme sans leur "aide", la sauce semble monter toute seule :  
http://www.lemonde.fr/web/depeches [...] -37,0.html
Ce n'est pas encore un nouvel Afghanistan, à peine un peu de tension supplémentaire. Mais quelques éléments qui y ressemblent sont déjà là. Et les islamistes ou présumés tels se voient offrir une tribune.
 
Il vaut effectivement mieux que les diplomates ne mettent pas en jeu leur crédibilité en avançant des informations qui pourraient être démenties de bonne foi.
 
Il y a cependant pas mal de faits, d'après ce que j'ai lu, qui font que pas mal d'organisations ont le président Ouzbèque à l'oeil. Il y avait déjà bien des choses à lui reprocher avant. C'est loin d'être le seul, surtout dans la région. Mais meme 169 morts, ce n'est pas fondamentalement moins grave que 1000. Meme si c'est pour mater un mouvement islamiste, comme Karimov s'en targue. Un des politiques (anglais) les plus virulent sur le sujet que j'ai trouvé est ancien ambassadeur en Ouzbekistan. Il s'en sert sans doute comme d'un support pour démonter l'actuel chef du foreign office (avec peut etre une tendance à en rajouter), mais il ne se montre pas avare d'exemples du totalitarisme qui y reigne.
 
Mais les différentes diplomaties prennent effectivement de l'assurance et se montrent de plus en plus précises dans leurs accusations.  
 
Enfin à peu près. D'une source que je ne connais pas : http://fr.rian.ru/world/20050520/40391789.html
 
 
Le jeu est plus compliqué que "Diplomatie". Je suis curieux de voir vers quoi cela peut déboucher.
 
Les commentaires sont les bienvenus pour comprendre ce qui pourrait arriver et interpréter les conséquences des interventions internationales là bas !


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Marsh Posté le 21-05-2005 à 21:51:37    

en effet, L'Ouzbékistan ne passionne pas les foules (les "clients" des journaux)
 
en faisant des recherches sur la Tribune, je tombe sur ce petit texte  
 

Citation :

La politique de l'Ouzbékistan saluée par le FMI  
 
Le FMI a félicité mardi le président Islam Karimov pour la rigueur de son programme de réformes économiques prévu en 2005 et pour les "très bons" résultats du pays en 2004. Le FMI a toutefois demandé d'accélérer la privatisation des banques en partie détenues par l'Etat, de libéraliser le secteur agricole ainsi que le commerce intérieur et extérieur


 
qui date du 16/03/2005  
 
par ailleurs, il semble que l'Ouzbekistan interesse les pays gros consommateurs d'uranium, celui ci ne s'avérant pas autant inépuisable que prévu.


Message édité par eszterlu le 21-05-2005 à 21:52:29
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Marsh Posté le 23-05-2005 à 21:37:51    

Dans le Monde, les faits se font plus précis
 

Citation :

C'est à la hauteur du cinéma Choulpon, au bout de l'avenue bloquée par un dispositif de blindés et de snipers de l'armée, juchés sur des toits d'immeubles, que se produit le plus grand massacre. A la mitrailleuse lourde, les soldats visent la foule. "Il y a eu beaucoup, beaucoup de morts" , raconte Khassan Charikov. "On était plaqués au sol, ça a duré quinze minutes. J'ai levé la tête et j'ai vu des enfants, des femmes couverts de sang, des jambes éclatées par l'impact des balles, des têtes fracassées. Le sol était couvert de flaques ou se mêlaient le sang et la pluie. A cet endroit, les hommes armés qui nous protégeaient sont tous morts."


 

Citation :

D'après l'OSCE et le CICR, ces événements auraient coûté la vie à des centaines de personnes (de 300 à 500) et non à 1 000, comme l'ont affirmé certaines sources. L'OSCE souligne qu'"aucun avertissement n'a été adressé par l'armée à la foule, pacifique et non armée" , et que "les insurgés n'ont pas tiré sur les militaires avant l'attaque" . Ce qui invalide la version du président Karimov, selon lequel aucun civil non armé n'a été visé par des tirs.


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Marsh Posté le    

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